J'ai résolu mes problèmes d'insomnie en lisant des livres de philosophie. Ne vous laissez pas leurrer, cette entrée en matière n'implique nullement que je me sois mis à détester ce domaine. Au contraire, je réussis désormais à m'éloigner des deux écrans magiques, ordinateur et télévision, en lisant Jean Paul Sartre, Karl Jaspers ou Emmanuel Lévinas. Je réussis à me concentrer, une ou deux heures, bien calé dans mon oreiller, puis ils me conduisent gentiment au seuil des jardins de Morphée.
Ce qui est agréable, en philosophie, c'est qu'il ne faut rien en attendre hormis un questionnement sans réponses. Toute tentative de réponse est un nouveau questionnement. Aucune réponse n'épuise un sujet sinon à devenir un dogme. Enfin, si un concept philosophique devient apodictique, alors il devient un concept scientifique.
La philosophie eut pour ennemies implacable l'Eglise et les politiques totalitaires. Cela ne peut que la rendre sympathique à mes yeux. Son exercice rend lucide. On lui demande de se justifier ce qui, précisément, est impossible.
Un homme qui s'étonne, s'émerveille ou s'effraie devant un mystère est un futur philosophe. Conscient de son ignorance il fait un premier pas vers le savoir.
En admettant même qu'une première réponse lui soit apportée par la science, l'homme se met alors à douter. Là encore, c'est une posture de philosophe. Parvient-il à une certitude, il s'y accroche comme à une bouée salvatrice. Descartes énonçant le célèbre "je pense donc je suis" est dans cette situation là!
L'homme se heurte à d'autres certitudes, effrayantes. Il tente de les oublier. Je vais mourir, je vais souffrir, je vais culpabiliser, je suis soumis au hasard. Philosopher passe par la reprise en compte de ces peurs. Philosopher nous empêche de nous dérober sans cesse devant ces lancinantes pensées.
La limite de cette prise de conscience est dans le groupe. Par exemple, un homme isolé peut, éventuellement, comprendre que seul un comportement solidaire peut apporter une commune justice et une réelle liberté. Il suffit de parcourir les pages de n'importe quel journal pour se rendre compte qu'aucun peuple n'a mis en pratique ces principes de base.
Les trois mobiles classiques de la philosophie, l'étonnement, le doute, la conscience de notre fragilité, sont donc pérennes. Aujourd'hui, plus que jamais, l'espèce humaine semble vouée au combat. Des peuples, passifs et veules, se soumettent à la volonté de gurus plus ou moins inspirés, patriotes ou religieux, et massacrent leurs voisins, leurs anciens amis, leurs parents, ivres du sang qui les éclabousse. Aujourd'hui, plus que jamais nous sommes étonnés, dubitatifs, fragiles devant les actes perpétrés par les mêmes ennemis de la philosophie qu'il y a 25 siècles.
Alors, plus que jamais, il faut philosopher, acquérir une douloureuse lucidité, chercher l'être qui est en nous, communiquer avec l'être qui nous renvoie notre image, avant de l'égorger et, si possible, sans l'égorger. Il faut emprunter les chemins de liberté qui nous semblent défendus par le milieu social, la religion, la morale, la politique, tous ces carcans qui ne résolvent rien.
Ce qui est agréable, en philosophie, c'est qu'il ne faut rien en attendre hormis un questionnement sans réponses. Toute tentative de réponse est un nouveau questionnement. Aucune réponse n'épuise un sujet sinon à devenir un dogme. Enfin, si un concept philosophique devient apodictique, alors il devient un concept scientifique.
La philosophie eut pour ennemies implacable l'Eglise et les politiques totalitaires. Cela ne peut que la rendre sympathique à mes yeux. Son exercice rend lucide. On lui demande de se justifier ce qui, précisément, est impossible.
Un homme qui s'étonne, s'émerveille ou s'effraie devant un mystère est un futur philosophe. Conscient de son ignorance il fait un premier pas vers le savoir.
En admettant même qu'une première réponse lui soit apportée par la science, l'homme se met alors à douter. Là encore, c'est une posture de philosophe. Parvient-il à une certitude, il s'y accroche comme à une bouée salvatrice. Descartes énonçant le célèbre "je pense donc je suis" est dans cette situation là!
L'homme se heurte à d'autres certitudes, effrayantes. Il tente de les oublier. Je vais mourir, je vais souffrir, je vais culpabiliser, je suis soumis au hasard. Philosopher passe par la reprise en compte de ces peurs. Philosopher nous empêche de nous dérober sans cesse devant ces lancinantes pensées.
La limite de cette prise de conscience est dans le groupe. Par exemple, un homme isolé peut, éventuellement, comprendre que seul un comportement solidaire peut apporter une commune justice et une réelle liberté. Il suffit de parcourir les pages de n'importe quel journal pour se rendre compte qu'aucun peuple n'a mis en pratique ces principes de base.
Les trois mobiles classiques de la philosophie, l'étonnement, le doute, la conscience de notre fragilité, sont donc pérennes. Aujourd'hui, plus que jamais, l'espèce humaine semble vouée au combat. Des peuples, passifs et veules, se soumettent à la volonté de gurus plus ou moins inspirés, patriotes ou religieux, et massacrent leurs voisins, leurs anciens amis, leurs parents, ivres du sang qui les éclabousse. Aujourd'hui, plus que jamais nous sommes étonnés, dubitatifs, fragiles devant les actes perpétrés par les mêmes ennemis de la philosophie qu'il y a 25 siècles.
Alors, plus que jamais, il faut philosopher, acquérir une douloureuse lucidité, chercher l'être qui est en nous, communiquer avec l'être qui nous renvoie notre image, avant de l'égorger et, si possible, sans l'égorger. Il faut emprunter les chemins de liberté qui nous semblent défendus par le milieu social, la religion, la morale, la politique, tous ces carcans qui ne résolvent rien.
Il faut....
Y'a qu'à....
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