vendredi 23 décembre 2016

Massacre d'un bataillon allemand en septembre 1914 entre La Godine et le Gué Barré, commune de Les-Essarts-lès-Sézanne

Parmi les drames de la Grande Guerre de 1914/1918, j'ai relevé un affrontement oublié, entre les Français et les Allemands, du côté des Essarts-lés-Sézanne. Il montre à quel point cette guerre ne laissa aucune place à la pitié, que ce soit d'un côté ou de l'autre des belligérants.

Nous sommes le 7 septembre 1914, au début de cette bataille de la Marne qui vit les Français et les Anglais retourner une situation désespérée pour la transformer en victoire. 

Poursuivis par les Allemands depuis le 23 août, les alliés franco-anglais ont fait des centaines de kilomètres avant de profiter d'une erreur stratégique de leurs adversaires pour faire demi-tour et repousser les ennemis qui menaçaient Paris.

A 95 km au plein est de Paris, le 74ème Régiment d'Infanterie (1er Régiment Hanovrien),de la 38ème Brigade  Allemande reçoit mission de former l'arrière-garde du repli de cette brigade vers les hauteurs du Petit Morin. Ses trois bataillons doivent se regrouper à Jouy, petit village au nord de la forêt du Gault.

Malheureusement, un des trois bataillons ne reçoit pas ces ordres et reste en position dans des tranchées creusées à la hâte de part et d'autre d'une ferme: le Gué Barré. Dépassé par les forces françaises, il se trouve bientôt coupé de son régiment, encerclé de tous côtés, sans aucune possibilité de dégagement.

Qui plus est, les tranchées sont dans l'alignement des mitrailleuses françaises placées sur le toit d'une des deux fermes. Il existe également un mamelon qui domine les tranchées, à une centaine de mètres au sud de la ferme. C'est une véritable boucherie, un tir aux cibles vivantes. Les artilleurs participent à la curée avec des canons de 75 qui hachent menu les trois compagnies allemandes entassées dans ces tranchées peu profondes.

Les assiégés agitent un drapeau blanc lorsque toutes leurs munitions sont épuisées mais la fusillade dure encore près d'une heure. Enfin, un officier français s'approche des rares survivants et accepte leur reddition.

Jacques Isorni, dans son excellente "Histoire véridique de la Grande Guerre" rend compte d'un dialogue entre cet officier et l'un des survivants:

- Voilà plus d'une heure que nous agitons le drapeau blanc; votre conduite est inhumaine!
- Nous avons des raisons de craindre une ruse de guerre.
- Nous sommes des pères de famille. J'ai six enfants.
- Moi aussi, vous n'aviez qu'à rester chez vous.....

Il y a un tel enchevêtrement de corps dans la tranchée qu'il faut renoncer à en extraire les soldats morts. Un médecin ordonne qu'on les laisse sur place. La tranchée devient leur tombeau.

J'ai retrouvé sur Google Earth l'endroit exact où ce drame s'est produit. Je ne sais pas si les habitants actuels des deux fermes savent que quelques centaines d'hommes furent ensevelis sous leur terre. (A moins qu'ils n'aient été transférés dans une nécropole depuis...)
.


Dans le journal de marche du 136° Régiment d'Infanterie, affecté dans ce secteur au moment des faits on peut lire ceci:

"Pendant toute la matinée (du 7 septembre) une canonnade et une fusillade assez vives sont dirigées vers Le Clos le Roi. Vers 12 heures, on aperçoit des Allemands sans armes qui sortent d'une tranchée et se rendent. Le régiment reçoit l'ordre d'aller prendre possession de la tranchée ennemie précitée. Cette occupation se fait sans coup férir. La tranchée était remplie de morts et de blessés. C'est une section de mitrailleuses d'un régiment voisin qui prenant cette tranchée en enfilade et notre artillerie, qui formait barrage à l'arrière de la tranchée, qui ont amené ce résultat. Relevé dans sa mission de tenir cette tranchée le Régiment est dirigé vers Le Clos le Roi où il arrive vers 16h00, fait une grande halte et s'installe au bivouac dans un champ au sud du hameau."

En fait, c'est le 41° Régiment d'Infanterie de Rennes qui était en première ligne ce jour là, arrivé la veille dans la ferme du Gué Barré. Dans son journal de marche on lit:

"6 septembre: le 1er bataillon est en crochet défensif face à la ferme Gué Barré...
7 septembre: Les Allemands ont profité de la nuit pour se retrancher en avant de la lisière du bois, à 500 m environ, en avant. Au petit jour, les sections du 1er et 2ème bataillon, la 9ème Cie les mitrailleuses du Régiment ouvrent un feu violent de front et en enfilade sur les tranchées allemandes. L'artillerie également ouvre le feu. Quelques soldats allemands quittent leur tranchée et essaient de gagner le bois. Ils sont fauchés par les balles. A 10 H les allemands arborent des mouchoirs blancs et se rendent. 200 hommes du 84 ° Régiment d'Infanterie allemand se constituent prisonniers. Les tranchées étaient pleines de cadavres allemands...."

Ce n'est pas tout-à-fait la même version.

Mais le résultat est identique.

