lundi 16 avril 2018

Des Barons d’Empire à Châteauneuf-sur-Sarthe. La famille PINOTEAU



Certaines personnes d’un certain âge, pour ne pas dire d’un âge certain, se souviennent de la famille PINOTEAU qui habitait, dit-on, au coin de la place Robert le Fort, à Châteauneuf-sur-Sarthe.
Ce qu’elles ignorent sans doute c’est que cette famille, de haute lignée militaire, a donné trois de ses membres à la France, au cours de la Grande Guerre.
Sur le Monument aux Morts de la ville, on trouve les noms de Bernard, Jacques et Raymond PINOTEAU, tués successivement les 22, 28 et 30 août 1914. On ne peut imaginer destin plus funeste pour deux frères et un oncle.
Leur ancêtre commun est le Général Pierre Armand PINOTEAU, fait baron par Napoléon 1er le 28 avril 1915 juste avant la chute de l’empire.
Les trois officiers victimes des combats de 1914 ont pour père, ou grand-père, selon les cas, le chef d’escadron Alphonse PINOTEAU, de Périgueux.
Tous trois sont Saint-Cyriens.
L’oncle, le capitaine Marie Alphonse Raymond PINOTEAU meurt le 22 août 1914 en Belgique. Sabre au clair, il entraine sa compagnie vers le village de Maissin, à l’ouest du Luxembourg. Les Allemands s’y sont retranchés depuis deux ou trois jours et ont mis en batterie ces mitrailleuses dont les français n’ont pas encore l’habitude. C’est une hécatombe.
Le frère de Marie Alphonse est le lieutenant-colonel Marie Joseph Henri PINOTEAU. Il commande le 298ème Régiment d’Infanterie de Roanne qui va s’illustrer dans une triste affaire sur laquelle nous reviendrons.
Pour l’heure, le lieutenant-colonel va perdre deux de ses fils.
Jacques Marie est lieutenant au 7ème Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc. Ce régiment débarque en France le 17 août 1914 et rejoint immédiatement le front au sud-ouest de Charleville-Mézières.  C’est la que le 28 août 1914, chargeant à la tête de sa section, Jacques est tué avec les deux tiers des officiers et soldats de ce régiment.
Bernard est sous-lieutenant au 8ème Régiment de Marche de Tirailleurs de Tunis. Son régiment débarque en France le 12 août et rejoint Avignon pour y être équipé.  C’est aux alentours de Saint-Quentin que, le 30 août 1914, Bernard est tué à la tête de trois sections de tirailleurs qu’il maintenait en ordre de combat dans une tranchée sous un violent tir d’artillerie.
Ainsi cette famille de Châteauneuf-sur-Sarthe avait donné trois de ses membres à la patrie en moins de dix jours.
On imagine la tristesse du lieutenant-colonel PINOTEAU apprenant ces décès à la tête de son régiment pour l’heure affecté à la région de Vingré, dans l’Aisne.
Or, un drame va survenir au sein de son unité.
Le 27 novembre 1914, les Allemands attaquent des tranchées de 1ère ligne et les quelques sections qui les occupent refluent vers une tranchée de résistance prévue à cet effet. Il semble bien que ce soit le sous-lieutenant qui les commande, un certain PAULAUD, qui ait donné l’ordre de repli. Le lieutenant PAUPIER renvoie les soldats vers leur première position et ils obéissent à ce contrordre sans rechigner.
Le problème est que le général de Villardet qui commande la Brigade vient de pondre une note qui dit ceci :
« Ne pas hésiter à faire usage des Conseils de Guerre Spéciaux. Il importe que la procédure soit expéditive… ». Qui prit l’initiative de « monter en épingle » ce qui, somme toute, n’était qu’une péripétie de combat ? Nul ne le sait.
Le fait est que, le 3 décembre 1914, un Conseil de Guerre condamna à mort six sur vingt-quatre des hommes concernés par ce repli. Le sous-lieutenant PAULAUD avait affirmé qu’il n’avait donné aucun ordre de repli !
En présence du Lieutenant-colonel PINOTEAU on passa ces six malheureux par les armes le 4 décembre 1914. Voila qui ne fut pas trop à votre honneur mon cher général !
Le 5 avril 1925, les six hommes furent réhabilités mais sans condamnation du sous-lieutenant PAULAUD qui, ce jour-là encore, se sortit sans dommages du guêpier. On peut supposer qu’il n’était pas trop fier de lui.
Je ne ferai pas d’autres commentaires sur cet épisode peu glorieux de l’épopée de la guerre 1914-1918.

jeudi 8 mars 2018

Les Hauts d'Anjou (Brissarthe, Cherré, Champigné, Contigné, Marigné, Querré et Sœurdres) ont perdu 190 soldats de 1914 à 1918

Il y a six mois je me suis donné pour mission d'éditer les aventures individuelles des 190 soldats de la commune nouvelle "les Hauts d'Anjou" Morts pour la France pendant la Grande Guerre.


Le résultat est un livre de 320 pages qui est en cours de production chez un imprimeur de Bordeaux.



Ma fille Céline a bien voulu en dessiner la page de couverture, toute en émotion. 




Il m'a bien fallu quelques centaines d'heures de recherche et d'écriture pour en arriver à ce résultat. Mais le jeu en valait la chandelle!


Toutes ces jeunes vies fauchées!

En dernière page une citation tirée du livre de Jacques MEYER

La guerre mon vieux...

"La guerre, mon vieux, tu sais bien ce que c'était, mais,
quand nous serons morts,
qui donc l'aura jamais su?
La guerre, mon vieux, c'est notre jeunesse
ensevelie et secrète!"

En cette année de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918, ayons une pensée pour eux.

Ci-dessous, un des 190 soldats pris au hasard des pages. 







jeudi 4 janvier 2018

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