vendredi 23 octobre 2009

Jean Pierre Treiber se cachait à Disneyland


La vigilance des responsables du parc d'attractions Disneyland a permis, enfin, de localiser et d'arrêter Jean-Pierre Treiber. Déguisé en Mickey et mêlé à la foule des badauds, le fugitif pensait pouvoir se faire passer pour le sympathique personnage.
Malheureusement pour lui, les oreilles, placées un peu trop bas, n'ont pas trompé Pluto. Plutôt contrarié, Treiber a annoncé que, la prochaine fois, il se déguiserait en Capitaine Crochet et se déplacerait en Minnie voiture.


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Bon prince, jean-Pierre Treiber a gardé le sourire
après son arrestation

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Les allées du pouvoir luisent de la bave des courtisans

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Auctoris Anagramma

Ioannes Bedæus. Ei Deus annos bea...

Ei, magne, poli potentis aulæ
Deus, qui rutilis micas icellis,
Annos, deprecor, oro, geƒtioque
Bea, queis lepidum regis Bedæum


Elias Elyƒius Picto fecit.

Sire,

L’histoire naturelle nous apprend que les abeilles paraissent, à leur commencement, comme un petit ver blanc, sauf celui qui doit être « Roi », lequel nait avec ses ailes, et est de couleur jaune, parce qu’il est formé des plus exquises fleurs.
Si le Monarque de l’Univers à donné tel privilège au Roi de si petits animaux, que doit on croire de celui qu’il a établi pour commander aux hommes, qu’il a honoré du titre de Très-Chrétien ?
Laquelle créance, Sire, pour confirmer les cœurs de vos sujets et détruire l’opinion des docteurs de mensonge qui, faussement soutiennent, que la puissance royale n’est point absolue et qu’elle est d’invention humaine.
J’ai osé dresser ce petit discours et le présenter à Votre Majesté, afin que par sa lecture, ils apprennent à ne plus blasphémer contre les puissances établies de Dieu seul, et qu’ils sachent que ce n’est point l’ancienneté et la grandeur de votre maison, la noblesse des princes auxquels votre majesté commande, la prudence de vos cours souveraines, l’ordre ecclésiastique, l’étendue de vos provinces, la force de vos places, l’affection de vos peuples, la fidélité des alliés de votre couronne, l’expérience de vos capitaines, la valeur de votre noblesse, les foudres de votre arsenal, le grand fonds de vos finances, qui soutiennent votre Couronne. Mais ce divin caractère gravé du doigt de Dieu en la face du Roi lequel, siégeant sur le trône, dissipe tout mal par son regard.
Vous ayant, Sire, dès cet âge tendre, donné des ailes pour voler au dessus des peuples, qu’il a laissés rampants comme vers de terre au prix du rang qu’il donne à votre majesté de laquelle, comme Très Chrétienne, tout bon français, par le joug imposé de Dieu à sa propre conscience, se reconnaît obligé de faire vœu tel que je fais, de demeurer pour jamais, sans dispense d’un tel devoir.

Sire,

Votre humble, très obéissant et très fidèle sujet et serviteur

Jehan Bédé de la Gourmandière

Nous sommes en l'an de grâce MDCXI (1611). Henri IV a rencontré l'année précédente un nommé François Ravaillac avec qui, il a taillé une bavette, la sienne. C'est donc à Louis XIII qu'est adressée la chose.

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En changeant quelques mots, vous comprendrez bien vite qu'on pourrait rejouer cette petite comédie dans les coulisses de notre actuel pouvoir.
Nous autres, petits rats d'égout, vers, sans lueurs, sous le ras des pâquerettes, téléphages consommateurs des jeux du cirque médiatique, devrions enfin comprendre qu'il est des lieux où les ailes n'ont pas besoin de pousser sur le dos des enfants rois. Elles y sont de naissance.

mardi 13 octobre 2009

Elie BEDE de la Gourmandière (suite)