Pas de jugement positif ou négatif de ma part. Cette guerre était affreuse. De part et d'autre de braves paysans, ouvriers, artisans, des pères de famille.







mercredi 23 novembre 2016

Madeleine BARIATINSKY

Une dame mystérieuse, dont j'ai découvert récemment la sépulture, me donne l'occasion d'apporter une note de poésie dans ce monde de brutes.
La meilleure illustration de l'émotion que j'ai ressentie devant quelques herbes folles cernées d'une simple couronne d'ardoises, me semble être cette gravure tirée d'un livre écrit par Madeleine Bariatinsky en 1943.
Nul ne savait, dans mon petit village, qui avait été enseveli dans cet endroit reculé du cimetière, sans tombeau, sans plaque, sans aucune marque.
Pourtant Madeleine ne fut rien moins que l'épouse d'Andrei Bariatinsky, l'un des petits fils du Tsar Alexandre II de Russie. Réfugiée dans mon village, pendant la seconde guerre mondiale, elle avait, semble-t-il, émis le vœu d'y reposer pour l'éternité.
Elle écrivit un livre pour les enfants, "Histoire d'Huberlulu", dont j'ai extrait la gravure ci-dessus. Je l'ai trouvé sur la toile et le lirai à mes petites filles ce Noël.
Elle fut aussi critique d'art. Le peintre Rodolphe-Théophile BOSSHART lui doit en grande partie sa renommée. J'aime beaucoup la peinture ci-dessous qui démontre la grande maîtrise de cet artiste.

Bref, je suis ravi que madeleine ait choisi mon village pour son dernier séjour et, désormais, j'irai mélanger quelques fleurs discrètes, aux belles herbes de sa tombe.

jeudi 10 novembre 2016

Morphing

mardi 1 novembre 2016

Le castelet à deux étages


La mairie d'une petite commune est le modèle réduit d'autres niveaux de pouvoir dont on se prend à imaginer la dureté, agglomération, communauté de communes, département, région, pays.
Les rôles y sont distribués au gré des personnalités, des ressentis, des vieux contentieux, des animosités. Le casting avait été hasardeux, faussé par la difficulté de recruter des volontaires.
Tant que les sujets à traiter étaient du niveau du chien écrasé, tout allait bien, le traintrain quotidien sied à la majorité des élus de base. Autour de la table du conseil, dépeuplée au fil des mois par ceux et celles qui n'y trouvaient plus le plaisir de curiosité du début, les rescapés expédiaient les sujets et lorgnaient leur montre.
Mais qu'advienne un sujet de discorde, de ceux qui débordent les murs de la mairie, intéressent les habitants et les potentats politiques des strates supérieures, tout change! Les petits clans se forment, s'ameutent, s'excitent. L'entente passée s'avère artificielle et fragile. De bonne foi, sinon de bonne conscience, un ou deux petits Napoléons ruraux s'inventent des certitudes et vont rechercher les disparus, d'autant plus malléables qu'ils n'y comprennent rien à un sujet pour lequel ils n'ont participé, ni à la genèse, ni à la progression.
Une décision des plus farfelues peut naitre de ces mouvements incontrôlés et incontrôlables car, un semblant de psychologie, suffit à son détenteur pour influencer des esprits faibles, trop heureux d'en remontrer à la gouvernance ancienne, rassurés par la masse et le secret des bulletins de vote.
Dans l'ombre, Iznogoud s'agite, se dépense sans compter, commence à lorgner sur le siège convoité, celui du maire. Dans son sillage, les comparses lorgnent sur des sièges subalternes, ceux des adjoints qui, pour leur malheur, garderaient une once de fidélité.
Un scénariste de talent trouverait matière, dans ce microcosme rural, à la mise en prose ou en vers d'un psychodrame de bas étage. Tous les acteurs sont là! Le traitre, les figurants, les faux amis, les faux compatissants, les petits chefs de petits clans. Aucun diplôme, aucune intelligence, aucun vécu, aucune culture ne sont nécessaires à la démesure des nouveaux rôles que chacun se distribue. 
Des alliances contre nature se nouent, éphémères certes mais qui perdureront, au plus, jusqu'à la perte annoncée de l'ennemi désigné par le marionnettiste. Les marionnettes, quant à elles, sont inconscientes et béâtes. Elles s'imaginent maîtresses de ces nouveaux gestes dont elles tirent vanité, sans sentir les ficelles qui les agitent. C'est amusant et nauséabond à la fois!
Le pire est que le meneur de jeu, le marionnettiste rural est lui même la marionnette d'un autre tireur de ficelles, d'un échelon supérieur. Le castelet est à plusieurs étages. C'est hallucinant! 
Hallucinant et tellement triste!


jeudi 8 septembre 2016

La création incohérente et douloureuse de la commune nouvelle « Les Hauts d’Anjou »



Les prémisses de la création d’une commune nouvelle autour de Châteauneuf-sur-Sarthe furent prometteurs et sympathiques.
Le maire de Châteauneuf se rapprocha des maires des communes alentour et proposa d’y réfléchir. Le berceau de cette fusion était constitué de la vallée de la Sarthe, lien naturel de ce qui constituait un réel bassin de vie pour Juvardeil, Contigné, Brissarthe et donc Châteauneuf où les habitants de ces communes ont coutume de se rendre pour leurs emplettes et autres démarches.
Un consultant extérieur fut mandaté pour aider à cette démarche courtoise et une première réunion des conseillers municipaux concernés eut lieu.
Las, furieuse de cette initiative et épaulée par le maire de Champigné, la présidente de la Communauté de Communes du Haut Anjou, par ailleurs adjointe d’un conseil municipal voisin, s’invita à la réunion et fit savoir son opposition au projet.
Dans les jours suivants, elle dévoya le consultant, l’embaucha à la ComCom, et lui assigna une nouvelle tâche : Etendre la fusion aux dix communes la composant.

