mardi 30 novembre 2010

Concession des bancs de l'église de Brissarthe. 1er février 1805

Une liste accessoire qui pourrait inspirer quelques généalogistes..... En cliquant sur certains noms, retrouvez les dans ma base geneanet.
NB: Si le nom n'est pas encore souligné, passez par n'importe quel autre nom et recherchez le patronyme qui vous intéresse directement dans ma base.


Parmi les documents, que les amateurs d'autodafé entassèrent devant le presbytère vers 1980, pour y bouter le feu, figurait la liste des habitants du village qui, en 1805, se cotisèrent pour remettre en état les bancs de l'église de Brissarthe. Un des incendiaires, sans doute plus intelligent que les autres, eut l'idée d'extraire ce papier du bucher. Le reste partit en fumée.
Je vous en livre le contenu, in extenso.
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Concession des bancs de l'église de Brissarthe
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Le premier février mil huit cent cinq, nous procureurs marguilliers de l'Eglise paroissiale de Brissarthe, assemblés à l'effet de concéder les bancs construits dans a ditte église aux frais des particuliers, cy dessous dénommés, en vertu des articles XIV et XV de l'ordonnance de Monseigneur l'évêque d'Angers. Règlement revêtu de la sanction du gouvernement portant qu'aucun banc particulier ne pourra être établi ou maintenu dans les églises que sur l'avis de la fabrique, reconnaissons que les bancs qui y ont été nouvellement placés, l'ont été du consentement du conseil des marguilliers et, comme la fabrique n'vait aucun moyen de les faire construire, ils l'ont été aux frais des cy dessous dénommés.
Avons arrêté, en vertu de l'article XV portant que les bancs qui seraient ainsi établis payeraient un droit de place à la fabrique, ou pour chaque année, ou pour la vie, de celui qui les aura établis et, après la mort, la propriété en restera à l'église. En conséquence, n'ayant que ce seul moyen de subvenir à l'entretien de l'église et des besoins urgents des choses nécessaires aux frais du culte, avons fixé que chaque place des bancs payerait annuellement, entre les mains du (?) de fabrique comptable la somme de vingt sous et que le premier payement était échu au premier janvier de cette année mil huit cent cinq ainsi que celle des chaises dont le prix a été fixé à quinze sous et chaque place de bancelle payera la somme de douze sous.
Arrêté en conseil de la fabrique le premier février mil huit cent cinq.
Pierre J. Houdemon a déclaré ne savois signer. Charles Aubert marguillier comptable 
Adrien Boireau marguillier.
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Les bancs cy dessous appartiennet, pendant leur vie ou leur habitation dans la paroisse, comme les ayany fait construire à leurs frais, au moyen de vingt sous par place de rente annuelle, pour leur emplacement dans l'église de Brissarthe. Le premier payement échu le premier de janvier mil huit cent cinq.
Du côté de Ste Emerance

N°1  Mme veuve Bujard 2 places. Louis le Breton (barré) Pierre Crosnier, Françoise Touchet fille. pour eux et leurs enfants. Jacques Presselin métayer à la Noue dont la rente .... ?
N°2 Jean Géhère, du Léard et Anne Delaunay son épouse et ses enfants.
N°3 Pierre Ruau à la Gouverie et son épouse; Pierre d'Ecorce et son épouse et leurs enfants. Ruau de Villechien.
N°4 Adrien Boireau et son épouse François Crosnier et leurs enfants. La veuve Marais.
N°5 Charles Aubert et son épouse. La veuve Crosnier du Gravier La veuve.Boulay Pierre Rabeau et leurs enfants.
N°6 Pierre Drouet, son épouse ets es enfants. Guy Baril, sa femme, sa fille.
N°7 René Besnard et ses enfants. La veuve Bariet une place.
N°8 La veuve Léon et ses enfants René Tréard J.B. Jouin curé.
N°9 René Fauquereau et sa sœur Louis Chanteau Jeanne et Charlotte Poylane.
N°10 François Bergette, son épouse et ses enfants
N°11 René Bertron son épouse et ses enfants
N°12 François Robert et son épouse. La veuve Esnault. François Métayrault du porage et leurs enfants. Denis Cornu au bourg une place.
N°13 Pierre Loyson son épouse et ses enfants
N°14 Anis de St Hyer, son épouse. Jean et marie La Haie et leurs enfants.
N°15 Julien Morillon son épouse et ses enfants
N°16 Jean Doublet et son épouse. Jeanne Oger; la veuve Pierre Crosnier. (Plus tard, par dessus ces noms barrés on lit Renée Aubourg filassier 1811. Marie Desnos..)
N°17 Mathurin Lorilleux, son épouse et ses enfants.
N°18 Pierre Collet et sa femme. Pierre Houdemon son épouse et leurs enfants
N°19 René Fretier son épouse. Mathurine Presselin. Rainfray et leurs enfants.
20 La veuve Matignon à la Noë, Pierre Lemonnier et sa femme le Pré, Jean Poidevin, Perrine Bellanger et leurs enfants, Sourdrille, La Grand Maison. 
N°21 La veuve Piau et ses enfants. Chasneau, sa femme et ses enfants. François Métayreau au Porage. Le sieur Guichard et leurs enfants.
N°22 Jacques Dubas. la veuve Collet. Jacques Perigois. Martin à la Mérousière. Pierre Touchet. François Pélard et leurs enfants.
N°23 Julien Lanoes à la Besacière 2 places. Dans les bancs proche le chœur du 1er avril 1810. Placet à l'Hommé.
24 Louis Bertron à la Planchette. Le banc tout à l'entré 3 places pour lui, sa femme et deux enfants du 1er avril 1810.
N°25 Priet à la Planchette. Adrien Boireau. Fils Sourdrille. Grand Maison
N°26 Jacques Béron 1 place 


Du côté de St Sébastien

N°1 René Gére de la Gousserie et ses 3 nfants. Cormerie 1 place Priert fils et sa femme
N° 2 Jean Loison,Jean Doué à la Pierre. Pierre Gateau leurs épouses et leurs enfants
N° 3 Jean Tocqué et ses enfants
N° 4 Jean Coquereau, Antoine Chartier, leurs femmes et leurs enfants.Rature approuvée au conseil de fabrique du 15 janvier 1807 (Antoine Chartier est barré)  
N° 5 François Cigogne, son épouse et leurs enfants. Pierre Lorilleux du Cormier. Pierre Couet. (Les deux derniers noms barrés)
N° 6 René Priet, sa femme et ses enfants. rené Chartier, sa femme et leurs enfants. Praiselin, sa femme et leurs enfants à la hay.
N° 7 Louis Brault, son épouse et ses enfants. Pierre Lorilleux du Grand Cormier. Pierre Couet. Anis de la Jonchée.
N° 8 Pierre Presselin à la Garenne. Pichereau d'Aversé. Bathélémi Gére. Jean Guitter à la Ferrière leurs femmes et leurs enfants.
N° 9 Charles la Fuie. Collet du Porage. René Placet leurs femmes et leurs enfants.
N° 10 Jacques Béron et sa femme. François Béron à la Pagerie Sa femme et ses enfants Toussaint Oger et sa femme.
N° 11 jean Béron René Fraquet François Boutin leurs femmes et leurs enfants
N° 12 Pierre Goyau Pierre Poidevin leurs femmes et leurs enfants
N° 13 La veuve Aubert et sa fille Madame Cohu Jacques Aubert et sa femme
N° 14 Monsieur Delaunay Madame Hochet et leurs enfants propriétaires de Danger. tCes noms sont rayés. 4 novembre 1811: Charles Aubert sa femme et ses enfants Mr et mme Hochet.
N° 15 Monsieur Delaunay docteur Régent en médecine de la faculté d'Angers  propriétaire en cette paroisse demeurant à la Chapitière.
N° 16 Madame Négrier de Maquillé et son fils. René Richard, sa femme et ses enfants
N° 17 Denis Cornu sa femme et ses enfants Marguerite Bouteloup Pierre Goyau Pierre Decorce
N° 18 Etienne Rousseau Jacques hayer Jeanne Perdreau à l'Etéreau Cohu du Buisson leurs femmes et leurs enfants
N° 19 jacques Picaud et sa femme au Porage
N° 20 Mr Joysonnier et sa soeur Gabriel Rainfray    Fraquet au petit haras. Louis Chanteau au bourg Pierre Crosnier de la Cure Francis Boutin et leurs enfants
  21 Ménard au bourg Piau père au Porage Nannou la Roynée fille. Huet au Porage Pichereau Aversée leurs femmes et leurs enfants
N° 22 Huet père La Gentillerie Crosnier de la Cure Mathurin Huet  Pierre Huet fils fils (1811)
N° 23  Aubert Charles, Bertron Jean, Gateau à la Pertusière, Anis à la Jonchée.

dimanche 28 novembre 2010

Une anecdote concernant Maurice Couallier. Arènes de Doué-la-Fontaine.

On peut regretter, de nos jours, la platitude des articles de nos quotidiens régionaux. Il faut dire que la vie est bien moins trépidante dans nos villages. Les rubriques nécrologiques deviennent plus palpitantes que les faits divers, relatés d'un style monotone. Il y a quelques décennies, le moindre comice agricole nous valait une page entière d'anecdotes, des descriptions pittoresques, des palmarès d'anthologie. Celui des domestiques ruraux citait un Marcel Guémas, ouvrier de culture, 10 ans de service chez M. Tertrais, à Soulaire, une Marie Ménard, chargée de la basse-cour, chez M. Boré, à Tiercé (Ouest-Eclair du 6 sept 1938). Ces métiers ont disparu et les médailles de l'assiduité ne pourraient être décernées qu'au regard du nombre d'heures de présence dans les locaux du pôle emploi. Les taureaux de 1 à 2 ans, ayant 1 dent ou sans dent de remplacement n'obtiennent plus de médailles, quant aux pouliches de trait, elles n'intéressent plus que les boucheries chevalines.
A la fin des déjeuners, on donnait la parole à des poètes locaux, des orateurs au visage rubicond, au conseiller général ou au député. Ils prenaient des poses majestueuses, ajustaient leurs binocles, se raclaient la gorge et charmaient un auditoire conquis d'avance.
Ainsi, en 1938, à l'issue d'un déjeuner à Doué la Fontaine, un orateur raconte l'anecdote suivante aux convives du "Vin d'Anjou":
- ce souvenir remonte à 27 ans environ. C'était au lendemain de la découverte et de la remise en état des Arènes de Doué-la-Fontaine .... Pour celles là, j'avais obtenu qu'on mit au programme l'émouvant poème dialogué de Maurice Couallier : Au tombeau de Virgile... notre regretté compatriote, le grand acteur Duquesne ( Voir une photo de l'acteur, à droite, prise le 1er août 1909, à Doué-la-Fontaine, Ouest-Eclair)  avait accepté de jouer aux Arènes le rôle de Du Bellay. Il était arrivé le matin même.... nous nous étions donné rendez-vous à l'hôtel de la Boule d'Or....... Et quelle table! Chargée des reliefs d'un repas pantagruélique, parmi lesquels se dressait, fortement entamée d'ailleurs, une majestueuse motte de beurre voisinant avec une bouteille d'un des meilleurs crus d'Anjou............
Il me montre du doigt la motte à laquelle il venait de faire les plus larges emprunts. "Et ce vin? Quelle merveille! .......; Je me sens en pleine forme...."......
les premiers pas se  firent sans difficulté. Mais, à peine étions nous arrivés au milieu de la place .... " Je ne sais pas ce que j'ai, me dit-il, mais je ne me sens pas très bien...... C'est sans doute ce coquin de beurre qui ne s'entend pas du tout avec le quart de chaume!.......
Cinq minutes après nous étions, Duquesne dans sa loge, et moi, au premier rang des spectateurs, à côté de mon excellent ami Couallier, l'auteur de la pièce........
Duquesne vient d'apparaître sur le plateau. Rien dans son attitude ne décèle le combat intérieur dont je venais d'être le confident occasionnel.
Mais, dès qu'il ouvre la bouche, on s'aperçoit que la tempête ne s'est point apaisée......... Ce ne sont plus des alexandrins qu'il lance dans l'immense vaisseau des Arènes, mais des vers de treize, quatorze et même quinze pieds, cavalcadant dans une chevauchée désordonnée.
Je sens la main de mon ami Couallier serrer nerveusement mon bras:
"Mon texte! mon pauvre texte, me glisse-t'il à l'oreille d'une voix désespérée. Que va-t'il en rester, si cela continue?
Fort heureusement, cela ne continua pas. Une trêve étant intervenue entre le beurre et le vin.....
Quant aux critiques, ils mirent sur le compte de l'émotion ............ les hésitations qui s'étaient, au début de la représentation, manifestées dans la diction de l'incomparable comédien.
**********
La question que je me pose est la suivante:
"Y aura-t'il, dans les comptes-rendus des manifestations du téléthon, du repas des anciens, des cinquante marchés de Noël de cette fin d'année, du concours de belote des pompiers, matière à de telles envolées 
mélodramatiques?"

Imaginons: "Lors du marché de Noël de Brissarthe, en ce dimanche 5 décembre 2010, tous les marmots du bourg, en joyeuse ribambelle, chaperonnés de près par des nurses attentives, caressaient du regard les monceaux de merveilles que les dames patronnesses avaient amoureusement confectionnés. L'éloquent abbé Machin, demanda le silence, pour rappeler à un auditoire ému, que la naissance divine ne devait pas être oubliée, ni galvaudée, au bénéfice de ce personnage virtuel qui masque de sa rouge corpulence l'évènement réel qui depuis deux millénaires est commémoré en ce jour. De timides applaudissements tentèrent de masquer l'impatience fébrile des bambins, sourds à ce beau discours. Le départ du curé libéra la marmaille et les consciences. Le vin chaud fit le reste et teinta de violet les trognes paysannes....etc..."

Oui, je sais!



Maurice Couallier Poète de la vigne

Au vin d’Anjou
L’Anjou! Ecoute, enfant : je pourrais jusqu’au soir
Te dire sa beauté, sa grâce, ses collines,
Dont la ligne bleuit lorsque les jours déclinent,
Au baiser du soleil offrant leur flanc divin,
Où mûrit la douceur généreuse du vin,
En attendant qu’un jour, aux pressoirs de septembre,
Ruisselle le sang clair des lourdes grappes d’ambre…
Car dans son vin léger l’Anjou fleurit encor!
Son vin, cristal où flotte impalpable de l’or,
C’est,  au coeur des hivers, du soleil qui flamboie;
C’est le blond élixir du rire et de la joie;
C’est la liqueur où dort la chanson des oiseaux,
Tout l’arôme des fleurs et la fraîcheur des eaux…
Et plus que l’Hippocrène, et mieux que l’ambroisie,
Enfant, le vin d’Anjou, c’est de la poésie!
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Depuis que j'ai découvert Maurice Couallier, je vais de trouvailles en trouvailles sur la toile. Il est dommage que, dans notre bon village de Brissarthe, nous ayons oublié ce poète, né dans nos murs, en 1869, cela aurait peut-être évité des semaines de réflexion aboutissant à donner à nos écoles le nom de KIRIKOU!
Voilà quelques extraits de l'article paru dans l'Ouest-Eclair lors du décès de l'auteur, le 20 février 1942.
" Maurice Couallier est mort! Ces quatre mots, annonciateurs de la douloureuse nouvelle, suffisent pour remplir d'une infinie tristesse tous ceux qui ont, dans notre Anjou, l'amour fervent de leur petite patrie et le culte de la poésie..........La voix qui ne cessait de clamer la splendeur de notre cher pays et de glorifier l'un de ses plus grands fils, son illustre ancêtre, Joachim du Bellay, vient de s'éteindre........... Maurice Couallier était né à Brissarthe le 13 mai 1869. Après avoir fait ses études en Anjou, il vint à Paris suivre en Sorbonne les cours d'agrégation. Muni de ce diplôme ...... En 1909 ..... à trois mois de distance notre compatriote se voit décerner le grand prix de poésie de l'Académie Française avec son ode "Au drapeau" ..... et devant une foule de quatre mille spectateurs frémissant d'émotion, son admirable poème dialogué: "Au tombeau de Virgile"...... Aujourd'hui, Chaudrue est en deuil et l'Anjou tout proche exhale sa plainte douloureuse, en songeant qu'un de ses fils les plus chers vient de le quitter pour toujours.           Henry COUTANT

samedi 27 novembre 2010

Maurice Couallier Poète brissarthois

" Les coiffes d'Anjou, ce sont des papillons,
de grands papillons blancs qui, palpitantes ailes,
se posent sur le front en fleur des jouvencelles."
Maurice COUALLIER
 *****
Au détour d'un vieux livre, je découvre avec étonnement un poème de Maurice Couallier, prix de poésie 1909 de l'académie française avec une pièce en vers: "Au tombeau de Virgile".
Maurice Couallier est né à Brissarthe le 13 mai 1869, de Jacques et de Camille Rottier.

Le pont des souhaits

Au fond de la Lande bretonne            C'est un vieux pont d'une seule arche
Que l'ajonc au printemps jaunit          Si vieux que les plus vieux menhirs
Où la bise pleure en automne             Sont jaloux de ce patriarche
Il est un vieux pont de granit.             Plus ancien que leurs souvenirs            

     Aussi très vieille est la légende
     Que l'on répète aux alentours
     Elle dit que ce qu'on demande
     Sur ce pont s'accomplit toujours.

     Moi, dit Rose aux yeux de pervenche
   "Je voudrais un roi pour époux
    Un beau carrosse aux mules blanches
    Et des sujets à mes genoux

    J'aurais au front une couronne
    Au doigt j'aurais un diamant;
    Et cependant je serais bonne 
    Et douce à tous également"

"Oh! moi", dit en révant Janie          
Tandis que son œil se voilait          
D'enfantine mélancolie,
En suivant l'eau qui s'écoulait          







"Je voudrais, comme les nuages       Visiter des terres nouvelles,
Dont la course ne finit pas,                 M'embarquer sur les grands vaisseaux,
Partir pour de lointains voyages,       Oui, je voudrais avoir des ailes
Un jour ici, demain là-bas,                  Pour voler, comme les oiseaux!"


"Rose!-Janie!-Heure bénie,               -Oh! répond-elle, je suis reine
Comme autrefois, asseyons nous...    Au bras d'un rude laboureur:
- Quel pays as tu vus, Janie?             Car je commande en souveraine
-Rose, quel prince est ton époux?     Dans sa maison et dans son cœur.


"Le purs joyaux de ma couronne      "Dans mon palais,.. couvert de chaume
Sont les dix yeux de mes enfants;     Le bonheur habite avec nous,
leur petit peuple m'environne            Et les sujets de mon royaume
En doux cortèges triomphants.          Viennent sauter sur mes genoux..

Alors, Janie au doux œil sombre        Par un long mal, au lit clouée,
Dit: "Le vieux pont avait raison        Ma mère ne peut plus bouger.
J'ai fait des voyages sans nombre,    A la soigner je suis vouée
Mais sans sortir de la maison.           Et j'ai du temps pour voyager.
.
Je lis tout haut. Quand la fatigue       Je pars! La brise enfle les voiles
Vient clore ses yeux adorés,              De mon vaisseau silencieux,
Au vent du rêve, je navigue                Et je vogue vers les étoiles
Sur les flots bleus inexplorés!            Qui sont les navires des cieux...

Ainsi, par la lande bretonne                Et le vieux pont sur qui, sans nombre
Où la bruyère avait fleuri,                   Pèsent les siècles infinis,
Rose et Janie, un soir d'automne,      Leur répondait tout bas dans l'ombre
causaient, sous le ciel assombri.         "Que vos doux rêves soient bénis"

                     Maurice COUALLIER

Merci à M A. MIRONNEAU Inspecteur de l'Enseignement Primaire de la Seine qui a intégré ce poème dans son "choix de lectures".  Librairie Armand Colin 1917.

Et encore:

Par le bourg qui somnole un dimanche d'été
 Autour du clocher gris, coiffé d'ardoise fine
Le vieux joueur, fidèle à la boule angevine,
S'achemine, à pas lents, vers sa "société".

vendredi 26 novembre 2010

L'histoire racontée aux enfants par Hincmar, Archevêque de Reims


Un des rédacteurs des annales de Saint Bertin fut Hincmar, le célèbre et très influent archevêque de Reims. Voilà comment il relate le baptème de Clovis!