Un blog c'est aussi l'occasion d'échanger des informations avec des ami(es), fidèles lecteurs, qui se manifestent spontanément quand un billet parait. J'en suis toujours étonné et ... aiguillonné.
C'est ainsi que j'ai pu découvrir que Celestin Port parlait des mes BEDE ce qui indique l'importance du passage en nos murs de cette famille huguenotte.
Avec le même état d'esprit que lors de mon précédent billet, j'ai donc encore suivi quelques pistes et accroché d'autres tableaux aux cimaises de cette galerie virtuelle.
Elles m'ont mené au Canada, où, encerclé par une bande de furieux Iroquois, j'ai fait la connaissance de Louis d'Ailleboust, gouverneur général en 1648 de la Nouvelle France.
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Planqués derrière des remparts de bois, avec, comme bruit de fond, l'impact des flèches décochées par les indigènes locaux, nous avons pu échanger quelques propos.
La mère d'Elie Bede des fougerets, vous savez, le fameux Mr DEFONANDRES de la pièce de Molière, s'appelait Marie d'Ailleboust, du moins, je crois...
Son père était jean d'Ailleboust, premier médecin du bon roi Henri IV qui avait failli avoir de gros ennuis avec Gabrielle d'Estrée le jour où, ce gros malin avait annoncé au vert galant que la gabrielle était enceinte alors que ce dernier ne se souvenait pas avoir touché récemment la coquine...
Gabrielle d'Estrée
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Son grand-père était pierre d'Ailleboust, médecin de François 1er (Quelle famille).
Bref, en redescendant l'arbre généalogique par d'autres voies, je me suis retrouvé embarqué avec ce rejeton des médecins royaux, débarquant à Quebec en 1643 dans l'intention d'apprendre à ces bons sauvages, trop enclins à se balader à poil, l'art d'enfiler une culotte décente et un pull marin, et se retrouvant à quatre pattes derrière la palissade qu'en excellent ingénieur militaire il venait de faire édifier. Voila qui est édifiant!
A mon avis, je vais avoir quelques mails de la part de tous les rejetons de ces d'Ailleboust là, qui ont fait souche au Canada. Car, si Louis n'a pas eu le temps de procréer (quand on est sur le ventre avec une flèche dans le gras du jambon, on ne pense pas aux galipettes.) son neveu Charles, emmené dans ses bagages, a rattrapé cette lacune et laissé une nombreuse descendance dans la Belle Province.
Je les salue amicalement, comme dit Michel Drucker à chaque fois qu'il envoie une pique à quelqu'un.
Bon, je sais, tout cela est un peu décousu, comme le pantalon que j'ai laissé tout à l'heure sur un barbelé en allant aux noix mais, on peut bien rigoler un peu non?

vendredi 9 octobre 2009

Elie Bédé Sieur de la Gourmandière et des Fougerais. Familles bede, bedee.


Armoiries de la famille BEDE
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Il est parfois des trésors, cachés sous la viorne sauvage qui protège les vieilles maisons. Enlacés par les rames tortueuses, les vieux murs rendent parfois les armes et se laissent pénétrer par les vrilles inquisitoriales. Elles peuvent alors mettre à jour quelques pièces d'or, un pistolet à chien, un vase précieux ou des secrets de famille.
Je me suis récemment penché sur une vieille ferme de mon village. Mon investissement ne fut que virtuel et nul espoir de récompense ne me motivait autre que l'assouvissement de mon illégitime curiosité.
J'ai soulevé le toit délicatement en essayant de ne pas déranger les actuels propriétaires, fort occupés à assembler quelques bouquets de roses fraichement cueillies. Les roses de la Gourmandière, cultivées à l'ancienne sous une grande serre, peinent à faire vivre ces courageux horticulteurs, en butte aux importations de fleurs d'Afrique du sud ou autres contrées néo-esclavagistes. Via la Hollande, toutes ces fleurs, récoltées dans des pays sans besoin de chauffage, par des ouvriers sous payés, tuent peu à peu nos artisanats locaux.
En vieux rat d'archives numérisées, je me fis furtif et fouillai avec pugnacité la toile d'araignée dite web, à la recherche de plus anciens locataires de cette terre de la Gourmandière.
J'ai la faiblesse de croire que toute maison ancienne recèle des secrets captivants et, encore une fois, je ne fus pas déçu.
Un peu de toponymie pour commencer. C'est une science parfois hasardeuse mais tellement amusante. En fait, je pense que la Gourmandière doit son nom à un nommé Guyon Gommont, propriétaire dans les années 1400 de ces mêmes lieux alors nommés "La Gommonière". La sémantique évolua par la suite vers "La Gourmondière" puis vers "La Gourmandière".
Passons sur les différents seigneurs, propriétaires successifs de ce fief et qui en faisaient parfois aveu aux religieux de l'abbaye de Bellebranche, encore debout de nos jours dans les bois de Saint Brice, en Mayenne. Le terme « aveu » (du latin advocare, appeler ou avoir recours) désignait, à l'époque féodale, l'acte par lequel le serviteur reconnaissait son maître et le maître son serviteur.
Comprenne qui pourra...
Passons aux surprises:
En 1618, un certain Jean Bedé, écuyer, avocat au parlement de Paris, est l'heureux propriétaire des lieux.
Je me penche et ramasse ce fil.
Jean Bedé est un protestant huguenot. En 1618 c'est encore relativement calme pour ces protestants "européens" mais, cela ne va pas tarder à chauffer pour eux (dans tous les sens du terme d'ailleurs). Louvois, dans une soixantaine d'année va envoyer ses dragons étriper ces braves gens et les accrocher aux gibets. Pour l'instant ça se chamaille, sans plus.
En 1675, un certain Charles Bedé, toujours huguenot, chevalier, conseiller du roi, marêchal de bataille en ses armées, gouverneur des ville et citadelle de Saverne, seigneur des Fougerais de la haute-Cuve et de la Gourmandière rend toujours aveu à l'abbaye de bellebranche.
Tiens, tiens.
Bizarre, vous avez dit bizarre.
Le fil qu'il faut ramasser maintenant est ...... Fougerais. Il y faut un certain flair et beaucoup de pôt.
Sur le web, il y a des moteurs de recherche, sinon cela ne servirait à rien.
Et voila ce qu'on y trouve:
"Le membre le plus connu de cette famille est un personnage médiocrement estimé, Elie Bedé, qui changea son nom en Beda puis en des Fougerais, nom d'une terre qui lui appartenait."
Et bien ce Fougerais n'est autre que le Desfonandrés de la pièce de Molière "L'Amour Médecin".