Elle n'y est pas parvenue.

Le modus operandi adopté par les tenants de cette fusion fut, sans aucun doute, la raison première de cet échec.
Dès cet instant, ce qui devait aboutir à la création d'une commune nouvelle, appuyée sur un projet de territoire cohérent, et réfléchi, a été dévoyé vers un seul but : mettre en place une entité forte, permettant de faire face aux autres partenaires de la future communauté de communes. Plus question de projet cohérent de territoire, mais la défense forcenée d’un projet destiné à contrecarrer l’antagonisme supposé avec nos futurs partenaires. Les rares élus qui voyaient une chance dans la fusion des trois communautés de communes, autre action parallèle, décidée par la préfecture, étaient ostracisés, montrés du doigt, vilipendés.

D'autres raisons furent invoquées ou, a contrario, soigneusement occultées. Il en allait ainsi de l’avenir de la présidente de la CCHA. En effet, n’étant pas maire de sa petite commune, elle disparaissait le 1er janvier 2017 car non éligible en tant que conseiller communautaire.
 
Dès les premières réunions de travail, elle annonça, un an à l'avance, que le maire de la future commune nouvelle serait … la présidente de la CCHA. On ne peut pas être plus antidémocratique. Le consultant abonda dans ce sens posant que nulle autre personne, maire en place ou conseiller municipal, ne devait briguer ce poste à soumettre pourtant au vote des 165 futurs conseillers municipaux. A noter que le principal défenseur de cette proposition fut le maire de Sœurdres (250 habitants). Le maire de la ville de Châteauneuf-sur-Sarthe, avec ses 3200 habitants, siège de la future mairie, reçut mission de ne pas plus se présenter que les autres élus, qu’ils fussent maires de Champigné ou de Miré.

Cet objectif n’étant pas avouable, il fallut bien trouver les arguments plaidant pour la création de la commune de plus de 10 000 habitants qui en résulterait. Car plus question de projet de territoire, de bassin de vie cohérent. Il s'agissait de convaincre les conseils municipaux, souverains dans leurs décisions, si possible avec l'aval des 10 maires, sinon en marchant sur leurs têtes.

Le professeur parisien s'attela à la tâche et rechercha de mauvais arguments. Ce fut pitoyable pour ne pas dire grotesque. Heureusement pour lui et sa cliente, l’aréopage qu’on rassembla autour de lui était tout aussi pitoyable. Panurge y eut reconnu ses petits !

-         L’argument de services de proximité ne résiste pas à une analyse sérieuse et à une observation des solutions trouvées par d'autres communautés. Il suffit que les trois anciennes communautés de commune gardent chacune une petite équipe décentrée pour mettre en œuvre les décisions prises au siège. Cela se fait partout, y compris dans les communautés urbaines.


-         Le risque de retour de certaines compétences vers des petites communes incapables de les gérer n’a pas non plus tenu la route. Aujourd’hui, toutes les compétences anciennes ont été reprises par la CCVHA et ce, malgré les efforts de la présidente qui, en comité de pilotage de la fusion des trois communautés de commune a lutté pas à pas, avec son acolyte, le maire de Sœurdres, pour que ces compétences ne soient pas reprises. Malheureusement pour elle, et malgré son insistance, il fut décidé de reprendre toutes les compétences.


-         La gouvernance de la CCHA a posé comme axiome premier que les dix maires de la CCHA et les quelques conseillers communautaires supplémentaires de la commune nouvelle pourraient puiser leur force dans leur appartenance à une seule grosse commune. Cet argument fut le plus difficile à combattre, lors des débats publics, car il était simple et logique. Simple si on veut bien admettre que le fait d'appartenir à une seule commune nouvelle ferait taire toutes les divergences, je demande à voir, logique mathématiquement si on veut bien oublier que le fait de créer une seule commune nouvelle pour dix communes fait automatiquement, perdre 5 conseillers communautaires. Enoncé par un intervenant, lors d’un débat public, ce contre argument fut balayé d’un revers de main.

-         Ajoutons qu'un autre argument fut matraqué lors des débats : l'aspect financier. C'est le seul qui résistait à l'analyse si tant est qu'on veuille bien admettre que l'Etat, dans sa grande misère, est encore capable de donner des millions d'€ dans une période où il cherche à minimiser les dotations aux communes

En plus, on oubliait un autre critère, souvent mis en avant par les hommes politiques et l'Association des Maires de France : « on ne fait pas une commune nouvelle pour l'argent mais pour le bien des habitants, dans le cadre d'un véritable projet de territoire ». Il n'est pas plus sourd que celui qui ne veut entendre et cette vérité fut rejetée !

Bref, ceux qui furent étonnés des refus de Châteauneuf-sur-Sarthe et de Miré d'adhérer à ce projet de dupes, n’avaient pas eu conscience d’avoir été manipulés et dupés par un aréopage d'élus dont certains, je veux bien l'admettre, furent eux-mêmes manipulés. Le castelet construit pour cette danse de marionnettes était à plusieurs étages. Et plus les ficelles étaient grosses, plus on s’efforçait de ne pas les voir !

L’histoire regorge de ces saynètes dramatiques ou drôles selon le niveau où elles se situent. Il est facile de tromper la population et, quand elle se réveille, il est trop tard!

A quoi sommes-nous confrontés aujourd'hui ?

La gouvernance de la CCHA a lamentablement échoué. Des sommes importantes ont été dépensées avec nos impôts pour un résultat nul.

Mais, qu’importe, le même scénario, encore plus ridicule et dangereux que le précédent a été reproduit par deux fois.

La gouvernance de la CCHA est revenue à l'assaut, camouflée derrière un rideau de fumée. Le maître d'œuvre du nouveau projet, réduit à huit communes, fut le conseil municipal de Champigné, tout-au-moins c'est ce qu'on veut nous faire croire. La ficelle était grosse ! L'astuce fut commode d'emploi, plus personne ne prit réellement la responsabilité des orientations données. "Allo, bonjour, je voudrais parler au conseil municipal de Champigné s'il vous plait!".

"Désolé, il est absent!".

Passant par-dessus la tête des maires élus, le conseil municipal susdit, dialogua directement avec chacun des conseillers municipaux des huit communes. Il décida de résoudre, en un mois, tous les problèmes de gouvernance, de fiscalité, d'emploi, d'organisation interne, de charte qui n'avaient pas été résolus en six mois par la précédente équipe.

A noter qu'on rechercha vainement un projet de territoire. Dans cet agglomérat disparate de communes n’incluant plus Châteauneuf et Miré, la gageure était de taille. On en inventa un. Il laisse rêveur : « La communication ». Ce service de base de toute commune un peu étendue et peuplée est devenu un « projet de territoire » ! Les habitants apprécieront ! Encore un peu et c’était « La comptabilité » !

La commune nouvelle s’est, entretemps, réduite à sept. Les conseillers municipaux de Juvardeil ont été assez intelligents pour se sortir de la nasse. Les autres ont voté « oui », aveugles, hypnotisés par l’habile triumvirat. Ils furent relayés dans chaque conseil municipal par des missi dominici fidèles. Classiquement, lutter contre le courant était suicidaire, mal vu, suspect. Les chevaux de Troie ont, depuis, récolté leur récompense sauf certains, dont le rôle subalterne n’a pas été payé en retour.

La fusion a été précipitée, sans déminage de terrain, sans réflexions quant à ses effets secondaires. Pourquoi, justement, tant de précipitation ?

Quelles sont, encore une fois, les véritables raisons d'une frénésie qui dépassa l'entendement ? Les mêmes ! Reportez-vous aux chapitres précédents.

Répétons-le, un regroupement de communes ne se fait pas pour des raisons autres que l’amélioration de la vie des habitants qui la composent. Cette population qui nous a élus attendait de nous, avant tout, une démarche positive, dénuée de toute arrière-pensée de politique ou de gouvernance. Ils attendaient de nous sérieux, compétence et honnêteté !

Nous pouvions espérer que les maires se concertent enfin, comme il est d’usage, pour poser la première pierre d’un édifice bâti sur des fondations solides. En lieu et place nous avons eu droit à une mascarade de démocratie qui consista à mettre en avant un théâtre d’ombres dans un décor de stuc. L’action fut anonyme car diluée dans un conseil municipal qui, par ailleurs, n’avait aucune légitimité à mener ce type d’action. Derrière le rideau, une ou deux personnes tiraient les ficelles. Beaucoup d’élus fermèrent les yeux, trop heureux de déléguer ainsi leurs responsabilités.

Quant à la population, elle fut soigneusement tenue à l’écart. Le mélodrame se joua à guichets fermés. Elle n’a pas été consultée. Le destin des sept villages concernés a été scellé, discrètement et à la sauvette, lors des conseils municipaux de fin septembre.

Le seul problème est que cela impactera nos vies pour des dizaines d’années sinon des siècles ! On croit rêver !

Mais enfin, reconnaissons-le, un fait est acquis : Mme la présidente de la CCHA a sauvé sa tête. Désormais, elle est maire d’une commune de près de 4000 habitants et conseillère communautaire de la CCVHA. Et ses vassaux ont été récompensés de leur action.

Ils siégeront comme vice-présidents, ou simples membres, dans cette communauté de communes qu’ils ont tant décriée, voilés dans leur dignité de maires délégués de communes ayant perdu leur âme !
La présidente a loupé un échelon et je m’en réjouis. Elle ne sera pas présidente de la nouvelle communauté de communes. Elle y a bien pensé mais, la marche était trop haute.


Il lui reste à organiser la gouvernance et la gestion de la commune nouvelle des hauts d’Anjou. J’espère que ce ne sera pas trop difficile pour elle car, après avoir tant parlé de compétences, je crains fort qu’il soit question, maintenant, d’incompétence !


samedi 27 août 2016

Ex-voto pour l'église Notre Dame de Brissarthe

La reconstruction totale de l'église Notre Dame de Brissarthe a débuté depuis deux mois. En pierres de taille et en tuffeau, cet édifice de style roman monte peu à peu ses murailles percées de portes, meurtrières et vitraux.

