Ce matin, de bonne heure et de mauvaise humeur,
Mal foutu, mal rasé, avec l'envie de mordre,
J'étais seul au jardin, parmi les herbes folles.
Un zorille est passé, malcommode et bougon,
Et j'ai envoyé paître ce petit râleur.
Cela lui convenait fort peu, je dois le dire
Et j'ai appris des mots, en langue de moufette.
Bien que lointain cousin, car j'ai été zoreille,
Le petit carnivore m'a traité de gorille,
Mal rasé, mal léché, et puis mal embouché.
A une lettre près, il m'aurait vu morille,
et pourquoi pas morelle pendant qu'il y était.
Pourtant dans mon jardin, au dessous des charmilles,
Avril nous a donné les premières morilles.
Chaque année elles viennent peupler le jardin,
De leur minois d'éponge avide de rosée.
Quand elles auront pris un peu plus d'envergure,
Nous les rassemblerons en jolie ribambelle
Et au fond du grenier, sous la charpente grise
Elles rabougriront leurs alvéoles claires.
Le poulet n'est pas né qui les verra reprendre
Cette forme d'arbuste au fond d'un verre d'eau
Avant de rissoler au fond de la gamelle
Et rendre la saveur sublime de leur chair.
Photos prises le 3 avril 2011
Photos prises le 3 avril 2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire