jeudi 30 octobre 2008

Karl POPPER et le libéralisme


Juste en passant, comme ça, histoire de bouger les neurones dès l'aube, un petit billet sur Karl POPPER (1902-1994) et l'actualité.
Dans le domaine de l'épistémologie, ce philosophe a développé le concept de "réfutabilité". Une théorie est scientifique si elle peut être réfutée en s'exposant aux faits et à l'expérimentation.
Par exemple, et Popper lui même utilise ces démonstrations simples, dire que le bois flotte n'est pas une théorie scientifique car, pour la vérifier, il faudrait mettre sur l'eau tous les types de bois de la terre. (Qui plus est, l'ébène ne flotte pas!)
Popper était fasciné par Einstein qui a vérifié sa théorie de la courbure de l'espace lors d'une éclipse de lune, en 1919.
Il existe cependant une presque vérité qu'il appelle vérisimilitude. Pour être une vérisimilitude, une théorie doit être la plus proche de la réalité par rapport aux autres théories.
Ce concept lui faisait écrire notamment que la psychanalyse est une non-science, tout comme le marxisme.
Mais, et c'est là que je voulais en venir, il fut aussi le prosélyte du libéralisme et du capitalisme. Or, les événements récents montrent, si je ne me trompe pas, que ces théories sont tout aussi fausses que le marxisme. La boucle est bouclée. Mais cela ne donne pas forcément tort à Popper car il affirmerait sans doute que les sciences économiques sont des non-sciences.
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Je vous invite a lire sur l'épistémologie de Sir Karl Popper la conférence donnée au Centre Universitaire de Luxembourg par Angèle Kremer Marietti.

mercredi 29 octobre 2008

La titrisation

Dans le supplément "Economie" du Monde du 28 octobre 2008, on peut lire que l'une des réformes envisageables pour mettre fin à la crise actuelle pourrait être "d'encadrer les agences de notation".
Payées par les structures financières qui sollicitaient leurs avis, elles ne pouvaient être que juges et partis dans ce douteux jeu de piste, organisé dans le marigot des créances douteuses, infesté de portefeuilles en peau de crocodile. Dans ces mangroves peuplées de crabes, elles ont égaré des populations entières d'investisseurs. Dans les vases nauséabondes des subprimes et autres titrisations, elles ont contribué au compostage de milliards de dollars.
Aujourd'hui, elles dégradent par centaines les produits qu'elles conseillaient avant la crise. Elles sont devenues les ridicules pythies d'un avenir déja passé.
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Parodiant Louis Jouvet avec son "bizarre, moi j'ai dit bizarre?", j'ajouterai "titrisation, moi j'ai dit titrisation?". C'est quoi ce truc? Bon, j'explique:
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Vous étes banquier. Vous avez prêté quelques millions de dollars à des individus ou à des organismes aussi douteux que les créances qui en découlent. Vous suivez?
Si vous vous tournez vers vos clients solvables et que vous leur dites: "Dites moi mon bon, j'ai là quelques créances vachement risquées qui m'empêchent de pioncer, ça vous dirait de me les racheter?". Le bras d'honneur est garanti!
Mais si vous créez une filiale chargée de vendre des titres financiers nébuleux, cotés en bourse, conseillés par les agences déja nommées, et réputés risqués mais alléchants dans leur rendement, vous récupérez les capitaux de ces mêmes clients, ceux du bras d'honneur. Votre filiale vous remet ces capitaux en échange des créances douteuses, dont elle devient gérante.
Ainsi, vous avez atomisé vos créances douteuses en milliers d'obligations. Vous vous en étes débarrassé par un tour de passe-passe dont seul un banquier est capable. A leur place vous avez de bons gros dollars. Les créances douteuses appartiennent désormais aux particuliers qui ont placé leur argent dans votre filiale.
Si les créances s'avèrent moins douteuses que prévu, votre filiale rembourse les investisseurs sinon, sinon, sinon, ben on appelle ça des subprimes!
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La titrisation c'est ça.
Tristisation serait plus approprié comme terme, non?
Et je suis poli!