Il s'agit, vous l'aurez compris, d'une reproduction en "graviers" et vrai tuffeau de notre église millénaire.
Cette réalisation de longue haleine figurera dans la vénérable église, en guise d'ex-voto, offert par les donateurs à la vierge Marie pour lui demander son soutien  dans le projet de rénovation de l'édifice.

Vous pouvez d'ailleurs participer vous même à l'édification des deux "monuments" en achetant un des graviers contre la modique somme de 10€. Il  suffit de télécharger le bulletin de souscription de la Fondation du Patrimoine, de le remplir et de le retourner à
Mairie 
49330 Brissarthe  
accompagné d'un chèque à l'ordre de "Fondation du Patrimoine".

Votre don sera remis à la Fondation, pour l'église. Cet organisme vous renverra un document permettant de déduire de vos impôts 66% de la somme versée. Je vous laisse calculer le coût réel de ce geste qui permettra de redonner un toit au chœur de ND.


samedi 18 juin 2016

Souscription pour l'église Notre Dame de Brissarthe


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Depuis le début de 2016, la Fondation du Patrimoine abrite une souscription ouverte pour les travaux de Notre Dame de Brissarthe.

N'hésitez pas à faire bouger le compteur en effectuant un don en ligne à la Fondation. Il sera directement affecté à notre belle église.

Aujourd'hui, 18 juin 2016, ce compteur affiche:


Cela signifie que, depuis la mise en ligne de cet article, 12 000 € ont été déposés!

Pourquoi ne pas faire évoluer le montant par un don en ligne immédiat.

La procédure est simple:

1) Cliquez sur cette somme ou sur ce lien et constatez par vous-même l'évolution du montant des dons depuis le 18 juin..
2) Cliquez sur le rectangle vert : JE FAIS UN DON.

3) Indiquez le montant du don.Il n'y a pas de petit don!
10 €, 20 €, 100 € ......

4) Cliquez sur DON EN LIGNE

5) Créez un compte sur  le site de la Fondation du Patrimoine en suivant les indications de ce site.

6) Validez votre don et accédez au site sécurisé de la Fondation du Patrimoine. Choix donné entre impôt sur les revenus, impôt sur les sociétés, impôt sur la fortune).

7) Voilà, c'est fait. Vous recevrez dans quelques jours une attestation qui vous permettra de déduire 66% de la somme donnée de vos impôts sur le revenu. (60% si vous êtes une société, 75% sur l'ISF)

8) Revenez sur le compteur, il s'est immédiatement incrémenté du don que vous venez de faire.

Notre Dame de Brissarthe vous remercie

NB: Vous pouvez également télécharger le bulletin de souscription en cliquant sur le lien :

Je fais un don par chèque
Télécharger le bulletin de souscription.

Visitez le site de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Brissarthois
en cliquent sur ce lien

vendredi 17 juin 2016

jeudi 19 mai 2016

Une troupe de brigands parcourt les rives de la Sarthe aux alentours de Brissarthe en 1813. Lettre du préfet Abdon-Patrocle-Frédéric Hély d’Oissel,


Département                                                                                                   Angers, le 21 juillet 1813

        De                                                                                Le Baron de l’Empire, Chevalier de la Légion

Maine et Loire                                                                D’honneur, Auditeur au Conseil d’Etat, Préfet du

____________                                                                               Département de Maine et Loire

Cabinet du Préfet                          

                                                                                                          A Monsieur le Maire de Brissarthe



             Monsieur,

Une vingtaine de brigands faisant évidemment partie de l’attroupement qui s’est manifesté dans le Dépt. de la Mayenne, vivement poursuivi dans ce Dépt se sont jetés dans le Dépt de Maine et Loire. Ils ont passé la nuit dernière dans la commune de Tiercé où ils ont encore été vus ce matin. On est, en ce moment à leur poursuite. Il importe que vous secondiez de tout votre pouvoir les mesures prises par l’administration pour arrêter ce fléau. Il importe surtout que tous les individus qui ont cherché à troubler la tranquillité de ce pays soient arrêtés et que pas un n’échappe aux recherches dirigées contre cette troupe.

Au reçu de la présente, Monsieur, vous réunirez le plus d’hommes que possible de votre commune. Cette garde nationale sera, par vous, établie sur la rive droite de la Sarthe et postée  aux lieux où sont établis le bourg et où se trouve des chaussées ou moulins. Elle fera de suite amener et enchainer aux lieux où sont établis les bacs et sur la rive droite, tous les petits et grands bateaux qui se trouveront exister sur la rivière et les submergera même, si elle le juge necessaire.

Des patrouilles fréquentes correspondront tout le long de la rive gauche. Vous établirez sur cette rive un corps de garde qui deviendra le point central de la force armée de votre commune. Une sentinelle y sera placée pour veiller sur la campagne et avoir l’oreille au guet afin de prévenir la troupe au moment où elle entendrait sonner le tocsin. Sur un point quelconque, à ce signal, la force armée se dirigera sur le point d’où le tocsin se sera fait entendre, en prenant diverses routes et éclairant la campagne. Tout individu non connu, armé ou sans arme, non porteur de papier en règle, sera de suite arrêté soit qu’il se prépare pour passer la rivière, soit qu’il soit rencontré par la force armée se rendant au signal.