«Soudain, une lumière plus éclatante que le soleil inonde l'église ! Le visage de l'évêque (Rémi) en est irradié ! En même temps retentit une voix : "La paix soit avec vous ! C'est moi ! N'ayez point peur ! Persévérez en ma direction !"
  Quand la voix eut parlé, ce fut une odeur céleste qui embauma l'atmosphère.
  Le roi, la reine, toute l'assistance épouvantés se jetèrent aux pieds de Saint Rémi qui les rassura et leur déclara que c'est le propre de Dieu d'étonner au commencement de ses visites et de réjouir à la fin.
  Puis soudainement illuminé d'une vision d'avenir, la face rayonnante, l'œil en feu, le nouveau Moïse s'adressant directement à Clovis, Chef du nouveau Peuple de Dieu, lui tint le langage (identique quant au sens) de l'ancien Moïse à l'Ancien Peuple de Dieu :
  "Apprenez, mon fils, que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l'Église Romaine qui est la seule véritable Église du Christ.
  Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes.
  Et il embrassera toutes les limites de l'Empire Romain !
  Et il soumettra tous les peuples à son sceptre !
  Il durera jusqu'à la fin des temps !
  Il sera victorieux et prospère tant qu'il sera fidèle à la Foi Romaine.
  Mais il sera rudement châtié toutes les fois qu'il sera infidèle à sa vocation. »

 On sent bien que l'archevêque n'est pas du tout influencé, dans son récit, par son statut particulier!
De là à se demander si Clovis fut bien baptisé .....! 

mercredi 17 novembre 2010

Quelques indications du curé Garnier sur l'architecture initiale de l'église de Brissarthe

La tradition ne nous apprend rien par écrit sur Brissarthe, seulement la tradition orale nous transmet que vers l'année 1730 le feu du ciel tomba, au mois de janvier, sur le clocher placé alors sur le milieu de l'église, entre la nef et le chœur. Ce fait m'a été raconté par bon nombre de vieillards de la paroisse qui avaient bien connu l'ancien sacristain qui se nommait Charles Lorilleux, mort âgé de plus de 80 ans, et en particulier par Adrien Boireau qui avait encore sonné dans ce clocher. Il fut détruit par la foudre qui transperça le mur du côté du prieuré et tua, dans la cour, deux porcs immondes.
En 1823, faisant réparer les lambris qui avaient été brulés à la révolution, je vis encore la place de l'escalier par lequel on montait de l'intérieur de l'église à ce clocher.
A. Chantourneau, curé de Brissarthe occupait le prieuré qui alors appartenait au monastère St Serge d'Angers.
Le chiffre de 1741 gravé dans une pierre au dessus de la porte de sa voute annonce que le clocher actuel n'a que 103 ans de date. Plusieurs m'ont raconté avoir connu un nommé Gauttier, mort à 80 ans, qui avait vu pendant qu'on le construisait (il fut dit-on, sept ans en construction) les cloches montées sur des tréteaux établis sur la place, devant l'église, où on les sonnait pour appeler les fidèles aux offices. Il fut, dit-on, bâti, par une demoiselle Hamat, qui demeurait à la trinité, près le bourg. Cette demoiselle se chargea de faire l'avance des fonds nécessaires, moyennant que la paroisse lui donnerait la jouissance, pendant 25 ans, d'une prairie appelée les brouets, située près de la métairie de Tol, et dont les revenus, qui avant cette cession, étaient partagés par feu entre tous les habitants de Brissarthe. Après l'expiration de cette concession, les dits revenus continuèrent d'être répartis comme auparavant.
Encore aujourd'hui, bon nombre de personnes qui ont touché leur portion de rente de cette prairie, qui était affermée à Julien Morillon, 1500 Francs, dernier bail.
Sous la fin du règne de Napoléon, cette prairie fut vendue par la commune à Mr Lemotheux, de Daumeray, environ 20000 Frs, et ces fonds furent placés sur l'Etat qui en paya la rente de 967 Frs jusqu'en 1828, époque où la commune en vendit une portion, jusqu'à concurrence de 10106 Frs, pour l'acquisition de l'ancien presbytère.
Le flèche du clocher devait avoir 28 pieds de plus en hauteur mais, porte la tradition orale, une vive altercation qui se leva entre le maître charpentier nommé Jouin de Saint-Denis-d'Anjou et son principal compagnon excita la colère de celui-ci qui, pour tire vengeance de son maître, alors malade, contremarqua la charpente qui la raccourcit par ce stratagème et lui donna la forme de dôme au lieu d'aiguille.
Ce que je puis encore constater, d'après le témoignage des anciens, et particulièrement d'un nommé Blaise Juin, tailleur, âgé de 86 ans, qui jouit de ses facultés intellectuelles, est que la paroisse de Brissarthe avait alors pour curé, en 1770, Mr Jean Jacquemard, né à Vaucouleurs, en Champagne, qui aurait fait bâtir la cure actuelle, à laquelle était attaché un revenu de 7000 Frs. Il résigna la cure vers l'année 1778 à mr Claude Jacquemard, son parent, attaché alors au collège de La Flèche, dont les jésuites avaient été dépossédés. 
Comme en fait foi son portrait, que j'ai entre les mains, Mr Claude Jacquemars était aussi né à Vaucouleurs, en Champagne, en 1739. Il fut député de la sénéchaussée d'Angers, à l'Assemblée Nationale de 1789. Sur la fin de cette assemblée, voyant que les choses prenaient une mauvaise tournure, il écrivit à Mr Le Franche son vicaire, de faire la vente. Il se fixa à Paris où il mourut d'une poussée de goutte pendant la révolution.

mardi 16 novembre 2010

Le cahier tenu par le curé de Brissarthe, S. GARNIER en 1844. Paroisse et église.