mardi 28 octobre 2008

Parallèle entre la bourse et l'art contemporain

Mon interprétation de la chute libre des capitalisations en bourse est peut-être originale, je n'en sais rien, mais elle est la suivante:
Les 25 000 milliards de dollars partis en fumée, dans les bourses mondiales, n'existaient tout simplement pas. Ces dollars virtuels, nés de l'imagination des boursicoteurs, totalement déconnectés de la réelle valeur des sociétés cotées, fruits d'anticipations successives de bénéfices tout aussi virtuels, ont disparu en raison d'une prise de conscience générale de la valeur réelle de tous ces petits morceaux d'entreprise détenus par les actionnaires.
Il me paraît inutile de spéculer de nouveau à la hausse. Sauf amnésie collective , nul ne peut croire désormais ceux qui affirment qu'il faut rester calme, que la bourse va remonter, qu'il suffit d'attendre et qu'il est temps de placer de nouveau ses liquidités dans les poches des traders. Si cela arrive cependant, c'est à désespérer de la nature humaine! Si vous retournez en bourse et si vous subissez une autre crise de "conscience", ce sera bien fait pour vous!
Faisons un parallèle avec le marché de l'Art, très spéculatif lui aussi. Imaginons que des gens malins se mettent d'accord pour faire monter la côte d'un artiste méconnu commettant des statuettes en bronze. En s'agitant beaucoup, en faisant du bruit, en écrivant des critiques élogieuses dans les journaux du domaine, en achetant tout ce qui se présente, ils font exploser la côte du gars. Tous ceux qui possèdent une oeuvre du tartempion susdit se croient riches. Les initiateurs de cette escroquerie organisée vendent discrétement leurs propres "collections", le visage masqué pour ne pas affoler la foule puis, quand ils ont récupéré leur mise, multipliée par dix, ils se désintéressent de l'artiste. Si tout le monde continue à croire posséder une oeuvre d'art, si personne ne brade ses objets, tout va bien. Mais un jour, quelqu'un prend conscience de la laideur de ses statuettes, s'affolle, s'agite dans le mauvais sens, brade. Tout le monde prend alors conscience de la réelle valeur de ses bouts de métal. Ils valent leur poids de bronze. Vous voyez la suite? La valeur totale de toutes les statuettes détenues devient égale au poids de bronze cumulé multiplié par la valeur du gramme de bronze. La valeur virtuelle des objets s'est évaporée. Tout cela est bien réel, il faut voir les merdes exposées récemment à la cour carrée!
C'est, ni plus ni moins, ce qui arrive à la valeur actuelle des actions en bourse!
Attendez encore quelques semaines et vous pourrez éventuellement, sans grand risque, acheter des actions à leur valeur réelle (Bâtiments + machines + ordinateurs + stock + matières premières + liquidités.... / nombre d'actions en circulation). Si la société fait des bénéfices vous pourrez alors en toucher les dividendes et seulement si elle fait des bénéfices. Ce scénario est souhaitable dans la nouvelle économie mais ce n'est pas marrant! Comment vont faire ceux qui ramassaient les millions de dollars des petits porteurs, des petits gogos, écrémant au passage ce qui alimentait leurs salaires exorbitants? Croyez vous qu'il faut leur faire confiance pour assainir l'économie ou croyez vous qu'il faut les surveiller de très près? Franchement?
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Une des oeuvres d'art exposées lors de la FIAC 2008 (Foire internationale d'art contemporain)
" Une bonne oeuvre vaut mieux qu'une mauvaise action", écrit Arnaud Labelle-Rojoux .
Personnellement, je ne suis pas vraiment convaincu!
Ca vaut combien au poids les squelettes, le jour où je ne les supporterai plus dans ma chambre?

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Difficile de croire que la photo ci-dessus présente une des oeuvres d'art exposées à la FIAC, pourtant c'en est une et si vous ne me croyez pas cliquez sur ce lien:
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go!

Une chose est certaine, au poids ça doit valoir une centaine d'euros!
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La blague qui circule actuellement est "il vaut mieux avoir les bourses en action que des actions en bourse"! Pour ceux qui ne l'avaient pas encore entendue.


lundi 27 octobre 2008

samedi 25 octobre 2008

Le chemin



Périlleux sera le chemin à emprunter pour sortir de cette crise!

