vendredi 10 décembre 2010

Le nez de Cyrano et de Brice Hortefeux Pinocchio

A ce stade il n'y a pas de pagaille
Ah non!
C'est un peu court jeune homme!
On pouvait dire, Oh Dieu, bien des choses en somme!
Agressif: Moi Messieurs devant cette pagaille
De ce gouvernement aujourd'hui je me taille!
Amical: Je vous plains messieurs les conducteurs
Et fais ce que je peux pour vous aider sur l'heure.
Descriptif: C'est terrible, une vraie catastrophe
Comment vais je pouvoir terminer cette strophe?
Curieux: Attendez moi j'arrive de ce pas
Constater de moi même ce qu'on ne me dit pas!
Gracieux: Aimez vous donc les frimas et la neige
Pour être sur les lieux que mes engins déneigent?
Truculent: Vous savez ce qui pose problème?
Les routes inclinées car, ça monte quand même!

Prévenant: Inclinez bien madame le siège
Sur lequel cette nuit vous tournerez manège
Tendre: La neige était propice à ce beau couple
Qui sur le siège arrière en ce moment s'accouple.
Pédant: Souffrez monsieur qu'aujourd'hui j'extirpasse
Votre beau véhicule de la boue dégueulasse!
Cavalier: Je propose aux femmes qui sont seules
De bien les réchauffer malgré ma sale gueule.
Emphatique: C'est beau la neige qui féconde
Les routes inclinées, de voitures en seconde.
Dramatique: Oh mon dieu, il est navrant de voir
Autant de braves gens gueuler sur moi le soir!
Admiratif: C'est beau, dans la gadoue qui coule,
Ces lumières de phare, en ruban qui s'écoule.
Lyrique: Allumez vite les postes de radio
Je vais vous raconter des bobards à gogo
Naïf: Le saviez vous les routes inclinées
Seront plus difficiles aujourd'hui à monter.
Respectueux: En fait je suis plutôt ravi
Que sur la route on n'ait pas eu le Sarkozy!
Car dès que la poudreuse atteint dix centimètres
Nous avons bien du mal à retrouver not'maître!
Campagnard: Cré vingt dieux La Marie tu m'tiens chaud
Et là sur la banquette j'va t'grimper sur le dos!
Militaire: Hortefeux, mon gaillard tu vas faire
Deux jours au gnouf demain, cela te fera taire!
Pratique: Il faudrait bien pour que cette pagaille
Ne recommence pas dans les jours de grisaille
Que les routes qui montent soient démontées demain
Et deviennent bien plates, ça ce serait malin!

                                       Zabulle        (Copyright)


jeudi 9 décembre 2010

Les leçons oubliées de l'Histoire

Confucius enseignait que "Les rois doivent être de vrais rois et les ministres de vrais ministres". Je doute de l'impact de ces sages paroles sur les tenants actuels du pouvoir en France. Surtout quand Hortefeux ne voit pas la pagaille qui règne sur les routes enneigées. On ne lui demandait même pas d'y aller mais de regarder la télé!
Mais, élargissons ensemble le débat. L'anthropologue Luc de Heutch affirme que "l'Etat est nécessairement pétri de sacralité". Il faut comprendre ce concept dans un sens très large, adaptable à toutes sortes de coutumes, de religions, de rites mais, intangible dans le caractère même de cette nécessité.
Je vous donne quelques exemples:
- Dans les sociétés tribales le "souverain", s'il veut durer, se place hors de la masse des individus qui lui sont soumis. Il ne se soumet pas aux us et coutumes de son peuple, il est au dessus d'elles, il les transcende, en quelque sorte. Pour être sacré, aux yeux de ses congénères, il se doit d'être supérieur. Atteindre cet état de supériorité passe parfois par des actes particuliers qui lui permettent de se hisser au niveau du sacré puis de s'y maintenir. Le parricide, aussi bizarre que cela puisse paraître est une passerelle connue vers le sacré. Il permet d'éliminer l'ancien souverain et de frapper les esprits. Sur un plan social, l'inceste est également connu comme un moyen de maintenir une dynastie hors de la sphère du peuple. Tout un arsenal de rites vient ensuite conforter cette sacralité. Des cérémonies et des coutumes contraignantes placent le souverain sur un piédestal bien commode. J'ai participé, en Nouvelle Calédonie, à ces rites qui consistent à respecter tout un cérémonial
d'un autre âge pour avoir le droit de mettre le pied dans une tribu, ou dans une ile. Cela s'appelle faire la coutume et les chefs de tribu maintiennent soigneusement ces rituels. Il était parfois amusant de voir des généraux de haut rang faire face à un canaque en sandalettes, vêtu d'un short et d'un t-shirt miteux, et lui offrir avec respect deux paréos et un paquet de tabac.
- Au Japon, l'empereur traverse les siècles et les guerres, intouchable, dieu vivant vénéré et adulé. Lorsque les bombes nucléaires eurent anéanti les velléités belliqueuses de la caste militaire, nul n'osa remettre en cause le caractère sacré de l'empire. L'empereur ne fut pas jugé et resta en place.
- En URSS, les dirigeants se plaçaient en haut d'une pyramide de militaires, de policiers et de fonctionnaires que nul ne pouvait escalader sans se retrouver dans un cachot ou au goulag. Les chefs avaient leurs quartiers réservés, leurs lieux de villégiature, leurs restaurants. Si Gorbatchev n'vait pas lui même, scié la branche sur laquelle il était perché, il y serait encore!