Livre destiné à recevoir l'enregistrement
des faits historiques ou des particularités qui concernent
la paroisse et l'église de Brissarthe, recueillis en 1844, 
par nous curé de Brissarthe soussigné.
S.Garnier Prêtre curé.
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Observations préliminaires sur l'esprit de paroisse suivies de
la mort de Robert le Fort, premier comte d'Anjou, tué par
les Normands, devant la porte de l'église de Brissarthe
le 25 juillet de l'année 866, ou selon d'autres 867.
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Observations sur l'esprit de paroisse.

Paroisse est un terme formé du grec (Mapoixia) qui signifie demeure voisine. On nomme ainsi la réunion de plusieurs maisons ou de plusieurs hameaux, sous un seul pasteur qui dessert, in divinis, dans une église particulière que l'on appelle, pour ce sujet, église paroissiale et le pasteur en titre se nomme curé.
Selon les observations du père Thomassin, il ne paraît pas que pendant les quatre premiers siècles de l'église il y ait eu des paroisses ni des curés en titre. On ne voit point alors de vestiges d'aucune église subsistante à laquelle l'évêque présidât.
Ce ne fut qu'à la fin du quatrième siècle que l'on commença d'ériger des paroisses en Italie, particulièrement dans les grandes villes.
Un concile du Vatican, tenu l'an 542, fait aussi expressément mention des paroisses de la campagne et accorde aux prêtres qui les gouvernent le pouvoir de prêcher, qui avait d'abord été réservé aux évêques.
On en établit de même dans les Gaules et dans les pays du Nord.

Binghon remarque que dans les grandes villes, les paroisses ne furent pas d'abord desservies par des curés en titre mais par des prêtres que les évêques choisissaient dans leur clergé et qu'ils changeaient, ou révoquaient, à volonté. C'est aussi le sentiment de Mr Levallois, dans ses notes sur le premier livre de Lozarienne, chap.15.

D'après Mr Godard-Faultrier dans son histoire d'Anjou, 1er volume, page 230 et suivantes, ce fut sous Dagobert 1er, au commencement du 7ème siècle, que se développa le progrès de l'esprit de paroisse en Anjou.
L'esprit de paroisse s'organisa dans les cimetières. Primitivement, la tombe fut le point de ralliement de la famille chrétienne, Ca et là épars dans les campagnes et dans les villes, les chrétiens réunirent leurs morts dans de vastes centres avant de se réunir eux mêmes. ces lieux devinrent sacrés et d'augustes sacrifices s'y célébrèrent. L'autel fut un tombeau et le tombeau le fondement de la paroisse. Au nombre de ces centres primitifs de la famille chrétienne, en Anjou, dit Mr Godard dans ses recherches, fut, à n'en pas douter, Brissarthe, bourg situé sur la rive droite de la Sarthe, à vingt km d'Angers qu'il nomme à la tête des premières paroisses qu'il cite.

Antiquité de la paroisse de Brissarthe.
Et moi, S. garnier, curé actuel de Brissarthe, qui enregistre ces lignes, je puis constater qu'en 1825, époque où l'ancienne cure fut rachetée, faisant creuser dans l'endroit qui servait autrefois d'aire et qui est maintenant le jardin de la cure, et dans la rue voisine, des fosses pour plantation d'arbres, j'ai trouvé dans deux endroits (je suis témoin oculaire qu'il en a été trouvé beaucoup d'autres et à des endroits éloignés de l'église de Brissarthe) quantité de tombeaux ou cercueils en forme d'auges faits de pierre coquillière et d'autres de pierre d'ardoise.
De même, des ouvriers creusant près de l'église une fosse plus profonde que ses fondements, trouvèrent un de ces tombeaux que je vis, moitié sous ces fondements et moitié au dehors, qui ne paraissait pas avoir été dérangé de sa position primitive. En rompant sa partie saillante on y trouva encore des ossements. Ce qui confirme que l'église actuelle aurait été construite sur un cemeterium. D'après ces traditions, la paroisse de Brissarthe devrait être regardée comme une des premières paroisses, formée et évangélisée dans nos contrées.
Dieu veuille que le divin flambeau de la foi qui éclaira et réunit en famille chrétienne les premiers habitants de Brissarthe ne s'éteigne jamais dans cette paroisse mais qu'il continue d'éclairer leurs descendants afin qu'en suivant sa lumière ils entrent dans la grande famille des saints.
C'est au christianisme qu'est due l'organisation des paroisses qui était inconnue au génie romain. On peut dire que cette organisation fut pour les peuples barbares un double bienfait: car les petites réunions d'hommes sur une multitude de points favorisèrent l'agriculture, entretinrent l'esprit de famille hostile à l'esclavage, épurèrent les mœurs par la crainte du scandale.
La paroisse opéra d'autres prodiges, elle rallia dans une sainte communauté le petit nombre d'individus vivant presque à l'état de sauvages, dans les bois et les lieux déserts. Elle mit à la tête de (mot inconnu) de ces faibles populations, un personnage sacré, un prêtre dont la mission, indépendamment du service divin, était d'y tenir une école, d'y enseigner et de répandre ainsi la lumière, les bonnes mœurs et les lettres.


Robert le Fort aux prises avec Hasting, à Brissarthe, d'après Mr Bodin.

