Le neuf juillet mille huit cent quatre vingt quatorze, à dix heures du matin, devant nous Joseph Langlois maire et officier d’Etat Civil de la commune de Brissarthe est comparu Rebours Jacques Marie âgé de trente cinq ans, demeurant au Gravier en cette commune, profession de charpentier de moulins lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né en son domicile le sept juillet courant à 12 heures du soir de lui déclarant et de Crossoir Caroline Joséphine son épouse, auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Marcel Jules Léon.….
Vingt et une années plus tard, Marcel Rebours est caporal au 102° Régiment d’Infanterie cantonné à Chartres.
Le 24 septembre 1915, dans la soirée, son régiment apprend qu’il doit attaquer l’ennemi dans la région d’Auberives sous Suippes. C’est la grande offensive de Champagne décidée par Joffre.
A l’aube, le clairon de la compagnie sonne la charge. Au début cela se passe à peu près bien. Marcel et ses camarades croisent même des blessés allemands qui se rendent. Mais le pilonnage d’artillerie, qui n’a pas cessé pendant les trois jours précédant l’offensive, n’a pas anéanti les défenses ennemies.
Le nom de Marcel Rebours figure en toutes lettres dans le journal de marche du régiment parmi les noms de ses 500 camarades tués dans la journée. On ne sait pas dans quelles circonstances il trouva la mort.
Son corps repose dans la Nécropole nationale “Le Bois du Puits” non loin de Reims.
Quatre jours plus tard, l’avancée de l’armée française est, au plus, de 5 km. On arrête les frais. Les deux grandes offensives de l’année 1915 se seront soldées par plus d’un million de morts français contre huit cent milles allemands.
Curieusement, Marcel Rebours ne figure pas sur le monument aux morts de Brissarthe. Le Matricule 379 de la classe 1914 d’Angers a été oublié.
En paraphrasant l’expression célèbre de Pierre Desproges nous pourrions conclure par:
Etonnant non?
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