Posons nous désormais la question du parcours le plus apte à nous mener vers un avenir meilleur. Une évidence me saute aux yeux, le libéralisme a fait un faux pas fatal entrainant dans sa chute bon nombre de certitudes. Il faut maintenant reprendre le contrôle de l'Economie, ajuster les rènes au plus court. Il ne s'agit plus de réguler mais de contrôler. Les euphémismes n'ont plus bonne presse.

L'Etat doit débarquer les capitaines séniles qui ont mené le navire à sa perte et s'installer à la barre.

Le problème est donc strictement politique. Il faut trouver les timoniers capables de s'intéresser à autre chose qu'à leur compte en banque et à leur braguette. Cela promet d'être chaud!

La droite est disqualifiée et la gauche a montré sa propension à élever des pyramides, des colonnes, des opéras, des bibliothèques en lieu et place de logements ou, simplement, de structures adaptées à ses concitoyens.

Il faudra bien cependant trouver en son sein les personnalités capables de s'intéresser au mieux vivre individuel plutôt qu'à leur propre avenir politique.

Il conviendra aussi de calmer les fonctionnaires européens prompts à édicter ces règles dont quelques unes nous ont menés droit vers le précipice. La libre concurrence me paraît être une de ces tartes à la crème qui commencent à avoir un goût de rance! Stoppons immédiatement la privatisation de la Poste, par exemple. Arrêtons de construire des TGV et, même si ce n'est pas rentable, remettons en usage un maillage entre les petites villes.

Favorisons la recherche. Il y a des domaines où l'urgence de trouver des solutions est évidente: énergie, transport, écologie, pollution.

Utilisons les impôts pour ce à quoi ils sont destinés, pas pour augmenter les dépenses de l'Elysée ou les salaires des ministres et députés, mais pour maintenir des hôpitaux en province, des tribunaux dans les sous-préfectures, des enseignants dans les écoles, des bureaux de poste dans les villages.

En résumé, faisons une politique de l'individu et non une politique de masse. Ce n'est pas si compliqué que cela. Il suffit juste de réfléchir un peu!

mardi 21 octobre 2008

Je tombe dans le PEOPLE


Le 9 juillet 2007, Jean Quatremer, journaliste à Libération écrivait:
"Le seul vrai problème de
Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale." (Sic)

Au fait, où sont mes lunettes? Ah les voilà!
Zut, je m'avais gouré de photo dis donc!
Voilà qui est réparé!

Piroska Nagy

Il a bon goût le Stauss-Kahn !


dimanche 19 octobre 2008

Récréation


Envoyez la vidéo en appuyant sur le petit triangle ci-dessus


Après deux sujets sérieux, une petite récréation avec Rémi GAILLARD que je vous conseille d'aller découvrir sur YOUTUBE ou sur son site (en cliquant simplement sur son nom!)
C'est trop marrant comme dirait un tropiste!

La fin du capitalisme?

