Il était une fois, ainsi vont les histoires qui de tous les enfants éclairent la figure. Les miennes sont plutôt réservées aux adultes. C'est ainsi! Où trouves-tu tout ça me disent les amis. Je ne leur réponds pas. Mes morbides histoires sont au noir de mon cœur. Là sont celées mes peines, mes frayeurs, mes regrets. Mes secrets sont farouches comme des femmes battues. Au ciel sombre de mon lit sans dais, ils défilent sans lumière et pourtant éclairent mes insomnies de fulgurantes angoisses.
Chacun d'entre nous, au fond, vit recroquevillé dans sa peau trop étroite et les deux lucarnes de toit qui permettent de regarder le monde, ne livrent de nos pensées qu'un iris bleu, marron, parfois gris cendré, entourant une petite pupille noire qui n'est même pas de la nation. Sous sa mauvaise humeur aqueuse, elle se dérobe pour ne pas révéler l'agencement intérieur de son corps vitré.
Avec l'âge, il advient que seul le rire reste christallin, comme pour se moquer de l'opacification de nos lentilles naturelles. C'est, là encore, un artifice de camouflage. De plus en plus tranquilles, nous pouvons contempler nos secrets derrière le voile blanc de la cataracte. Seuls!
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