A l’instant où vous aurez connaissance que les brigands auront mis le pied sur votre commune, vous ferez sonner le tocsin mais vous aurez soin de bien vérifier la véracité de la nouvelle qui vous en a été donnée afin de ne pas jeter l’alarme mal à propos. Les hommes de garde postés sur la rive droite de la Sarthe veilleront scrupuleusement à ce qu’aucun individu ne puisse passer sur la rive gauche. Tout individu qui se présentera sur la rive droite, soit pour forcer le passage, soit reconnu comme suspect, sera de suite arrêté. Si les brigands se présentaient en force supérieure pour forcer un passage, les postes voisins seront alertés par des coups de fusil et au signal, ils se réuniront au point attaqué. Tous les individus qui auront été arrêtés seront de suite conduits à la caserne de gendarmerie à Angers.

Je compte, Monsieur, sur tout votre zèle.  Dans cette circonstance, vous saurez profiter du bon esprit qui anime votre commune et il sera facile de persuader à vos administrés combien il est important pour eux de faire disparaître du pays ces brigands dont le séjour prolongé attirerait sur eux les plus grands malheurs. Ces mesures ne peuvent être de longue durée car, si elles n’ont pas produit de résultats d’ici à demain, il est à peu près certain qu’ils seront retournés sur le territoire de la Sarthe ou de la Mayenne, leur retraite habituelle.

Ces hommes n’appartiennent pas à ce pays et sont des perturbateurs de l’ordre public qui ne doivent supprimer aucun intérêt aux honnêtes gens et qu’il importe de poursuivre avec vigueur pour les dégoûter de venir inquiéter notre territoire. Ne perdez donc pas un instant pour prendre les mesures que je prescris et qui devront durer deux jours. Ne perdez pas de temps à attendre que tous vos hommes soient réunis. Dès que quelques hommes seront réunis, établissez d’abord de petits postes et vous les grossirez ensuite. Faites vous même la revue de vos postes, encouragez vos habitants, faites leur sentir que c’est pour leur repos même qu’on les fait agir et ne négligez rien pour que les bandits ne puissent passer la rivière sur votre commune. Je compte sur tout votre zèle et sur tout votre dévouement  Ne vous occupez pas du tout de diriger des patrouilles dans l’intérieur des terres, il y aurait confusion et peut être quelque malentendu fâcheux. Je vous demande de vous borner à bien garder les passages de votre rivière. Les colonnes que nous avons organisées pour poursuivre la bande dont on a connaissance se composent chacune de quatorze gendarmes, de quelques militaires de la compagnie de réserve et d’habitants des campagnes bien choisis dans l’intérieur des terres. Si vous aviez quelques renseignements sur la marche des bandits, il faudrait vous hâter de les transmettre par un exprès à Monsieur le Maire de Tiercé ou à la première colonne composée ainsi que je viens de vous le dire que l’on rencontrerait.

Surtout, ayez bien soin que le tocsin ne soit sonné dans votre commune que dans le cas où les bandits voudraient forcer le passage de la rivière sur votre commune et où vous ne pourriez pas vous en rendre maître. Il ne faut pas répandre l’alarme inutilement.

J’ai l’honneur d’être avec considération, Monsieur, votre bien humble et obéissant serviteur.

Signature (Abdon-Patrocle-Frédéric Hély d’Oissel )

Biographie

Armoiries Hély d'Oissel
Il entra dans l'administration sous l'Empire, qui le créa baron le 31 janvier 1810. Conseiller d'État en service extraordinaire, il fut élu, le 17 novembre 1827, député du 6e arrondissement de la Seine-Inférieure.
D'opinions constitutionnelles, il prit place au centre gauche. Il combattit le ministère Polignac, fut des 221, et obtint sa réélection comme député, le 12 juillet 1830. Hély d'Oissel applaudit à la révolution de Juillet et prit part à l'établissement de la monarchie nouvelle.
Nommé conseiller d'État en service ordinaire, il dut solliciter le renouvellement de son mandat, qui lui fut confirmé, le 21 octobre 1830. Il vota en toute circonstance, jusqu'à sa mort, avec la majorité conservatrice, et fut réélu une dernière fois, le 5 juillet 1831.
Ses connaissances pratiques dans l'administration l'avaient fait choisir au conseil d'État comme vice-président du comité de l'intérieur.
Hély d'Oissel était en outre président du conseil des bâtiments civils et du conseil supérieur de santé, et associé libre de l'Académie de médecine.


lundi 25 avril 2016

Construire les communes nouvelles à la campagne





“On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur!”


Certains élus semblent vouloir prendre Alphonse Allais à la lettre, convaincus que 10 communes, éparpillées sur un territoire de 18 000 hectares, peuvent former une seule ville de plus de 10 000 habitants?


