jeudi 26 juillet 2012

Joseph KESSEL. L'équipage.

"Ils ne dirent plus rien. Les bruits de l'avenue rendaient plus sensible le silence qu'ils se trouvaient impuissants à rompre. Ils attendirent avec avidité que cet adieu prit fin, que la porte se refermât sur une séparation qui pourtant les déchirait, tellement était intolérable l'instant où, désarmés, ils n'avaient ni la force d'avouer leur angoisse ni celle de feindre.
Jean, surtout, comptait les secondes, ces dernières et lourdes secondes où tout était faux des sentiments exprimés, et le stoïcisme de son père et la vaillance de sa mère, et sa gaieté à lui. Il n'y avait de véritable que la souffrance de ses parents, étale et torpide, et son impatience de les quitter pour ne la plus subir. Il savait que, le seuil franchi, sa tristesse tomberait comme un voile gênant, arraché par la course vers l'action, l'avenir..."

J'ai pris ce livre dans mes mains, lu la première page et il ne m'a plus quitté jusqu'à ce que j'atteigne la dernière ligne. Ah, comme j'aimerais savoir écrire comme Joseph KESSEL. En trois mots, tout est dit. Le talent de l'auteur vous cueille à l'estomac. J'en fus tellement conscient, en cette minute, que je décidai de vous le dire. Comme ça, simplement.

Vous en ferez ce que vous voulez!


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