mercredi 13 octobre 2010

Les chardonnerets.

D'habitude, je suis un homme de l'ombre. Entendez par là que je me prive du spectacle de la nature pour éviter les reflets du soleil sur l'écran de mon moniteur. Le rideau de mon bureau est donc toujours fermé pendant que je tapote frénétiquement sur les touches du clavier.
Ce matin, d'autorité, Maguy a ouvert le rideau et j'ai laissé faire! La pièce s'est illuminée d'un grand rectangle blanc, vert, rouge, rose, bleu. Tout un pan du jardin est entré dans ma bulle, impérieux, indiscret, joyeux, et j'ai bien été obligé, en maugréant, de lui prêter attention.
Et, ce que je redoutais est arrivé! Les fleurs ont réussi à me distraire. J'ai dû les regarder pour comprendre leurs oscillations bizarres. J'ai quitté l'écran des yeux. Bien m'en a pris.
Les chardonnerets étaient à l'œuvre. En bande dispersée, ils avaient entrepris de décortiquer les cosmos. Agrippés aux tiges frêles, ils faisaient ripaille des semences de l'année prochaine, prélevant leur part des anges sans vergogne. Cachés derrière leur cagoule rouge et noire, ces voleurs pensaient préserver leur incognito!
Sans beaucoup d'espoir, j'ai attrapé mon appareil photo et, à travers la vitre, j'ai numérisé les trapézistes colorés. Je vous livre leur photo, avant transmission aux services de police. Je vous présente donc Arsène Cosmos, en flagrant délit de pillage!
Cela ressemble à un montage mais n'en est pas un! C'est un pur hasard si l'oiseau se détache aussi bien sur le fond vert des cosmos.

Bon, si je laissais ce rideau ouvert, moi!


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