Lorsqu'une dynastie s'écroule, c'est que ses héritiers oublient cette nécessité de transcendance. Ils descendent du piédestal, se mêlent au peuple, tiennent les mêmes propos que le vulgum pecus, montrent leurs faiblesses, leurs vices et leurs défauts.
De Louis XIV à Louis XVI, combien de marches descendues vers la catastrophe. L'un était roi de France, l'autre roi des français. La nuance lui coûta la tête. On dit qu'il réparait des serrures, il aurait mieux fait de verrouiller sa porte. 
Les tyrans qui ont baissé la garde l'ont souvent payé de leur vie. Pour maintenir la distance avec le peuple, il faut de grandes épées. Si le peuple entre dans le palais il est déjà trop tard! Nicolas II, tsar de toutes les Russies était un faible. Il a entrouvert sa porte à Raspoutine, le peuple s'est engouffré dans la brèche. 
Pour sortir des pouvoirs d'état, il me vient à l'esprit une des raisons de la chute vertigineuse du pouvoir religieux en France. Ma génération se souvient du cérémonial imposant des messes en latin. Le prêtre, dans des habits sacerdotaux somptueux, tournait le dos aux fidèles. Nul ne comprenait ce qu'il baragouinait mais, cela imposait le respect. De nos jours, ils nous regardent et parlent français. Leurs habits sont beaucoup plus simples et ils mettent cette hostie, que nous n'osions même pas toucher avec les dents, dans nos mains sales. La seule différence c'est qu'il n'y a plus personne dans les églises. Quelques vieilles personnes trottinent encore vers les édifices religieux, le dimanche. Il y en a de moins en moins. (Nota: Je suis athée)

Bref, de tous temps, les rois, les princes et les tyrans se sont maintenus en place en cultivant le mystère et le sacré, ils ont chuté quand ils ont oublié ce concept.

 Certains de nos dirigeants feraient bien de se méfier. En politique il faut être discret sur ses femmes, ses avions, ses voitures, ses montres son salaire, ses faiblesses. Il faut avoir une allure altière, ne pas proférer de propos orduriers, ne pas se servir de bonnes blagues de potache moyen, ne pas tenir la main de la princesse pendant les visites protocolaires. Vous voyez ce que je veux dire?