Ces ouvriers qui font la pause vers 1930 m'inspirent un petit billet sur la crise d'octobre 2008.
Souvenons nous, en 1929 ils voyaient peut être passer leur patron, touché par le krach boursier de cette année là et qui venait de sauter de l'étage au dessus!
A la suite de ce krach, keynes avait énoncé que l'équilibre entre consommation, production et plein emploi ne peut dépendre uniquement du jeu des marchés. Il prônait une sorte de surveillance du pouvoir politique qui permit de redresser la barre et de vivre ce qu'on a appelé : "les trente glorieuses".
Les entreprises de l'époque lient le destin de leurs ouvriers à leur propre existence. A l'intérieur de ces firmes, on entre à 18 ans, on en sort à l'âge de la retraite après y avoir fait entrer ses enfants.
L'Etat, pour soutenir ces entreprises lance des grands travaux et assume les aspects sociaux.
Malheureusement, ce meilleur des mondes, avec ses bienfaits et ses imperfections, bascule aux alentours des années 70, avec une nette augmentation du chômage et en même temps de l'inflation, ce qui constitue une anomalie par rapport à ce que pensait les économistes keynésiens.
La tarte à la crème des politiques de cette période est d'essayer les recettes de relance de la consommation mais cela ne marche pas et les vieilles pratiques tayloriennes ou fordiennes sont impuissantes à augmenter la productivité.
C'est alors que la Bourse entre en scène. Le vrai manager d'une grande entreprise n'est plus son D.G. mais un fond d'investissement ou le groupe d'actionnaires qui possèdent son entreprise.
Ces gens là prônent une absence totale de contrôle politique des marchés. Ils affirment qu'une "main invisible" va, infailliblement, réguler les marchés par le jeu de la concurrence et les interactions entre chômage, inflation, faillites. Plus encore, ils affirment que la perte de compétivité des entreprises est due aux aides apportées par les Etats-providences.
Le libéralisme, cher à sarkozy, est pourtant à l'origine de tous les krachs qui ont suivi celui de 1987, celui des caisses d'épargne américaines, celui de la "bulle internet" en 1990.
Quel effet a, sur les entreprises, la gouvernance actuelle des boursicoteurs?
Ces gens là veulent de la thune et rien que de la thune. Donc, le manager local resserre sa production dans une tranche minimale de savoir faire, au détriment du reste. L'un des premiers effets pervers est qu'il externalise tout le reste, cantine, nettoyage, sécurité, comptabilité et j'en passe. On dégraisse et on se sépare de tout ce qui faisait la diversité des employés du groupe. Par ailleurs, on automatise à outrance et on délocalise vers une main d'oeuvre à bon marché le coeur du mêtier. On s'assoie sur les problèmes sociaux qui en découlent en confiant à l'Etat le soin de payer les chômeurs. On s'assoie sur bien d'autres problèmes d'ailleurs, éthiques, écologiques, moraux;
Dans le même temps les banques se libèrent de la tutelle des organismes chargés de les surveiller en créant une nouvelle race d'établissements qui, parce qu'ils ne gèrent pas les dépôts, échappent à la surveillance. Ce sont les banques d'investissement. Même les compagnies d'assurance, assises sur des trésoreries confortables, se disent qu'il y a de la thune à gagner et créent des départements "Finances". A quoi servent ces départements "finances"? A assurer les créanciers contre les pertes dues aux débiteurs insolvables. Vous comprenez pourquoi AIG, assureur américain, fait faillite à cause des subprimes?
Pour que les bilans de ces activités "spéciales" ne fassent pas apparaître les flux de thunes dans la comptabilité des assureurs ou des banques de commerce, on crée des structures indépendantes qui se ruent sur les crédits risqués et les placements du même acabit.
Pourquoi les subprimes me direz vous? Ben c'est très simple. C'est parce que l'occidental en général, et l'américain en particulier, aime vivre à crédit, que c'est sa liberté et son choix de vie. Avec des taux très bas, on relance la consommation. On baisse pudiquement les yeux sur le surendettement des familles, sur la baisse de l'épargne et on incite Jo le plombier à s'acheter la même bagnole que le yuppie du coin. Le problème c'est que le yuppie s'enrichit avec les traites du plombier pendant que celui ci s'endette.
Notez bien que, dans le même temps et puisque tout le monde achète au dessus de ses moyens, l'inflation explose ainsi que le coût de vente immobilier !
Notez bien également que, toujours dans cette même période, un calcul approximatif estime à 100 milliards d'Euros le montant des thunes encaissées par les traders, les yuppies, les dirigeants d'établissements financiers. Comparez cela aux 1000 milliards d'Euros perdus en quelques semaines par ces mêmes établissements. Cherchez l'erreur. Croyez vous que les traders vont rendre leurs thunes? Non, je pense même qu'ils continuent à en engranger car, que ce soit à la hausse ou à la baisse, un trader fait de la thune!
(*)
D'ailleurs, en ajoutant Keriel aux trois loulous de la Caisse d'Epargne rattrapés par la patrouille cela fait, au total, quatre rapaces cloués sur la porte du silo à blé, sur l'ensemble des vautours !
Ces gens là ne mettent pas en jeu leur propres thunes mais les votres. On leur donne 10% sur les gains qu'ils engrangent et ils ont donc intérêt à "jouer" le plus possible de thunes. Les dirigeant mettent des garde-fous mais, dès qu'ils ont le dos tourné, les types appuient sur leur bouton comme des forcenés. Si ça marche ils gagnent une fortune. Si ça ne fonctionne pas, ils camouflent pendant quelques jours le temps de retenter le truc pour combler les pertes et si ça ne marche toujours pas ils s'appellent Keriel. Vous mettriez votre main à couper que les patrons de Keriel n'ont pas détourné pudiquement les yeux quelques jours en se disant "et si ça marchait!".
Bon, ça m'achalle tout ça comme disait le père Gilbert (Cherchez pas!). Sachez seulement que:

