jeudi 26 juillet 2012

Joseph KESSEL. L'équipage.

"Ils ne dirent plus rien. Les bruits de l'avenue rendaient plus sensible le silence qu'ils se trouvaient impuissants à rompre. Ils attendirent avec avidité que cet adieu prit fin, que la porte se refermât sur une séparation qui pourtant les déchirait, tellement était intolérable l'instant où, désarmés, ils n'avaient ni la force d'avouer leur angoisse ni celle de feindre.
Jean, surtout, comptait les secondes, ces dernières et lourdes secondes où tout était faux des sentiments exprimés, et le stoïcisme de son père et la vaillance de sa mère, et sa gaieté à lui. Il n'y avait de véritable que la souffrance de ses parents, étale et torpide, et son impatience de les quitter pour ne la plus subir. Il savait que, le seuil franchi, sa tristesse tomberait comme un voile gênant, arraché par la course vers l'action, l'avenir..."

J'ai pris ce livre dans mes mains, lu la première page et il ne m'a plus quitté jusqu'à ce que j'atteigne la dernière ligne. Ah, comme j'aimerais savoir écrire comme Joseph KESSEL. En trois mots, tout est dit. Le talent de l'auteur vous cueille à l'estomac. J'en fus tellement conscient, en cette minute, que je décidai de vous le dire. Comme ça, simplement.

Vous en ferez ce que vous voulez!


jeudi 19 juillet 2012

Tigridia fleur d'un jour

Tigridia:

Ephémères comme le bonheur, elles apparaissent furtivement dans le jardin de Maguy, prennent la pose puis trépassent. Les abeilles ont à peine le temps de les convoiter. Les bourdons sont dans la peine et la seule épitaphe qui conviendrait sur leur tombe tient en un seul mot: "Fut".


Baudelaire n'en fit pas les fleurs du mal et pourtant ce sont des passantes auxquelles il eut pû dédier son poème.

Mais, elles ne nous en laissent pas le temps et se flétrissent plus vite encore que les roses de Ronsard. Trop belles, trop fragiles, elles ne sont que dans le présent et pourtant ne peuvent être offertes.






Ainsi, elles n'appartiennent à personne et ne demandent que le respect dû aux œuvres de la nature.







Une fleur qui mérite un petit haiku:

Trois frèles pétales.
Ephémères comme un pleur
Au creux du jardin.

Petit rappel sur les haikus. Trois vers de 5, 7, 5 syllabes inspirés par les saisons.


  Les deux petits derniers sont nés ce matin!

jeudi 5 juillet 2012

Les aventures d'une carte bleue au restaurant La Tagliatella de Saint Saturnin Sarthe

Compte-tenu de l'accueil réservé par le patron du restaurant "La Tagliatella" de Saint-Saturnin je n'ai pas l'intention de me géner pour dire ce que je pense de ce sympathique restaurant!

Récit:

Le samedi 30 juin, nous nous attablons à quatre en terrasse de cette "pizzeria".
Bon accueil au départ, service rapide, bonne cuisine.
Vers 14H00, nous quittons l'établissement.
Vers 14H30, je téléphone pour dire que nous avons oublié le sac de ma femme sur la chaise. Réponse: "Pas de problème nous mettons de côté".
Vers 18H00, nous venons chercher le sac. On nous affirme qu'iln'y a jamais eu de sac retrouvé.
Le cuisinier est extrêmement désagréable, à la limite de nous mettre dehors. Le patron est odieux, fuyant, désagréable au possible.
Quand le serveur arrive, vers 19H00, il nous jure qu'il n'a pas trouvé de sac.

Suite des évênements:

Le mardi, je me rends compte que des achats ont été passés sur INTERNET, entre 15H00 et 19H00 ce samedi là. Comme j'ai fait opposition à 19H00, plus d'achats par la suite.
Je réussis à contacter le site où les achats ont eu lieu. J'apprends ques trois chemises vont être livrés dans une station service du Mans, point relais, à partir du mercredi midi.
Ce mercredi, la BAC arrête un des serveurs de La Tagliatella qui venait, benoitement, chercher ses jolies chemises, avec la carte d'identité de ma femme.
 Je pense qu'il a gagné sa journée.

J'adresse mes plus vifs remerciements au patron de La Tagliatella et me réserve le droit de mettre les commentaires appropriés sur les nombreux sites sur lesquels j'émets des avis "éclairés".

Quant à vous, fidèles lecteurs, je vous invite à faire un grand détour lorsque vous verrez cette enseigne. Ou alors, payez en liquide.

lundi 2 juillet 2012

Un haïku pour une Haïdjin surréaliste


Sur la pierre bleue
Luit une grenouille verte
Comme ses lentilles.




La mare s'éveille
Ridée par les baisers froids
de l'air matinal

dimanche 1 juillet 2012

Histoire d'eau

Il était une fois, ainsi vont les histoires qui de tous les enfants éclairent la figure. Les miennes sont plutôt réservées aux adultes. C'est ainsi! Où trouves-tu tout ça me disent les amis. Je ne leur réponds pas. Mes morbides histoires sont au noir de mon cœur. Là sont celées mes peines, mes frayeurs, mes regrets. Mes secrets sont farouches comme des femmes battues. Au ciel sombre de mon lit sans dais, ils défilent sans lumière et pourtant éclairent mes insomnies de fulgurantes angoisses.
Chacun d'entre nous, au fond, vit recroquevillé dans sa peau trop étroite et les deux lucarnes de toit qui permettent de regarder le monde, ne livrent de nos pensées qu'un iris bleu, marron, parfois gris cendré, entourant une petite pupille noire qui n'est même pas de la nation. Sous sa mauvaise humeur aqueuse, elle se dérobe pour ne pas révéler l'agencement intérieur de son corps vitré.
Avec l'âge, il advient que seul le rire reste christallin, comme pour se moquer de l'opacification de nos lentilles naturelles. C'est, là encore, un artifice de camouflage. De plus en plus tranquilles, nous pouvons contempler nos secrets derrière le voile blanc de la cataracte. Seuls!

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