vendredi 5 avril 2013

Jérôme Cahuzac visite un chenil de la SPA

C'est un immense chenil de la S.P.A. ( Société Populaire des Andouilles) situé aux abords d'un collecteur de vase, non loin de la déchetterie des ragots.
Une odeur d'excréments et de pisse vous accueille. Elle s'incruste dans les fissures du béton, imprègne le bois des niches fiscales. Elle poisse le brouillard.
Le bruit est infernal. Les chiens se déchaînent à gueule déployée. A l'unisson, ils aboient furieusement, la bave aux babines. Certains hurlent à la mort, la truffe levée vers les nuages bas. 
En ce jour ordinaire, le visiteur est un ancien ministre et la meute est particulièrement énervée. Hier elle s'est attaquée à un médecin urgentiste, une curée!
Tous les acteurs habituels sont là. 
Il y a ceux qui aboient sans conviction, par simple souci d'imitation, par principe. C'est la majorité.
Il y a ceux qui aboient joyeusement, ravis de cette récréation.
Il y a les chargés de mission, représentants d'un groupe, d'un parti. Ils donnent la tonalité et cherchent à couvrir les autres voix. Ceux là hurlent à la mort.
Il y a les agitateurs qui veillent à ce que la meute ne s'assoupisse pas, relancent le charivari au besoin.
Il y a ceux qui ont peur d'être assimilés à cet humain qui passe, la tête basse, près de leur grillage. Ceux qu'on mènera demain, au bout d'une ficelle, vers des endroits encore plus glauques, vers la seringue du vétérinaire. Ils déchaineront les mêmes invectives canines.

 Au loin, Zabulle, un chien libre, un vagabond, fait un grand détour par le chemin des aubépines, avec Brassens.

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