1) Les traders ont ramassé plein de thunes.
2) Les banques ont perdu plein de thune.
3) L'Etat va nationaliser quelques banques, rembourser quelques dettes.
4) Que l'Etat c'est vous.

Alors, si le bouclier fiscal de Sarkozy ne vous concerne pas, préparez vous à sortir vos thunes et surtout, gardez le sourire!

(*) Il y avait hier à la télé un gros con qui expliquait comment gagner de la thune à la baisse:

1) Si vous étes certain que ça va s'effondrer dans la journée, vous "vendez" pour un million d'Euros d'actions
(que vous n'avez pas dans votre portefeuille) le matin de bonne heure.
2) La bourse s'effondre de 10% (Par exemple).
3) Le soir vous achetez pour 900000 Euros d'actions identiques. Cela comble votre déficit en actions réelles.
4) Il vous reste 100000 Euros en liquide.

Cela s'appelle spéculer à la baisse et, en période de crise, c'est quasiment infaillible.

Vous allez me dire "mais alors, pourquoi la Caisse d'Epargne a perdu 6 millions d'Euros?

Parce que les trois traders couillons, au lieu de vendre le matin, ils ont acheté. Ils ont du se gourer de bouton. A moins qu'ils aient écouté Sarkozy la veille qui disait que ça allait augmenter!

Ils m'auraient téléphoné, ils auraient fait gagner 6 millions d'Euros à la Caisse d'Epargne. C'est pas sorcier tout de même!






jeudi 16 octobre 2008

Ces enfants qui nous gouvernent





Le titre de ce billet est récurrent dans mon blog car l'actualité foisonne de dérapages politiques navrants. Le dernier en date concerne le traitement de cet événement national que constitue l'accueil de la Marseillaise lors du match France-Tunisie de la semaine dernière.

A quoi peuvent s'attendre des hommes "responsables" qui balancent les paroles de notre hymne national à la tronche des jeunes de banlieue, réunis dans cet immense stade, avec le secret espoir de voir la Tunisie flanquer une volée à la France?

Qui aurait voulu parier un centime sur le scénario d'une écoute respectueuse et silencieuse de notre nouvelle Mireille Mathieu, la Lââm de fond de terrain? Réécoutez les paroles de l'hymne et il sera lumineux pour vous que rien ne pourra empêcher les jeunes des tribunes de siffler la Marseillaise après avoir sifflé quelques bières.

Alors, les gesticulations médiatiques de Nicolas et Roselyne sont ridicules. Les décisions prises par ces braves gens sont inapplicables et constitueront, au mieux, un nouveau rendez-vous rigolo pour les hooligans de la région parisienne, au pire la source des prochaines émeutes de nos banlieues.

Avant le prochain match, ils siffleront. Rien ne les en empêchera. Les "responsables" seront alors au pied du mur. Ils annuleront le match. Dix milles spectateurs frustrés seront donc lâchés dans les rues limitrophes du stade de France et ce seront les gardes mobiles qui sortiront alors leurs dérisoires sifflets... Que feront les téléspectateurs? Sortiront ils aussi dans la rue avec des barres à mine et des battes de baseball?

