jeudi 1 septembre 2011

Ambiance automnale. Petit texte à la manière de Philippe Delerm dans "Le trottoir au soleil"..

Comme Michel Jonasz dans sa boite de jazz, je me suis lancé dans une imitation de Philippe Delerm. 
J'ai, parfois, des difficultés à entrer dans ses textes.
Voyons voir!
 ***
C'est juste un banc de bois au bord d'une terrasse gravillonnée. Sur trois côtés des fleurs offrent leurs couleurs vives. Un immense et vieux saule pleure ses longues branches jusqu'à la pelouse clairsemée.
Le petit chat m'observe sous les frondaisons. Il serait beau, n'était cette tâche grisâtre qui salit le milieu de sa tête bombée. Il est blanc et sauvage. On fait semblant de ne pas le voir. Il ne faut pas bouger, ne pas faire crisser les cailloux sous les sandales. Une main flotte à sa portée, il s'y frotte, tendu. Un doigt puis deux grattent la tâche grise. Ronron.
Lorsque j'ai découvert sa fratrie dans le hangar aux tondeuses, je n'ai rien fait. Désormais, ils sont quatre à hanter mon jardin. J'ai été lâche. Ou paresseux. Ils mourront d'une rencontre avec un chasseur. On s'en lave les mains. C'est la vie. La mort.
La balançoire est vide, immobile, muette et, signe d'abandon, une épeire a tissé sa toile entre les cordes. Le soleil de septembre a prolongé les ombres, écourté sa visite et réchauffé l'étang.
Rien d'autre ne trouble la paix que le bruit étouffé des pêches. Libérées par les branches qui ploient, elles roulent dans l'herbe et sont cueillies au pré, comme des œufs de Pâques. L'air est immobile. Le temps s'écoule. La vie s'arrête. La perspective, bornée, enferme mon repos dans un écrin de verdure.
Ne pas aimer. Ne pas s'attacher. Ne pas voir la beauté des êtres et n'admirer que la beauté minérale des choses.  Je suis bien.
Ouvert à la page du ballon jaune, le livre git sur le bois vermoulu.
Du Delerm, ça paraît facile! Il n'en est rien!
Je vais aller boire une deuxième gorgée de .... cidre!

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