mercredi 8 décembre 2010

Aventures ordinaires d'un Zabulle bricoleur


Timing
22H00 Z décide de découper un porche d'église dans du carton fort.
22H05 Z change la lame du cutter et en met une belle toute neuve
22H10 Z pose la règle lourde sur le carton et met en marche le cutter le long de la règle
22h10' 01'' Le cutter dérape
22H10' 02" La lame du cutter coupe une petite tranche du pouce de Z, traverse l'ongle et ressort de l'autre côté.
22H10' 03" Z prévient M du problème par quelques jurons discourtois envers la religion.
22H11 M entoure le pouce de Z avec un mouchoir propre.
22H20 Sur les conseils du SAMU, à moitié hilare au téléphone, Z et M se rendent aux urgences de l'H d'Angers.
22H45 Arrivée à H
23H30 Après que plusieurs brancards de blessés divers, AVC, delirium très mince, chute de baignoire, lui soient passés sous le nez Z est admis en consultation.
24H00 Une étudiante en médecine se penche sur le pouce et dit "Je reviens".
02H00 Assis depuis deux heures sur une chaise, le pouce posé sur une table métallique, Z attend toujours le retour de l'étudiante. Il a vu passer une dame de 90 ans à poil qui lui a demandé où étaient les toilettes, une autre, poursuivie par les infirmiers, quelques brancards. Il s'énerve.
02H01 Z se lève, remet le mouchoir autour du pouce, sort de la pièce et dit : "salut tout le monde moi je me casse!".
02H02 L'étudiante arrive en courant et s'excuse de l'avoir oublié.
02H03 Un médecin arrive, se penche sur l'objet et dit à l'étudiante: " Trois points de suture, une piqure antitétanique, je reviens voir votre travail après".
Il ajoute, en regardant la main de Z: "Et ça c'est quoi?" "Le coup de marteau de la semaine dernière!" dit Z. Et ça? "La tronçonneuse, il y a trois ans". OK dit le médecin. "Arrêtez le bricolage!". Et encore! je ne lui ai pas parlé de l'hameçon, enfoncé profondément dans le pouce droit l'an dernier! Il aurait été capable de m'interdire la pêche!
02H20 L'étudiante revient avec un chariot, du fil, une aiguille. Elle est un peu tremblante.
02H21 Z se lève, baisse son pantalon et se penche en avant pour la piqure. L'étudiante rit un peu et pique Z dans le haut du bras. petite gène passagère! Le pouce saigne un peu et Z a du mal à remettre son pantalon.
02H22 L'étudiante demande si Z veut une anesthésie et Z commet une erreur fondamentale. Il répond non!
02H25 L'étudiante loupe le premier point. Le fil est trop près de lèvres...Elle le retire.
02H26 L'étudiante dit: "je vais piquer plus profond"...
02H40 Après quelques moments d'une intense jouissance Z contemple les travaux de couture de la jeune femme. Le médecin revient et dit "Ca ira!". De l'avis de Z, il doit avoir des vues sur l'étudiante! Le pouce de Z ressemble au premier canevas d'un élève de CP!
03H00 Z et M sont à la maison. Z mange une tartine. M planque le cutter.
Z est interdit de bricolage pendant une semaine!
Z s'ennuie!

vendredi 3 décembre 2010

La part du magique et du sacré dans les pouvoirs modernes

J'ai cru longtemps que le petit père Combes avait réussi à ranger, dans l'armoire des vieux outils politiques, l'association diabolique du pouvoir étatique et du pouvoir clérical. Le 9 décembre 1905, une loi a mis fin ,en effet, à ce mariage contre nature. L'animal n'est pourtant pas encore mort et montre par des soubresauts inquiétants qu'il pourrait bien renaître de ses cendres.

