Ce n'est pas que j'aie peur de la mort, je veux juste ne pas être là quand elle arrivera!
Woody Allen
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On peut terminer un sujet, aussi sérieux que celui de la mort, par une note humoristique.
J'ai choisi de "commencer" par la note humoristique.
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Venons en maintenant au sujet lui même:
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Je marchais l'autre jour près d'une amie, au sein d'un groupe vieillissant, dans lequel se vérifie la propension des hommes à quitter les basses vallées avant leur compagne. Dans ce groupe de retraités, elles sont trop nombreuses à nous avoir rassemblés un jour, autour de la dépouille de leur mari, pour ces moments d'immense tristesse au cours desquels nous avons salué le départ d'un compagnon.
Quelques semaines plus tard, nos amies reviennent au sein du groupe, discrètes et courageuses, et nous les entourons. Mais, pudeur oblige, rares sont les occasions d'évoquer l'absent. Une sorte d'amnésie s'installe, faite de silences et de retenue et c'est, somme toute, bien naturel.
Mon amie bouscula ce tabou en évoquant la solitude. On pourrait croire qu'en ces journées de grand soleil, le cœur peut retrouver une frêle sérénité. Il n'en est rien. J'appris que l'absence est plus criante encore les jours qui rappellent les moments de joie. Je mesurai la distance entre la réalité de l'après et ce que nous en percevons nous, les vivants, les couples encore constitués.
Mais la vraie peur devrait être celle de la solitude du survivant, ce purgatoire qui précède le néant.
Quelques semaines plus tard, nos amies reviennent au sein du groupe, discrètes et courageuses, et nous les entourons. Mais, pudeur oblige, rares sont les occasions d'évoquer l'absent. Une sorte d'amnésie s'installe, faite de silences et de retenue et c'est, somme toute, bien naturel.
Mon amie bouscula ce tabou en évoquant la solitude. On pourrait croire qu'en ces journées de grand soleil, le cœur peut retrouver une frêle sérénité. Il n'en est rien. J'appris que l'absence est plus criante encore les jours qui rappellent les moments de joie. Je mesurai la distance entre la réalité de l'après et ce que nous en percevons nous, les vivants, les couples encore constitués.
Banalité me direz-vous! Peut-être. Mais, j'avais envie d'en parler.
La grande peur de l'homme c'est la finitude. Cette peur a engendré des philosophies de renoncement. Renoncement à la vie terrestre pour préparer une éternité éblouissante.Mais la vraie peur devrait être celle de la solitude du survivant, ce purgatoire qui précède le néant.
Car, aucun paradis et, partant, aucun enfer ne nous accueillera ensuite.
*
C'est ainsi!
*
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.
Jacques BREL
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