Telle était sans doute la prérogative de Brissarthe quand le trop fameux Hasting, le plus heureux et le plus féroce brigand de son siècle, reparut sur les côtes de Bretagne à la tête des Normands, se disposant à entrer dans la Loire avec une flotte formidable.
Ce fut à cette nouvelle, qui répandait partout la consternation, que Robert 1er, comte d'Anjou (C'est Mr Bodin qui va nous décrire l'histoire que nous rapportons) appelle à son service Ranulphe, duc d'Aquitaine.
Tous deux rassemblent ce qu'ils peuvent réunir d'angevins, de gascons et de poitevins, et marchent au devant d'Hasting qui, ayant quitté ses barques, avait déjà pénétré bien avant dans l'Anjou avec une partie de ses troupes. Robert et Ranulphe se placent entre Hasting et sa flotte et lui coupent la retraite.
Hasting aperçoit une église, celle de Brissarthe, il y court et s'y enferme avec tous ceux qui ont pu le suivre. les français arrivent bientôt après lui, entourent l'église et, persuadés que l'ennemi ne peut leur échapper, ils remettent leur attaque au lendemain et s'occupent tranquillement à établir leur camp, pour y passer la nuit.
Robert, désarmé, ainsi que la plupart des chefs et des soldats, ne pensait qu'à se reposer des fatigues et de la chaleur de la journée, lorsque tout à coup de grands cris se font entendre, ce sont les normands qui mettent à profit la négligence et la sécurité des français sortent impétueusement de l'église et commencent le combat. Cette attaque imprévue jette le désordre parmi les angevins et les aquitains  qui n'ont pas même le temps de s'armer de toutes pièces. On se bat dans le plus grand désordre, Robert est tué des premiers à la porte même de l'église dans laquelle les normands trainent aussitôt son corps, en signe de victoire. Ranulphe contient encore les efforts des barbares, son exemple ranime les soldats que la mort de Robert avait ébranlés, ils se rallient autour de lui mais un trait, décoché d'une des croisées de l'église, le renverse, blessé mortellement. L'armée française découragée par la perte de ses principaux chefs se dissout dans un moment, chacun fuit de son côté et Hasting, victorieux, retourne à sa flotte chargé des dépouilles des vaincus.
C'est à Ménard, notre compatriote, qu'on est redevable de la découverte du lieu où Robert fut tué. Aucun critique n'en avait fait mention avant lui et le passage de Gesta Nortonannarum n'avait encore reçu aucune application géographique. Le mot Briesarta qui n'est pas un nom de lieu connu, la question n'était point résolue. Brissarthe est un bourg sur la rivière de la Sarthe à 20 kilomètres d'Angers, nommé Briasarthe dans un titre ancien de l'abbaye du Ronceray d'Angers, imprimé dans le Gallia Christiana, page 793 du volume des abbayes. Les mots Briva, Bria et Briga signifient pont, passage, ainsi Briasarta veut dire lieu où il y a un passage sur la Sarthe.
La mort de Robert rend l'église de Brissarthe un monument historique du plus grand intérêt, non seulement pour l'Anjou mais pour la France entière. Elle a été bâtie à différentes époques mais sa nef est bien celle dans laquelle les normands se tinrent renfermés. Sa construction parait être du huitième ou du commencement du neuvième siècle. Le côté de cette nef à droite en entrant, est percé de trois petits vitraux à plein cintre, d'un pied de large sur quatre de hauteur. Il y en avait anciennement cinq comme on le voit à l'extérieur. Il n'y a point d'ouvertures de l'autre côté si ce n'est des arcs en ogive faits dans le quinzième ou seizième siècle mais ils sont murés. Ainsi, ce doit être de l'une de ces cinq fenêtres que fut décochée la flèche qui atteignit Ranulphe et, c'est sur cette place, devant la porte de cette église, que fut tué Robert. C'est là, c'est dans cette même nef que son corps ensanglanté fut trainé et que le féroce Hasting put contempler avec joie son ennemi mort, celui dont les descendants devaient un jour posséder presque toute l'Europe, celui qui fut le père de plus nombreuse progéniture de princes, de rois, connue dans les annales du monde. Un fait aussi important pour notre histoire ne mériterait-t'il pas d'être transmis à la postérité par un monument?
(Note de Zabulle: Je laisse à notre brave curé la responsabilité de ces affirmations. Leur lyrisme ne doit pas nous cacher que, probablement, tous les éléments en dur de cette église datent d'une période postérieure au 11 ème siècle).