Il eut été plus simple de ne plus jouer la Marseillaise au Stade de France! Décision simple et sans risque. Notre hymne n'a rien à faire dans cette lessiveuse! Il en ressort, à chaque fois, plus sale qu'avant d'y être entré! Réservons le à des cérémonies plus adéquates. Au stade ils n'ont qu'à chanter "Viens poupoule..." cela conviendra mieux à l'ambiance. L'humiliation ne sera plus pour les français mais pour les habitués de ces spectacles de course à la baballe.

Je propose, histoire de mettre un peu d'huile sur le méchoui, de débaptiser le stade de France. Appelons le "stade de banlieue" ou "stade Ben Laden" et au lieu de Lââm faisons venir Nique Ta Mère lors des événements internationaux, triomphe garanti!

Et, arrêtons de nous prendre la tête avec ce type de problème alors que notre système économique est en train de s'effondrer, que le Cambodge va attaquer la Thaïlande, que les talibans reviennent en force et que les abeilles meurent !!!!


mercredi 15 octobre 2008

La philosophie

Image extraite du livre de Robert Maggiori "A la rencontre des philosophes" BORDAS

Ce n'est que très tard, que je suis tombé en philosophie, comme une femme tombe enceinte. La gestation est douloureuse et il m'arrive de douter du résultat final. Accoucherai-je d'une souris? Car il est bien tard pour un rendez vous entre Zabulle et Zarathoustra.
Je nourris cet hapax tardif de lectures édifiantes sinon digestes. L'excellent Robert Maggiori me permet d'aller "à la rencontre des philosophes" par des chemins de traverse, des raccourcis, des digests pour digérer, cela paraît logique, des auteurs aussi divers que Giordano Bruno, Freud, Bertrand Russel ou Albert Einstein.
Je glane, au passage, les rares certitudes qu'un lecteur peut s'autoriser à faire siennes, la plus réelle étant que rien n'est vrai dans ces textes, que tout peut être remis en question et que choisir un courant de pensée c'est, déjà, se tromper.
Je crois qu'il faut aller en philosophie comme on va au marché, avec le souci de faire ses emplettes calmement, sans idée préconçue, curieux de tout et méfiant du reste. La philosophie est, somme toute, affaire de coeur et mon dilettantisme naturel sied à cette promenade dans les textes de Paracelse ou de Spinoza.
Dans ce musée, où les poussières s'accumulent parfois, comme les scories de charbon sur les terrils de mon enfance, il faut se garder d'adopter les enfants chéris du domaine, ils sont déjà adulés par leurs pairs et prospèrent sans nous. Platon, Hegel, heidegger, Kierkegaard sont gavés des friandises de leurs prosélythes. Certes, il faudra bien en ingurgiter quelques pensées, sauf à vouloir rester ignorant de leurs éclairages mais il y en a bien d'autres, plus discrets, intimistes, parfois écartés par leurs contemporains, mis à l'index par le pape. Je citerai, à tout hasard, Karl Jaspers ou Georg Simmel, il y en a bien d'autres.
Un écueil me gène dans le cotoiement de tous ces gens qui m'interpellent, assis à droite et à gauche du chemin que je parcours tranquillement, c'est la propension d'une grande partie d'entre eux à utiliser, pour éclairer ma lanterne (drole d'expression), l'existence d'un être suprême, transcendant toute pensée et qu'on nomme Dieu. Evidemment, cela les aide à expliquer certains mystères, certaines peurs, à répondre à des problèmes métaphysiques ou à les écarter d'un revers de main. Mais, pour rester poli, je dirai simplement "c'est trop facile!". Deux milles ans de philosophie ont été pollués par cet artifice de pensée aussi pernicieux que l'utilisation du dopage par les cyclistes du tour de France.
Bon, vous l'avez compris, Saint Augustin et Franz Rosenzweig me les cassent un peu mais, encore une fois, ne serait-ce que pour s'y opposer, il faudra bien les lire.
Je terminerai ce petit pensum en vous conseillant un philosophe moderne, fort décrié en ce moment, pour ne pas dire assailli, par une meute bien pensante. Je pense que Michel Onfray reste de marbre face aux attaques d'un Jean Bothorel, sans doute ému (joyeux euphémisme) par l'athéisme de ce "petit professeur de philosophie" (sic), ou même d'un Patrick Amine, par ailleurs prosélyte des Sex Pistols.
Michel Onfray m'a ouvert les portes du jardin. Après avoir lu son " Antimanuel de philosophie", le "traité d'athéologie", "La puissance d'exister", "La politique du rebelle" et d'autres écrits, j'ai franchi le portail grinçant et je me suis aventuré seul dans des allées que je n'aurais jamais parcourues si je n'avais pas rencontré sa pensée. Que n'ai je eu ce "petit professeur de philosophie" à 18 ans, lorsque "tonton", brave enseignant de terminale m'a détourné de cette littérature.
Alors, que Jean Bothorel continue à s'occuper de ses copains, le baron Seillière et François Pinault, et laisse la plèbe savourer les écrits de ceux qui pronent le "gai savoir". Si le meilleur aphorisme de cet ancien rédacteur du Figaro est d'affimer que "de Gaulle était plus cultivé que Sarkozy" alors le prix Nobel de littérature ne lui est pas encore acquis.