Molière s'est inspiré de ce médecin un peu charlatan, dévoué à Madame, épouse du roi, pour camper un médecin ridicule. Desfonandrés signifie "Tueur d'hommes".
Les protestants eux mêmes s'acharnent sur le dit Elie, converti au catholicisme, avec éclat, en 1648 . Ils écrivent: "Ses thèses ridicules, la censure que provoqua contre lui la Faculté, à cause de son charlatanisme,les graves accusations qu'a publiées Bussy-Rabutin contre ce médecin, achèvent de rendre peu regrettable, pour notre église, la perte qu'elle fit en sa personne." (Sympa non?)
Bon, nous sommes au bout de l'écheveau. Je ne sais pas si vous avez aimé suivre avec moi cette piste. Personnellement, je trouve cela captivant. Vous soulevez le toit d'une vieille maison voisine, vous y débusquez de vieux fantômes tout poussiéreux et vous parvenez à assoir, à la même table, des horticulteurs, des huguenots, des avocats, des médecins et Molière.


Molière

Bon je sais, dans KOH LANTA ils arrivent à rassembler des beaufs, des couillons, des imbéciles et des effeuilleuses et c'est sans doute plus captivant.
Je n'ai pas ça sous la main.
Désolé!

jeudi 8 octobre 2009

Le Fanal bleu de Colette


Depuis quelques années je n'avais plus le goût de lire des romans. Haroun TAZIEFF, à qui je n'aurai pas l'outrecuidance de me comparer, refusait lui aussi toute autre lecture que les ouvrages scientifiques. Je m'autorisais tout au plus quelques ouvrages de philosophie et notamment ceux de Michel ONFRAY.
Je ne saurais vous dire pourquoi. La futilité de certaines lectures m'était trop apparente sans doute pour que j'y sacrifiasse le moindre de mes loisirs. Le roman, dans mon esprit, n'est que virtualité.
Puis, alors que je rangeais mon grenier, j'ai aligné sur une étagère une douzaine de livres de Colette.
J'avais, bien entendu, le souvenir d'écrits virtuoses de ce magnifique écrivain.
J'ai donc posé la main sur le premier ouvrage, je l'ai ouvert, j'ai lu la première phrase, puis la deuxième et le livre m'a suivi vers le chevet de mes nuits.
Gigi m'a accompagné une journée, puis Sido, puis cette ingénue libertine qui m'avait ému adolescent. J'ai revisité Claudine, pris mes aises dans une "Chambre d'hotel", coiffé "le képi", caressé "Mitsou" et accompli "le Voyage égoiste" de notre amie.
Tous les ouvrages retrouvés sont désormais dans mon bureau et j'en achète d'autres. je suis dans ma période "Colette". Je sais que, dans quelques semaines ou quelques mois, je sortirai de cette addiction comme de bien d'autres mais, pour l'instant, je suis comme ces fumeurs qui allument une cigarette au bout incandescent de la précédente. J'allume "la Seconde" à "la Vagabonde" et m'oublie au fil des phrases lumineuses de Sidonie Gabrielle.
Le dernier livre de Colette est un voyage immobile. Malade, elle ne pouvait plus parcourir les vignobles du Beaujolais ou les rues de Grasse mais les mettait encore en lumière, surveillée du coin de la moustache par sa dernière chatte.


Une phrase m'interpelle, comme on dit aujourd'hui:
"Je ne bouge plus, je ne bouge guère, je me berce sur mon ancre sous le fanal bleu"
Le fanal bleu était la lampe, jamais éteinte, qui brillait jour et nuit dans sa chambre, permettant sans doute de ne jamais autoriser une obscurité angoissante, propice aux cauchemars et aux trépas. La peur du noir a du survivre en nous depuis les terreurs crépusculaires de nos lointains ancêtres.
"Ceux-là qui ont médité, proches d'un feu, quand la nuit abaissée de l'autre côté de la vitre leur garantit une sûre clôture, ceux-là n'ont plus à craindre qu'auprès du feu les rejoignent le chien et le loup crépusculaires, le frisson, le sursaut."
Moi même, vieil enfant, je songe parfois à installer une veilleuse au ciel de notre lit, qui allongerait les jours pour les mettre bout à bout, sans laisser de place aux parenthèses obscures.






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jeudi 1 octobre 2009

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