dimanche 16 janvier 2011

Les roses du Kenya c'est KAKA

Il est facile, en cette époque de gâchis, de s’indigner. Mille sujets nauséabonds démoralisent nos velléités écologiques ou simplement humanistes. L’argent roi pérennise ses méfaits et le bonhomme se fait rare. Le peuple est dans les gradins. Les gladiateurs sont dans l’écran et nous amusent. Les capitalistes s’enrichissent. Les pauvres crèvent. Les dauphins mangent du plastique.
Il n’y a plus d’innocence.
Acheter une rose devient un acte délictueux.
En voici la preuve 
Les roses viennent de votre jardin, du Kenya, de Colombie, d’Équateur ou de Zimbabwe. Celles de votre jardin sont magnifiques. La gourmandise en eau des autres est mortifère !
Le petit prince de Saint-Exupéry le savait bien lui qui, chaque matin, arrosait la prétentieuse rose de sa planète lointaine. Et, comme dirait Brice, une rose ça va, mais des millions de roses !
Au Kenya, le lac Naivasha, bijou de biodiversité,  meurt de cette gourmandise.
Le dilemme tient dans le choix entre, donner du travail à quelques kényans, 3000 dit-on, et affamer quelques pêcheurs.
 















C'est un mauvais dilemme et, dans la réalité, il n’y a pas de choix. Il faut arrêter de pomper l’eau du lac puis de l’alimenter en pesticides qui ruissellent allègrement depuis les fermes industrielles qui se sont implantées sur ses rives. Il faut arrêter de donner à boire, aux habitants des bidonvilles avoisinants, cette même soupe de pesticides.
C’est un désastre humain et écologique. Le chlorure de méthyle tue la faune, la flore, les habitants.
On donne dix ans au lac avant de devenir un cloaque nauséabond.
Le pire est que les bouquets achetés dans votre supermarché sont labellisées « Origine : Pays-Bas ». En l’occurrence, ce pays européen n’est que transitaire pour ces fleurs, produites par des ouvriers payés un à deux dollars par jour !
Donc, je vous le dis mes amis : Boycottez les fleurs qui viennent d’Afrique !! Il existe, dans notre Anjou, des producteurs de roses qui mettront bientôt la clé sous la porte parce que la concurrence de ces fermes lointainse est insoutenable. 
Et puis, pensez au gaspillage énergétique que cela implique. Pensez aux tonnes de gaz à effet de serre que cela rejette dans l’atmosphère. Car, bien entendu, toutes ces roses ne viennent pas à pied depuis ces terres lointaines.
Votre fleuriste doit vous proposer des fleurs françaises.

Cela privera le Kenya de quelques millions de dollars mais, où vont ces dollars sinon dans la poche de ces mêmes profiteurs qui importent des haricots verts d’Afrique du Sud ou des glaïeuls de Colombie? Notez, en passant, que même le feuillage dont on agrémente les bouquets, est importé d’Inde ou de Chine !

Bon ! Il n’y a pas encore de roses dans mon jardin mais, les crocus pointent leur nez, quelques bourgeons apparaissent, les oiseaux chantent. Il règne comme un air de printemps !

Mignonne, allons voir si la rose 
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vostre pareil


Devient:

Mignonne, allons voir si la rose 
Qui au Kenya avoit desclose
Sa robe jaune au creux des serres
A point vidé cette vesprée
Le beau lac qui la nourrissait
De ses roseaux et ses eaux claires

Las! voyez comme peu d'espace
Mignonne elle a laissé en place
Des eaux si pures du vieux lac
O vraiment l'homme est imbécile
A dépenser des eaux fertiles
Pour de l'argent mettre en son sac!

Donc, si vous me croyez mignonne
Même si votre amant fredonne
En vous tendant des fleurs coupées
Refusez lui ce qu'il réclame
Si pour vous déclarer sa flamme
Il revient d'un super marché!

                                     Ronzab

Voyez le site de Joël en cliquant sur le lien suivant: Boycott

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