lundi 22 août 2011

La chute de Kadhafi. Et après.....?

"Le parti d'opposition, en tant qu'appareil de gouvernement désirant parvenir au pouvoir, doit nécessairement abattre l’appareil en place, et pour ce faire il lui faut en saper les réalisations et en dénigrer les projets, même si ceux-ci sont profitables à la société."
Extrait du livre vert de Kadhafi.

La dictature fut un temps le remède temporaire à une situation de crise. A Rome, pour faire face à un danger d'invasion, de famine, de guerre civile, un dictateur était choisi parmi les sénateurs  On lui confiait des pouvoirs extraordinaires pour une durée limitée. A l'issue de cette dictature librement consentie, les institutions ordinaires de la République étaient réinstallées, jusqu'à la crise suivante. (Voir précédent billet)

Mais, l'homme est ainsi fait qu'il prend goût au pouvoir et à ses produits dérivés. Le seconde phase, celle du retour aux institutions démocratiques, devient vite problématique. On érige des statues, on appose de grands portraits sur les façades, on organise des parades, on cherche à démontrer qu'en dehors du dictateur en place, il n'est point de salut. L'armée et la police, noyautées par des sbires à la solde du bonhomme, grassement dotées en armes et en subsides, deviennent les boucliers du pouvoir arbitraire en place. On s'allie une partie de la population, les riches ou les pauvres, les religieux, les propriétaires terriens, les copocléphilistes ou les avrilopiscicophiles, peu importe, une frange de la population qui devient la claque du pouvoir en place. cette frange fournit des dénonciateurs, des indicateurs, des lapideurs et des tortionnaires.

Alors, cette forteresse étatique, lourde et structurée, inébranlable, sournoise, s'installe pour des dizaines d'années. L'individu mesure sa fragilité à l'aune des murailles de l'édifice. Il longe ses murs, tête basse, pressé, humble, invisible. A l'intérieur, c'est souvent fête. Les rires, les chants, les cris orgasmiques sont étouffés par la pierre épaisse. Les hurlements de ceux qu'on torture sont, au contraire, amplifiés à dessein.

Puis, vient le jour où  une opportunité de hasard, une maladresse de trop, un exemple voisin, un événement inattendu, favorisent l'impensable. L'individu devient meute. Il se rend sur l'agora et y trouve d'autres individus étonnés de leur multitude. Le dictateur n'assiste plus à des parades triomphantes mais reçoit des invectives. La main sur le cœur, il cherche une contenance mais doit se contenter de contenus de pots de chambre. Revoyez cette vidéo de Ceaucescu interrompu par les cris de haine de son peuple! Consternation, douleur, incompréhension. Comment osent-ils me traiter ainsi, moi leur père, leur ami? N'ai je donc tant vécu que pour cette infamie? (Ah non, ça c'est dans Le Cid).

Bref, au mieux l'exil, au pire la mort, attendent l'odieux individu. On le pend par les pieds, on le juge, on l'étripe, on le couvre de crachats ou on l'enterre vivant mais, au moins, on se venge. Quelle délectation après ces années d'adoration forcée!



Puis, on se trouve confronté avec la démocratie. Ah, la démocratie! Quel joli mot! Des millions d'individus sentent alors pousser, au fond d'eux mêmes, la fibre présidentielle. Tous sont capables de prendre la place du dictateur et le font savoir de manière véhémente. C'est là, plus sournoise et plus solide que la forteresse qu'on vient d'abattre que se dresse une autre bâtisse, pesante, inexpugnable, confondue dans le paysage, invisible, inattaquable, éternelle: "La bêtise humaine!". Elle a favorisé tous les excès, toutes les dictatures, les tortures, les adulations, la bêtise humaine est là! La belle unité des émeutiers se fissure, le meute se déchire, les armes s'entrechoquent de nouveau. Trogne contre trogne, les individus retroussent leurs babines et oublient toute amitié. 

Alors, il faut trouver cet homme qui surnagera dans le flot des invectives, l'homme qui saura unir, fédérer. La dictature sera peut-être le remède temporaire à cette situation de crise. Bienveillante et paternelle en ses débuts, elle forcira et deviendra plus solide jusqu'à ce que: "On érige des statues, on appose de grands portraits sur les façades, on organise des parades, on cherche à démontrer qu'en dehors du dictateur en place, il n'est point de salut."

Eternel retour?



jeudi 18 août 2011

Dix milliards d'habitants sur la terre à la fin de ce siècle

Franchement, je suis atterré de ne constater aucune réaction mondiale à l'annonce qui nous est faite ces jours-ci!
Nous savons déjà que, si les asiatiques et les africains se mettent à consommer autant que les occidentaux, ce sera mission impossible pour notre planète. Plus de pétrole, plus de métaux rares, plus de cuivre, plus de nourriture, plus d'eau. Or nous ne sommes que sept milliards.
Et, benoitement, on nous explique que dans deux ou trois générations, nous serons dix milliards!
L'Inde va dépasser la Chine et le Nigéria va prendre la troisième place du classement.
La démographie de l'Afrique, qui n'arrive pas à nourrir ses populations actuelles, est galopante!

