Une vieille tante vient de mourir et votre joie est immense car, elle vous lègue un hôtel particulier de valeur inestimable en plein cœur de Paris. Certes, il est un peu vétuste, ses escaliers de marbre ont quelques ébréchures, le chauffage est en panne, le toit fuit un peu.
Le notaire vous reçoit pour vous expliquer quelques menus inconvénients de ce legs.
- Vous ne pouvez pas le vendre.
- Vous ne pouvez pas le louer.
- Vous ne pouvez pas l'occuper.
- Vous devez le mettre gratuitement à la disposition d'une association cultuelle qui pourra y organiser autant que bon lui semblera des réunions publiques.
- Vous pouvez éventuellement, avec l'accord de cette association cultuelle, y organiser quelques réunions d'amis, aux jours et heures qui ne la gêneront pas.
- Vous paierez l'assurance, l'électricité, l'eau, l'entretien locatif.
- Vous serez responsable des dégâts causés par d'éventuelles chutes de pierres, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, et des blessures occasionnées.
- Si vous envisagez de faire des travaux importants sur l'hôtel particulier, il faudra demander l'accord d'architectes agréés et prendre des entreprises spécialisées et donc beaucoup plus chères.
Bien entendu, vous comprenez qu'il n'y a plus qu'à refuser cet héritage empoisonné et, fort déconfit, vous tendez la main vers votre chapeau pour prendre congé.
Le notaire, un sourire narquois aux lèvres, vous annonce alors:
Vous ne pouvez pas refuser ce legs!
Impossible me dites-vous!
C'est pourtant le cas de tous ces villages de France qui sont, bon gré, mal gré, propriétaires de leurs églises.
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