La Communauté de communes du Haut Anjou (en vert sur la carte) qui gérait quelques compétences de son niveau était fort pratique. Son regroupement, le 1er janvier 2017, avec Ouest Anjou et la Région du Lion-d’Angers (Totalité de la carte) n’est pas choquant. Son fonctionnement sera similaire, pour ne pas dire amélioré. Les services de proximité pourront être assumés en territorialisant certaines actions.


Alors, pourquoi réagir à cette décision préfectorale en créant, en lieu et place de la CCHA une ville?

Les motivations de la “réaction” sont sans doute plus complexes qu’il n’y paraît pour ne pas dire suspectes.

On pourrait imaginer que les porteurs du projet sont, par essence, les municipalités de ces communes. Il n’en est rien. C’est la gouvernance de l’EPCI qui s’est saisie de l’affaire et pèse, de toute son influence, sur les maires concernés.

Le malaise est patent au sein des conseils municipaux. Ils n’entendent qu’une seule argumentation, répétée à l’envi, martelée, sublimée par un consultant acquis à la cause.

Pourtant, l’ambiance est celle d’un mariage arrangé, comme dans les vieilles familles bourgeoises. Il n’est pas question d’amour mais de gros sous! Les vrais bassins de vie sont ignorés. Les populations ne sont consultées que du bout des lèvres.

L’exemple négatif de ces petits villages, déja mariés, et qui demandent le divorce est balayé d’un revers de main.

Les jeux semblent être faits!

Nous serons bientôt les habitants d’une ville dont les rues, pardon, les routes, seront plus longues que les rues de Paris.

Au fait, vous ai-je dit que je ne suis pas vraiment partisan de cette folie?

Alain BOURRIER

Maire de Brissarthe









dimanche 3 avril 2016

La folie des communes nouvelles

Les communes rurales vont disparaître, sacrifiées sur l'autel des raisonnements de technocrates européens relayés, avec enthousiasme, par le gouvernement français et par des élus locaux qui y voient une occasion de consolider leur accès aux petits pouvoirs de province.
Le Maine-et-Loire est le meilleur élève d'une école fréquentée par des potentats provinciaux drapés dans leurs certitudes. Cent trente et une communes ont déjà franchi le pas, plus ou moins consentantes, plus ou moins contraintes, souvent en désaccord avec leur population, consultée du bout des lèvres. Certaines le regrettent déjà et songent au divorce.

Beaucoup d'autres communes s'y préparent. De réunions de travail en délibérations houleuses, les maires et conseillers municipaux, bousculés, manipulés ou manipulateurs, vont franchir le pas. Ceux qui osent s'interroger, demander les raisons de cette fuite en avant, sont ostracisés.

La plus simple des questions à se poser est: Pourquoi?

En lisant la presse, vous connaitrez les raisons mises en avant par les tenants du mariage:

- s'adapter à l'extension des périmètres des communautés de communes voulue par l'Etat.
- bénéficier du coup de pouce financier du gouvernement qui gèle la baisse annoncée des dotations budgétaires.
- peser plus face aux autres communes nouvelles, aux agglomérations, au sein du département et de la région.
- économiser en mutualisant les services communaux, le matériel, les infrastructures.

Les moyens de forcer de forcer le passage sont multiples:

- les présidents de communautés de communes s'érigent en porteurs de projet et organisent la procédure de fusionnement. Les maires des communes impactées deviennent les figurants d'une pantomime locale.
- on force l'allure. Les dates sont imposées par le haut. Les ordres du jour des conseils municipaux sont dictés. On va même, je n'invente rien, jusqu'à fixer l'heure des délibérations pour éviter que les maires se concertent.
- on paie grassement des consultants acquis à la cause.
- on invite aux réunions populaires des maires de communes nouvelles voisines, dithyrambes de la cause. Les prises de parole sont orientées systématiquement dans  le sens d'une défense de la notion de commune nouvelle, présentée comme seul recours à la baisse des dotations.
- on crée de faux problèmes de "services de proximité". Une distance de 20 km devient rédhibitoire pour gérer une crèche ou animer un service de portage de repas.
- on agite des épouvantails financiers comme le risque de voir les communautés de communes fusionnées, retourner aux communes des compétences auparavant prises en compte telles que, par exemple, les pôles "Santé".

Les  raisons non avouées du matraquage médiatique:

- elles peuvent être purement politiques. Une commune rurale est, par essence, apolitique et le maire est, la plupart du temps, sans étiquette. Qu'en sera-t-il de communes nouvelles de plus de 10000 habitants?
- elles sont une manière inavouée de résister aux décisions préfectorales de regroupement des EPCI. En effet, recréer en lieu et place de communautés de communes regroupées, autant de communes nouvelles de même périmètre est une façon de retrouver les mêmes acteurs rassemblés autour des mêmes tables. Une sorte de pied de nez à l'Etat.
- elles permettent parfois de sauver un président de communauté de commune qui, simple adjoint dans sa propre commune rurale, ne serait plus conseiller communautaire dans un EPCI regroupé. Il faut, pour cela, qu'il se fasse élire maire de la commune nouvelle et, n'en doutez pas, c'est là un des critères majeurs de gouvernance, discuté dans les groupes de travail, bien en amont des décisions.
- elles sont la première marche d'une prise de pouvoir sur les communautés de communes regroupées. On crée, artificiellement, de grosses communes, sans cœur de ville réel autre que celui du bourg le plus peuplé, et on dispose ainsi d'un poids réel sur les décisions de l'EPCI, ne serait-ce qu'au moment des désignations des présidents et vice-présidents de cet EPCI.