C'est de la folie douce!

Le vrai problème de notre planète n'est; ni Kadhafi, ni l'Afghanistan, ni Moubarak mais cette mort annoncée.
Le vaisseau "terre" va chavirer sous la surcharge, comme ces bateaux qui se renversent dans les mers d'Asie ou d'Afrique par excès de passagers.
Il y aura, bien entendu, une sorte de régulation naturelle de l'espèce humaine par des famines, des épidémies, des massacres. Mais, qui paiera ce tribut? Nous, ou les autres? Qui se pose cette question?
Plus brutalement, sommes nous prêts à accueillir en Beauce, ou en Vendée, 200 millions d'africains, pour équilibrer le navire?
 _

Le politiquement correct interdit de répondre à cette question. 

Jusqu'à quand?

mercredi 17 août 2011

Sound of Music | Central Station Antwerp. Juste un moment de pur bonheur sur You Tube

Une nouvelle règle philosophoco/économique: Le simplisme

Je vous propose aujourd'hui les bases d'une nouvelle approche philosophico/économique, des problèmes de société, que j'appellerai: "Le simplisme".
Je pense adopter cet angle d'attaque,  à l'usage de nos gouvernants, à l'occasion de quelques billets inspirés par l'actualité.

Mon premier exemple sera lié aux difficultés actuelles des producteurs de fruits et légumes français.
Vous allez comprendre avec un fruit, pris au hasard:
1) Evaluer le coût moyen de production, en France, d'un kg de pêches.
2) Ajouter 10% au chiffre trouvé.
3) Interdire aux centrales d'achat de payer leur kg de pêches moins cher que le chiffre 2 aux producteurs français.
4) Taxer le kg de pêches espagnol de la différence entre son prix à l'arrivée aux portes des grandes surfaces et le chiffre 2.
5) refermer  ce dossier et passer au suivant.

Autre exemple, les algues vertes:
1) Instaurer, à partir du 1er janvier 2013, une taxe équivalente au prix d'un kg de porc, par kg de porc produit en Bretagne avec épandage de lisier.
2) Obliger les grandes surfaces à payer le kg de porc, produit de manière écologique, au moins 10% au dessus du coût de reviens de ce kg.
3) Refermer le dossier et passer au dossier suivant.

Problème des matières premières:
1) Construire en France des unités de retraitement des déchets volumineux ( Machines, automobiles, télés, portables, ordinateurs, etc...)
2) Construire en France des chantiers de démontage des navires en bout de course, des avions, des trains.
3) Réouvrir les vieilles décharges en tant que mines de matières premières.
4) Embaucher pour construire ces unités puis pour les faire fonctionner.
5) Arrêter d'exporter nos déchets vers l'étranger.
6) Utiliser cette matière première, en importer moins...
7) Fermer le dossier et passer au suivant.

...



samedi 6 août 2011

L'ésotérisme de Nietzsche. Michel Onfray en passeur. Le droit à la paresse.

Avant de commencer ce billet je vous pose une devinette:     Quelle est la date d'aujourd'hui?
Et bien, sur le calendrier de Nietzsche, nous sommes le 311ème jour de l'année 123. En effet, le philosophe avait décidé de prendre comme origine d'un nouveau calendrier dit du "Salut", le 30 septembre 1888. Je suis donc né, en ce qui me concerne, le 311ème jour de l'année 58, ce qui ne me rajeunit pas! Je ne sais pas s'il avait donné un nom aux mois mais ce mois d'août 2011 pourrait s'appeler pluviôse.

