Le chef de la diplomatie doit "être habile jusque dans le choix de ses distractions".
"Il faut en effet qu'un ministre des affaires étrangères soit doué d'une sorte d'instinct qui l'avertissant promptement l'empêche avant toute discussion de jamais se compromettre. Il lui faut la faculté de se montrer ouvert en restant impénétrable d'être réservé avec les formes de l'abandon, d'être habile jusque dans le choix de ses distractions; il faut que sa conversation soit simple, variée, inattendue, toujours naturelle et parfois naïve; en un mot il ne doit pas cesser un moment dans les vingt-quatre heures d'être ministre des affaires étrangères.
Cependant toutes ces qualités quelque rares qu'elles soient pourraient n'être pas suffisantes si la bonne foi ne leur donnait une garantie dont elles ont presque toujours besoin. Je dois le rappeler ici pour détruire un préjugé assez généralement répandu: Non la diplomatie n'est point une science de ruse et de duplicité. Si la bonne foi est nécessaire quelque part c'est surtout dans les transactions politiques car c'est elle qui les rend solides et durables. On a voulu confondre la réserve avec la ruse. La bonne foi n'autorise jamais la ruse, mais elle admet la réserve, et la réserve a cela de particulier: c'est qu'elle ajoute à la confiance."
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