lundi 13 octobre 2008

Petit clin d'oeil

L'anecdote suivante va tomber comme un cheveu sur la soupe des sujets sérieux parsemant ce blog.
Elle est un petit clin d'oeil à l'un de mes commentateurs. Je le remercie, au passage, pour cette histoire "tordante".

Un jeune curé, très angoissé, après avoir été incapable de prononcer un seul mot lors de son premier sermon, demande conseil à l'Archevêque. Ce dernier lui conseille de se verser quelques gouttes de vodka dans un grand verre d'eau pour être plus détendu.

Le dimanche suivant, le jeune prêtre se sent si bien qu'il pète les plombs...
De retour à la sacristie, il trouve une lettre laissée par l'Archevêque:

"Mon fils, la prochaine fois, mettez quelques gouttes de vodka dans un grand verre d'eau, et non quelques gouttes d'eau dans la vodka. Je vous fais part de quelques observations:

1. Il n'est nul besoin de mettre une rondelle de citron sur le bord du calice.
2. Evitez de vous appuyer sur la statue de la Sainte Vierge et surtout, évitez de la serrer dans vos bras et de l'embrasser.
3. Il y a 10 commandements et non 12.
4. Les apôtres etaient 12 et pas 7, et aucun n'était un nain.
5. Nous ne parlons pas de Jésus Christ et ses apotres comme "J.C. & Co"
6. Nous ne nous référons pas à Judas comme "à ce fils de pute "
7. Vous ne devez pas parler du pape en disant "le Parrain"
8. Ben Laden n'a rien à voir avec la mort de Jésus
9. L'eau bénite est faite pour bénir et non pour se rafraichir la nuque
10. Ne célébrez plus jamais la messe assis sur les marches de l'autel
11. Les hosties ne sont pas des gâteaux apéritifs à faire passer avec le vin de messe
12. Les pêcheurs iront en enfer et non "se faire enculer"
13. L'initiative d'appeler les fidèles à danser était bonne, mais pas celle de faire la chenille dans toute l'église
14. L'homme assis près de l'autel auquel vous vous étes adressé en le traitant de pédé et de travelo en jupe, c'était moi.


Sincèrement, l'Archevêque.
PS : Jésus n'a pas été fusillé...

samedi 11 octobre 2008

La crise boursière de 2008 vue par Ginette

Alors voilà, Mme. Ginette a une buvette à Bertincourt, dans le Pas de Calais. Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses fidèles clients, tous alcooliques, presque tous au chômage de longue durée. Vu qu'elle vend à crédit, Mme. Ginette voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut augmenter un peu les prix de base du "calva" et du ballon de rouge.

Le jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui, pense que les "ardoises" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Mme. Ginette, ayant les dettes des ivrognes comme garantie.

Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.

Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, aux Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c.à.d., les ardoises des ivrognes de Mme Ginette).

Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.

Jusqu'au jour où quelqu'un se rend compte que les alcoolos du troquet de Bertincourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes.

La buvette de Mme. Ginette fait faillite.

Et le monde entier l'a dans…


Merci les bigarreaux

lundi 6 octobre 2008

Poupine et Poupinette

Pour le plaisir

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