Conclusion:

Nul ne m'obligera à sacrifier à cette mode. Certes, je me plierai aux décisions de mon conseil municipal mais je ne chercherai pas à l'influencer. Je lui demanderai simplement de se poser la question du pourquoi et du comment.
Les avantages devront être tangibles, mesurés, réels et les inconvénients exposés. La population devra être consultée et entendue.
Et si mon village franchit le pas, ce devra être en toute connaissance des dettes des conjoints, du montant des impôts locaux, des taxes sur l'eau, des projets d'investissement, des charges induites, des vices cachés, des compétences prises en compte par la communauté de communes future.


Ce sera un mariage d'amour et non un mariage de raison.
-
Sinon,
ce sera
un aimable célibat
assumé
consenti
heureux.
--



mardi 8 mars 2016

Le soldat oublié de la Grande Guerre.

Le neuf juillet mille huit cent quatre vingt quatorze, à dix heures du matin, devant nous Joseph Langlois maire et officier d’Etat Civil de la commune  de Brissarthe est comparu Rebours Jacques Marie âgé de trente cinq ans, demeurant au Gravier en cette commune, profession de charpentier de moulins lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né en son domicile le sept juillet courant à 12 heures du soir de lui déclarant et de Crossoir Caroline Joséphine son épouse, auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Marcel Jules Léon.….

Vingt et une années plus tard, Marcel Rebours est caporal au 102° Régiment d’Infanterie cantonné à Chartres.

Le 24 septembre 1915, dans la soirée, son régiment apprend qu’il doit attaquer l’ennemi dans la région d’Auberives sous Suippes. C’est la grande offensive de Champagne décidée par Joffre.

A l’aube, le clairon de la compagnie sonne la charge. Au début cela se passe à peu près bien. Marcel et ses camarades croisent même des blessés allemands qui se rendent. Mais le pilonnage d’artillerie, qui n’a pas cessé pendant les trois jours précédant l’offensive, n’a pas anéanti les défenses ennemies.

Le nom de Marcel Rebours figure en toutes lettres dans le journal de marche du régiment parmi les noms de ses 500 camarades tués dans la journée. On ne sait pas dans quelles circonstances il trouva la mort.

Son corps repose dans la Nécropole nationale “Le Bois du Puits” non loin de Reims.

Quatre jours plus tard, l’avancée de l’armée française est, au plus, de 5 km. On arrête les frais.  Les deux grandes offensives de l’année 1915 se seront soldées par plus d’un million de morts français contre huit cent milles allemands.

Curieusement, Marcel Rebours ne figure pas sur le monument aux morts de Brissarthe. Le Matricule 379 de la classe 1914 d’Angers a été oublié.

En paraphrasant l’expression célèbre de Pierre Desproges nous pourrions conclure par:

Etonnant non?

vendredi 4 mars 2016

Les articles orientés du Haut Anjou ou l'art de manipuler les foules

Un journal régional devrait faire montre d'une certaine impartialité dans sa manière de rendre compte des évènements "politiques" locaux et le sujet des communes nouvelles qui est à l'origine d'articles récurrents dans la presse est un de ceux qui, justement,  devraient être abordés avec prudence par les "journalistes".

Je vous propose, pour entrer dans le vif de mon sujet, d'analyser un article paru le vendredi 4 mars 2016 dans le HAUT ANJOU à la page de Châteauneuf-sur-Sarthe

Il y est reporté un compte-rendu sur la dernière assemblée générale de la communauté de communes du Haut-Anjou qui s'est tenue le vendredi 26 février 2016, dans la salle de la Cigale.

Passons sur les 90 premières lignes de l'exercice qui ne sont que le résumé des discours officiels, l'énonciation des actions passées et l'annonce de la mort imminente de la CCHA. Je reconnais qu'il est difficile de passionner les lecteurs avec ce type d'évènement..

In extenso:

A ce jour, certains sont encore septiques (sic) quant au bien fondé d'une commune nouvelle ( à 10 communes). Mais l'intervention durant cette assemblée du maire de la commune nouvelle de Montrevault dans les Mauges aura sûrement éclairé quelques lanternes.

Je suis un de ces maires de la CCHA qui sont sceptiques , et non septiques comme les fosses du même nom, sur la nécessité de créer une commune nouvelle de plus de 10 000 habitants en lieu et place des villages qui composent cet EPCI.

Dois-je comprendre que, contrairement aux autres maires qui, sans doute, disposent de moyens intellectuels plus développés que les miens, je vais bénéficier de l'intervention de ce maire extérieur pour éclairer ma vieille lanterne ou puis-je espérer qu'une réflexion approfondie de mes éminents confrères  fera vaciller la flamme hypnotique qu'on agite devant la population locale  avec l'entêtement des anciens bateleurs de foire?

Je respecte profondément leur opinion, je demande qu'on me laisse le droit d'attendre plus ample information pour forger la mienne!

Heureusement, les habitants de nos villages ont la tête sur les épaules et sont tout aussi sceptiques que les maires qui demandent à réfléchir. Ce ne sont pas des Vault, pardon des veaux.

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