vendredi 29 juin 2007

George Sand et Alfred de Musset

Les vacances approchant, je me permets, une fois n'est pas coutûme, de vous soumettre ce texte de George à Alfred. C'est un texte réellement écrit par cette femme admirable et je prends quelques précautions en préambule que vous comprendrez en bas de ce texte.


Je suis très émue de vous dire que j'ai

bien compris l'autre soir que vous aviez

toujours une envie folle de me faire

danser. Je garde le souvenir de votre

baiser et je voudrais bien que ce soit

la une preuve que je puisse être aimée

par vous. Je suis prête a montrer mon

affection toute desinteressee et sans cal-

cul, et si vous voulez me voir aussi

vous dévoiler sans artifice mon âme

toute nue, venez me faire une visite.

Nous causerons en amis, franchement.

Je vous prouverai que je suis la femme

sincère, capable de vous offrir l'affection

la plus profonde comme la plus étroite

en amitié, en un mot la meilleure preuve

que vous puissiez rêver, puisque votre

âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-

bite est bien longue, bien dure et souvent

difficile. Ainsi, en y songeant j'ai l'âme

grosse. Accourez donc vite et venez me la

faire oublier par l'amour ou je veux me

mettre.


C'est beau hein? maintenant relisez ce texte en sautant une ligne sur deux. Bonnes vacances.

Zabulle
*

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