Je revendique, comme beaucoup d'entre nous, le droit à la paresse. Cela implique que je dois forcer ma nature pour entreprendre des lectures qui mettront à mal cette philosophie du farniente qui m'a valu mon surnom. C'est également la raison pour laquelle, je ne sacrifie à la lecture que pour des thèmes qui me passionnent et me donnent plaisir. L'histoire et la poésie sont, en l'occurrence, des lectures qui ne me coûtent rien, hormis l'effort d'ouvrir un de ces livres semés en mes lieux de repos, à la page où je les avais abandonnés. La philosophie me demande plus d'efforts car, elle peut paraître rébarbative et obscure pour qui ne veut y apporter que le minimum de réflexion. Cependant, je force ma nature en raison des plaisirs puisés en cette matière. Alors, je picore, ici et là, quelques enseignements utiles auprès des philosophes de tous horizons. Puis, pendant quelques mois je ne lis plus rien d'autre que mes chers livres d'histoire, retournant vers mes carolingiens de prédilection. Pour sortir de nouveau de cette ornière plaisante, je m'appuie sur des portiers lumineux, des auteurs tels que Michel Onfray ou Robert Maggiori, Jean Lefranc, qui m'ouvrent les portes du jardin des merveilles et y guident mes pas hésitants. Alors, de nouveau, je souffre quelques jours avec Giordano Bruno, je me gratte aux sangs le cuir chevelu avec Kierkegaard, je crois comprendre Karl Popper et je demande à Lou Salomé de me présenter Nietzsche.
Nietzsche est le philosophe dont je me sens le plus proche. Mais, il a fallu pour cela qu'il me fut expliqué. La poésie de Zarathoustra me laisse perplexe et le "gai savoir" qu'elle apporte passe par l'explication de texte que m'en donne Onfray. Malgré un "éternel retour" vers des phrases obscures et des paraboles alambiquées, je finis par lever le doigt vers les interprètes éclairés du bonhomme. Quand je me donne un coup de marteau sur le pouce, je m'écrie "Amor fati" mais cela ne calme pas la douleur! Bref, je regrette un peu que Niezsche ne me fournisse pas, de bon cœur, les clés de sa connaissance.
Nietzsche fut à tel point ésotérique que les nazis crurent un instant qu'il prônait leur propre mégalomanie. Beaucoup le croient encore! Or, le surhomme du philosophe n'est que celui qui sort du troupeau des croyants, des adeptes, des patriotes et des suiveurs de tous poils, pour choisir sa vie, en toute liberté. Sa seule sur-puissance est celle de la liberté! Certes, cela dérange, mais n'a rien d'une volonté de domination.
De nos jours, le philosophe s'écrierait: "Indignez vous!". Cela vous rappelle quelque chose?
Comme moi, Nietzsche dit oui, à la vie et au monde réel, non, à l'hypothétique au-delà, celui des prêtres et des gurus, celui qui plaide en faveur d'une mortification de la chair et de l'esprit. Malheureusement, la maladie et la folie lui fermèrent les portes qu'il ouvrait à l'humanité. Il ne profita pas des joies que son enseignement pouvait apporter. Migraineux et, sans doute, syphilitique, il ne pouvait se prendre que pour Dionysos et non pour Priape! 
Dommage!
Mon grain de sel:
Je comprends l'éternel retour comme une incitation à ne prendre, en cours de vie, que les chemins que vous aimeriez prendre à l'infini, encore et encore. A méditer avant les décisions importantes, choix de métier, de voyage, de mariage....
L'expression "Amor fati" n'est pas une expression de masochiste ordinaire mais l'incitation à rechercher dans les incidents et accidents de la vie une nouvelle puissance, un enseignement utile, admettre que "tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort". C'est plus facile à dire qu'à appliquer!
La volonté de puissance n'affirme qu'une croyance en ce que la volonté a d'influence sur la causalité. Pas de destin préétabli, pas de résignation mais une affirmation de notre puissance à comprendre la réalité du monde vu de notre "moi", sans influences externes. (Note de Zabulle: Moi même, en me relisant, je comprends difficilement ce que je viens d'écrire alors, pas d'inquiétude!)
*
Pour comprendre Nietzsche il faudra peut-être attendre encore quelques siècles, attendre que l'homme devienne intelligent, attendre qu'il ait compris son inutilité, sa perversité, son rôle désastreux pour la planète. Comme ce philosophe le disait lui même à la fin de sa vie, sa reconnaissance sera posthume, très posthume!


lundi 1 août 2011

Le bonheur est dans le pré ou dans le château de la Haye avec Louis Marie le Strat, Chopin, Prévert, Paul Fort et Baudelaire.

Quand j'ai saisi cette photo de Louis Marie le Strat,  reprise, avec ma bénédiction, dans le Courrier de l'Ouest, je pensais à  Jacques Prévert car, Louis Marie Le Strat portait une auréole noire décalée sur sa droite. 
Prévert n'aurait pas désavoué cette fantaisie, lui qui écrivait:

"Ils sont à table
Ils ne mangent pas
Ils ne sont pas dans leur assiette
Et leur assiette se tient toute droite
Verticalement derrière leur tête."
                   La cène

Certains banquiers, en ces temps de crise, vous diront que le bonheur est dans le prêt. N'en croyez rien et, pour éviter le surendettement, il valait mieux, en ce dimanche ensoleillé, écouter des poèmes de Baudelaire, Prévert et Paul Fort dans la demeure centenaire de Chantal et Michel Thepaut.
Louis Marie le Strat se souvenait de Barbara, celle qui inspira Prévert, en prélude à la goutte d'eau de Chopin puis nous emmenait dans le pré de Paul Fort, pour introduire l'étude op 25 n°2 du même compositeur.
Les nocturnes n'ont pas assombri le ciel bleu et nous avons valsé dans nos fauteuils en attendant, "oh toi que j'eusse aimée", une passante polonaise.

Quel beau dimanche, 
avons-nous eu, 
en ce château de Contigné!
*
Vu dans la presse: Courrier de l'Ouest du 4 août 2011

Profitez de l'exposition PESSAUX pour visiter le château de la Haye. Voir lien suivant.

Pages suivantes

Pour continuer la lecture vers d'autres billets plus anciens, cliquez sur le lien ci-dessus, à droite.