mercredi 7 avril 2010

Chronique de la haine ordinaire

Dans le langage courant, "avoir la haine" est un état de fureur causé par une réaction incontrôlable à une situation ou une personne qui a porté un tort considérable à celui ou celle qui en est la cible. Il s'agit simplement d'une forme argotique de la colère ou de la rage. Terminologie plutôt originaire des banlieues, l'expression "avoir la haine" est certainement en passe de se répandre plus largement dans la société française. (Wikipédia)
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Photo prise hier au bois de la Jeunerie.
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Depuis que je suis le "garde champêtre" d'un bois de trente hectares situé sur la commune de B........, je suis atteint de ce syndrome, décrit dans de nombreux ouvrages de philosophie ou de psychanalyse.
On m'affirme que: La haine gèle et pétrifie. Elle instaure trois interdits déshumanisants : l'interdit de penser, l'interdit de parler, l'interdit d'exprimer sa sensibilité (notamment sa souffrance). Arme de la perversion, la haine s'applique à donner une définition faussée de la réalité, ramenant tout au matériel et instaurant dualité et procès.
Je veux bien le croire mais, lorsque je trouve au creux d'un chemin de randonnée les saloperies déposées par des sous hommes, des sous singes, des sur cons, capables de prendre cette décision incroyable de déposer leurs immondes poubelles dans un espace public, je me demande s'il faut cantonner, aux jeunes des banlieues, ce droit à la haine qu'on a tendance à leur réserver.
Entendez moi bien! Ce n'est pas le fait d'avoir à ramasser ces "objets" qui m'ennuie! Après tout, ça m'occupe. C'est le vertige qui me saisit à l'idée qu'on peut être assez débile pour salir une forêt!
Si ces sous produits de la race humaine allaient déposer leur crotte derrière un buisson, je leur dirais merci de la part des geotrupes stercorosus du coin! Mais tous ces sacs et bidons en plastique, et ce polystyrène, sont immangeables et indestructibles.


Le camarade Nietzsche, me susurre à l'oreille une vieille locution latine: "Amor fati". Oui, sans doute, « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », mais il ne faut pas non plus que ça nous rende plus con Friedrich! D'abord, moi ces incivilités ça me tue!
Cela me tue qu'à deux kilomètres de la déchetterie communale des déchets de l'humanité vident leurs poubelles dans le bois, sous la petite chouette que l'ONF placarde un peu partout et qui demande, bien poliment, de bien vouloir emmener ses cochonneries à la maison, même si on vient d'enlever sa hulotte dans le taillis!
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Bon, vous l'avez bien compris, j'avais des trucs sur le coeur. En triant ces cochonneries, à la recherche d'une adresse de salaud, j'avais ce coeur au bord des lèvres puis, j'ai réussi à le remettre en place. Je viens de le vider dans votre salon.
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Si j'ai un peu sali, ne vous inquiétez pas, mes états d'âme sont biodégradables!

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