L'existence du phénomène remonte à la nuit des temps. De grands intellectuels ont démontré que la pérennité des dynasties régnantes s"appuya, de longue date, sur l'onction religieuse. Pour eux, l'émergence d'une nouvelle lignée monarchique plonge d'abord ses racines dans des actions de force, des intrigues, des meurtres, des rituels barbares qui jalonnent une période dite de pouvoir "magique". Puis, les nouveaux venus tentent de pérenniser leur présence par le recours à d'autres outils. Ils essaient ainsi d'associer leur règne, et par la suite leur dynastie, à une période dite de pouvoir "sacré". Ils quémandent l'adhésion des prêtres, se plient à d'autres rituels, sensés sacraliser leur main mise sur l'Etat, à la rendre incontournable.
Toute lignée dynastique peut être analysée au travers de cette dualité du magique et du sacré. prenons quelques exemple:
Vers 481, Clovis hérite d'un petit royaume franc correspondant sans doute à la région de Tournai, en Belgique. Par un raccourci de pensée qui, je l'avoue, est assez osé, on pourrait admettre que la période précédant son baptême, faite de meurtres et de batailles, est assimilable à la période "magique" décrite ci-dessus. Puis, Clovis s'appuiera sur les évêques et leur église pour assoir sa dynastie. Grâce à cette association religieuse, les mérovingiens règneront jusqu'à l'avènement de Pépin le Bref, en 751.
Observons justement la dualité "Magie/Sacré" pour la dynastie carolingienne. A partir du moment où la dynastie mérovingienne commence à vaciller, les fameux maires du palais, prennent peu à peu le pouvoir mais, sans oser prendre la place des rois dits "fainéants", protégés par leur statut d'héritiers sacrés de leur ancêtre. La longue période d'intrigues qui précède la changement de dynastie peut être assimilée à l'ère "magique" de la nouvelle dynastie. Les maires du palais sont conscients, pendant un certain temps, de la légitimité de leurs rois successifs. Bizarrement, le caractère sacré de cette royauté franque est lié, en plus, à la longue chevelure des souverains. C'est la raison pour laquelle, dans une première tentative de désacralisation de la descendance mérovingienne, Grimoald, en 656, fait tondre le jeune Dagobert et tente d'imposer son fils Childebert. Cette tentative échoue et Dagobert II reprend le pouvoir.
Charles Martel illustre parfaitement l'aspect magique d'une prise de pouvoir par ses victoires successives sur les ennemis du royaume. On se souvient du coup porté aux arabes, à Poitiers. Pourtant il n'ose pas imposer sa famille sur le trône, même de 737 à 743, période sans roi. Il faut attendre 751 pour voir Pépin, son fils, prendre le titre de roi. Pour légitimer cette usurpation, il obtient l'accord du pape Zacharie entrant ainsi de plain-pied dans la période "sacrée" des carolingiens.
En ce qui concerne les capétiens, c'est un peu plus complexe. Issus de la lignée des robertiens, par Robert le Fort, leur période magique s'étale sur un siècle. Elle est marquée par la puissance toute militaire des marquis, puis des ducs de la lignée. La couronne leur échoit lorsque les héritiers carolingiens sont trop jeunes, trop faibles, trop discrédités par leurs actions.  Ainsi, en 888, le fils de Robert le Fort, Eudes, est choisi par les grands du royaume. La couronne, selon la volonté même d'Eudes, est rendue à Charles le Simple, à sa mort, en 898. Un autre fils de Robert le Fort, Robert, la reprend en 922. Son gendre, Raoul, coiffe la couronne de 923 à 936. Puis elle revient chez les carolingiens jusqu'en 987. Cette période est dons marquée par une série d'usurpations temporaires, la lignée sacrée étant bien celle des carolingiens.
Il faut attendre 987 pour que Hugues Capet, roi guerrier, roi magicien, inaugure une lignée sacrée. Il s'empresse de se faire sacrer à Noyon ,obtient de l'archevêque de Reims l'élévation de son fils Robert au rang d'héritier du trône. Sa dynastie règnera neuf siècles.
En 1793, les révolutionnaires coupent la tête d'un roi désacralisé par la constitution du 3 septembre 1791. Il n'était plus roi par la grâce de Dieu mais roi des français.

De nos jours, le pape ne fait plus les rois. Il règne sur un territoire de 0,44 km² et sur une population de 900 habitants. 

Sommes nous dans une période magique ou dans une période sacrée? 
Au parti socialiste, 
nous sommes 
en période magique. 
Les intrigues vont bon train, les guerres sont fratricides ou matricides. 
Aucune légitimité
ne se dégage. Dominique d'Outremer pourrait tirer les marrons du feu.
A l'UMP, le roi surveille ses vassaux.
Le maire du palais est très puissant et on pourrait connaître une sorte
d'usurpation du pouvoir en 2012. 
Le dauphin ne fait pas l'unanimité, duc de l'E.P.A.D., par la grâce de son
père, il pourrait pâtir de la chute de la dynastie. 
Le pape a été approché mais, on ne retrouve pas la sainte ampoule.
                                                                        Le peuple gronde .....                                                                                                      

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