Relisant des passages du "Cyrano de Bergerac", d'Edmond Rostand, je faisais un amusant parallèle entre la scène du jardin et les discours politiques. Je m'explique...
Roxane succombe, à priori, au désir d'un corps jeune, doux, séduisant, sans se soucier de l'esprit abrité par cette enveloppe charnelle. Or Christian n'est, en quelque sorte, qu'un soudard dont la prime victoire serait de faire basculer ce corps féminin après un minimum de siège.
Or, la jeune femme ne consentira à l'étreinte que si le ramage du militaire est en accord avec son plumage.
Cyrano se charge du verbe, en se cachant dans un buisson et en distillant à Christian les mots dont il a besoin pour séduire la belle. Les lettres que lui envoie Christian, lors du siège d'Arras, sont également de la main de Cyrano. Elles déclenchent un tel amour que Roxane comprend, et renie, son premier élan.
Il faut bien , ensuite, que Cyrano meure, pour garder à la pièce son aspect cornélien et ne pas tomber dans "Bienvenue chez les Ch'tis". Et puis, chacun sait que "Après les mots, les maux. L'amour dure tant que les mots suffisent. Ensuite, l'entropie commence et avec elle les oeuvres de la mort déguisée." (Michel ONFRAY)
Bon! Mais Sarko alors?
Ben, c'est pareil! Quand notre Nicolas, qu'on croyait rhéteur de génie, nous lit un discours, il est de la plume d'un des nègres cachés sous l'estrade. Vous n'avez pas remarqué l'air ahuri qu'il prend quand, au détour des phrases, il découvre les énormités qu'on lui fait dire. Regardez aussi la tronche de Borlo et de Mam pendant le discours sur la politique de civilisation. Sidérés qu'ils sont. Ils n'y comprennent rien.
C'est tellement vrai que Nicolas demande désormais que ses discours lui soient remis cinq jours avant qu'il ne les prononce. Il en était venu (Toulouse) à prononcer des discours dont la fin ne lui avait pas encore été remise! (Ca ne vous rappelle pas le jardin ça?)
Il n'en est pas encore à les rédiger lui même !!!!
Donc, en résumé:
Le métier de Président de la République peut être assimilé à celui d'acteur de fictions sociopolitiques. Sur l'estrade il y a un répétiteur, sous l'estrade les souffleurs, et les couillons sont devant, en train d'applaudir.
Ca ne vous désespère pas ... Roxane?
Au fait, Claude Guéant, henri Guaino, Raymond Soubie, et autres, sont ils sous le lit présidentiel quand Nicolas susurre des mots à l'oreille de Clara?
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