Un cippe sur lequel serait gravé une inscription conçue à peu près en ces termes pourrait suffire
à Robert
surnommé le Fort et l'Angevin
tige de la 3ème dynastie
tué sur cette place
dans un combat contre les Normands
le 25 juillet 867
Sur l'une des faces du socle serait un bas relief, représentant le combat  dans lequel ce héros perdit la vie. 
(Note de Zabulle: Finalement notre pasteur fut entendu puisqu'il existe, à Brissarthe et à Chateauneuf sur Sarthe, des statues de Robert le Fort, créées par David d'Angers.)
De Brissarthe Robert fut apporté à Seronne chef lieu de son comté, qui n'en est éloigné que d'une lieue et on l'inhuma dans l'église qu'on nomme encore Notre Dame de Séronne.
De grandes discussions se sont élevées entre les généalogistes du 17ème siècle pour savoir quelle était l'origine de Robert le Fort que plusieurs nomment aussi Robert l'Angevin. et que ses belles actions firent appeler le machabée de son temps. Presque tous sans doute pour faire leur cour à Louis XIV ont voulu lui trouver une origine illustre et le faire descendre de nos rois de la seconde race mais ils n'ont pu donner de preuves satisfaisantes.
Ses anciennes chroniques disent positivement qu'il était saxon et du Hailloy. Un des historiens des comtes d'Anjou et un des hommes distingués par son mérite à la cour de  Henry II affirme la même chose; dans une discussion de cette nature, l'autorité d'un courtisan doit être d'un grand poids lorsqu'elle est contraire aux intérêts de la vanité de son maître.
Au reste la conduite de Robert l'Angevin peut seule suffire à sa célébrité et à sa gloire, lorsque les plus grands seigneurs, une grande partie de la noblesse, les princes du sang même, se soulevaient contre leur roi, déchiraient la France qu'ils voulaient se partager, trahissaient tous leurs serments, lui, toujours fidèle aux siens, s'expose à tous les dangers, fait rentrer les rebelles dans le devoir, rend au roi le royaume qu'il allait perdre, et paie ainsi de ses services et de sa vie même les biens et les honneurs qu'il avait reçus du monarque.
Après avoir ainsi récapitulé les actions de Robert, n'est ce pas de lui qu'on peut dire, que s'il ne descend des rois, il mérite en descendre.
Quelle que soit l'origine de ce premier comte d'Anjou d'outremaine, il est toujours certain qu'il est le premier des ancêtres connus de nos rois, le bisaïeul de Hugues Capet, chef de la troisième dynastie, et la petite ville de Séronne (Chateauneuf) qui n'est plus qu'un petit bourg peut s'enorgueillir d'avoir été le premier manoir, la première propriété foncière que cette illustre race ait possédé en France. Si lorsque Henry IV vint en Anjou pour achever d'anéantir la ligue, quelqu'un lui eut dit ce que nous savons de Chateauneuf, peut être que ce bon roi se serait fait un devoir d'aller visiter ce village, berceau de sa famille et l'église qui en fut le premier tombeau. Peut être aussi un cénotaphe, élevé par son ordre, dans l'église de Notre Dame de Séronne ferait connaitre la cause de l'illustration de cette petite ville, illustration qu'elle ignore peut être elle même mais qui n'est pas sans intérêt pour l'observateur aimant à comparer les extrêmes, le point de départ au point d'arrivée, les vestiges du petit château de Robert l'Angevin aux superbes palais du Louvre et de Versailles.
(Note de Zabulle: Aucune preuve n'existe à ce jour de la véracité des affirmations de notre volubile curé. Nul ne sait où est enterré Robert le Fort!!)

Voir maintenant l'avis du curé de Brissarthe sur l'architecture initiale de son église (Billet du 17 novembre)

mardi 9 novembre 2010

Le mystère architectural de l'église de Brissarthe

Histoire d'occuper mes loisirs, je vais me pencher dans quelques jours, sur les archives de l'évêché et sur celles du Maine et Loire pour comprendre les raisons de l'architecture actuelle de l'église de Brissarthe.
Je reste, en effet, perplexe devant un édifice construit et reconstruit sur une période de plus de 600 ans.
Si l'un d'entre vous a des éléments de réponse ou veut m'aider à résoudre ce mystère, je suis preneur.
Qu'on en juge:
D'après Célestin Port, l'église paraît remonter au XIIème siècle. Certaines de ses baies datent du XIVème siècle.
Plus curieux, La croisée du transept n'est flanquée que d'un bras de transept, à gauche et rien à droite. Le clocher a été reconstruit, au XVIIIème siècle, au dessus de ce bras de transept gauche, complètement décalé donc, par rapport à l'axe de l'église. Au fond du chœur, le maître autel est du XVIIIème siècle également. Derrière le maître autel il y a une abside, beaucoup plus basse que le chœur et qui pourrait être la partie la plus ancienne de l'édifice. Elle sert aujourd'hui de sacristie. En lieu et place du bras de transept droit, a été contruit, fin XVIIIème siècle un magnifique presbytère, aujourd'hui propriété privée.                   Base de l'église de Brissarthe
Voilà une église qui n'a pas la base classique en forme de croix. Or, quand on regarde le mur droit de la croisée de transept, on remarque la trace d'une amorce de voûte, identique à celle du bras de transept gauche.
Le clocher actuel a été contruit plus de 600 ans après les premiers murs. Où était le clocher initial? On ne me fera pas croire que cette église resta sans clocher pendant six siècles. On m'a dit qu'il existe, aux archives, le récit d'un curé qui, en 1820, affirme que le clocher initial était dans l'axe de l'édifice! Pourquoi a t'il disparu (Incendie, foudre, démolition ....)?
Bref, je trouve passionnant, comprenne qui pourra, le jeu de piste qui nous est offert. Si, par bonheur, d'autres archives existent que celles bêtement brulées, vers 1970, dans la cour du presbytère, on pourra trouver une explication.
J'y vais, de ce pas.



L'église telle qu'elle apparaît de nos jours.
et, ci-dessous, une gravure de P, Hawke extraite de
"l'Anjou et ses monuments"
par V. Godard Faultrier
Avocat
Edition 1839

  Je suis allé me promener au dessus de la nef pour vous rapporter ces jolis compas

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