jeudi 29 mai 2008

Ma jeunesse

Je me propose, en vous livrant la vidéo ci dessus, de vous montrer quelle fut ma jeunesse. Entendons nous bien, je ne cherche pas à me faire plaindre. Pourtant, à 13 ans, mes parents m'ont mis en pension dans une école militaire et je n'en suis sorti qu'à 20 ans. Pendant les 7 années passées dans les murs de l'EMPT du Mans, j'ai été, neuf mois sur 12, coupé de la vie extérieure, celle qui se déroulait derrière les hauts murs de l'école. J'ai été en butte à des tracasseries militaires qui ne correspondaient pas à mon âge, j'ai été puni, privé parfois de vacances, j'ai pris des claques, des coups de pied au cul, j'ai défilé dans les rues de la ville, sortant de l'école dans les rangs d'une troupe en cadence et rentrant deux ou trois heures plus tard, avec cette même troupe, par le même portail de fer, sans avoir quitté l'asphalte et les pavés, sans avoir eu le moindre instant de liberté.
Bien sur, à partir de la seconde, j'ai pu sortir avec les copains, le dimanche, de 14H00 à 18H00, en uniforme. Avec Jules et Gaston, nous allions acheter un gâteau et boire une limonade, plus tard un blanc cassis, aux alentours de l'école. Mais notre pécule était bien maigre et il me semble que nous ne savions pas trop quoi faire de ces instants de liberté.
A partir de la classe terminale, nous avons eu des permissions de minuit. Nous avons alors couru après les filles, mais nous avons aussi couru pour repasser les grilles avant l'heure fatidique. Un retard nous obligeait à faire le mur dans le sens entrant, avec des risques identiques à l'autre sens. En fait, à 20 ans, je n'avais rien sauté d'autre que ce mur...
Et donc, à 20 ans, je suis sorti de l'école aussi vierge que le jour où j'y étais entré. Notez bien, ce n'était pas grave et je me suis ensuite rattrapé...
Donc, visionnez cette vidéo. Vous y verrez des enfants en longues capotes. Il y est dit que beaucoup de ces enfants seraient ensuite médecins, officiers, ingénieurs. Pour en arriver là, ils ont perdu de grands pans de leur jeunesse, mais il faut reconnaitre qu'elle fut ainsi protégée des tentations. Je n'ai pas de tristesse pour cette époque. Je ne suis pas un Enfant Malheureux Pour Toujours (EMPT). Je suis juste un APFH, un Adulte Pas Forcément Heureux.

Cette très courte vidéo pourrait illustrer, en un saisissant raccourci, ce que fut ma jeunesse.


La vidéo en deux mots

En 1959, j'ai 13 ans, "encapoté" de bleu, au pas derrière un capitaine et deux juteux, je défile au pas cadencé dans la cour le l'école. Dans une minute cette cohorte d'enfants de troupe franchira le portail pour une exhibition publique dans les rues du Mans. Dans deux heures, elle franchira le portail dans l'autre sens, n'ayant eu de la liberté que de fugitives images.

En 1966, j'ai 20 ans, "encapoté" de bleu, au pas derrière un capitaine et deux juteux, je défile au pas cadencé, etc... Au lieu d'un beret, c'est un calot que j'ai sur la tête, signe d'une prochaine libération. Fin juin, je quitterai cette école après sept années de pas cadencé.

Après cela, étonnez vous que je sois un peu braque, que je n'aime pas trop marcher, même sans cadence, que je sois quelque peu individualiste, que j'aie parfois besoin d'isolement.

Etonnez vous!

2 commentaires:

crhrouz a dit…

flûte pas de vidéo... ou du moins je ne peux la voir... on peut la voir où ailleurs? Ln

crhrouz a dit…

Salut! pas de vidéo pour moi... où pourrais-je la voir ailleurs? Ln à la recherche de souvenirs d'enfants de troupe...

Pages suivantes

Pour continuer la lecture vers d'autres billets plus anciens, cliquez sur le lien ci-dessus, à droite.