vendredi 19 décembre 2008

Les jardins

Récréation

Comme dans les classes de nos écoles, en fin d'année, juste avant les vacances, nous allons nous laisser aller. Michel et Thérèse vous offrent cette récréation en musique.
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mardi 16 décembre 2008

Du libéralisme

En 1943, dans "Construire", André Piette écrivait ceci:
"Constater les faits et constater son moi, constater les moeurs pour suivre leur moyenne, constater les votes pour suivre l'opinion, constater les demandes pour suivre les désirs de la seule richesse... partout, en morale, en politique comme en économie, positivisme et libéralisme se sont associés non plus pour juger, non plus pour élever, non plus pour humaniser, mais pour accepter, suivre, subir....
Qu'en résulte-t'il? La science déifiée nous promettait bonheur et vérité et, science sans conscience, elle opprime corps et âmes sous les forces de la matière. Le laisser-faire des libéraux promettait abondance et harmonie et, l'économie sans norme subjugue le labeur aux forces anonymes d'un capitalisme sans visage. La Révolution promettait la liberté et la paix et, république sans esprit public, elle écrase les élites sous les forces du nombre".
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, 65 ans plus tard, on pourrait reprendre cet article dans les journaux de cette fin d'année pour illustrer la crise économique actuelle. C'est saisissant!
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Source: "Dix siècles de philosophie" de Georges AMBROISE Editions de Flore 1946
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La querelle des universaux

Il faut parfois s'accrocher aux branches pour ne pas baisser les bras devant les grandes questions métaphysiques auxquelles se sont frottées des générations de philosophes.
Au risque de faire sourire les spécialistes du genre, depuis quelques jours, je me heurte, comme une mouche obstinée, aux vitres de la querelle des universaux qui oppose depuis la fin du Moyen-Age les réalistes, les conceptualistes et les nominalistes.
Qu'on en juge, Porphyre, Socrate, Platon puis bien d'autres se sont posé la question suivante:
Si j'utilise le mot "cheval", est-ce une chose, un concept ou un mot? Le cheval est il une réalité ou non?
Porphyre est l'initiateur de cette querelle quand, au IIIème siècle il écrit : "tout d'abord, en ce qui concerne les genres et les espèces, la question est de savoir si ce sont des réalités subsistantes en elles-mêmes ou seulement de simples conceptions de l'esprit, et, en admettant que ce soient des réalités substantielles, s'ils sont corporels ou incorporels, si, enfin, ils sont séparés ou ne subsistent que dans les choses sensibles et d'après elles. J'éviterai d'en parler. C'est là un problème très profond et qui exige une recherche toute différente et plus étendue."
Personnellement, cela ne m'inquiète pas outre mesure mais voilà, il parait qu'on a brulé des gens qui répondaient mal à cette question! Comme le pape actuel se veut l'héritier de Benoit XII, ce grand inquisiteur qui éradiqua l'hérésie cathare, je me méfie.

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Il parait également, que notre conscience des choses s'arrête là où commence le noumène c'est à dire un espace que nos sens sont incapables d'imaginer, de décrire, de rendre intelligible.
Nos sens nous trompent. Nos calculs sont impuissants à rendre compte de ces univers obscurs. Vous savez, Platon le disait déjà avec ses ombres dans la caverne!
Aristote avait beaucoup écrit sur ce sujet mais il a fallu attendre longtemps avant que les arabes veuillent bien nous faire profiter de leurs propres traductions de ses textes. Nous étions au XIVème siècle et, au passage, ils avaient un peu trafiqué ses écrits ce qui ne les rend pas plus clairs!
Heureusement, Abélard, celui de la môme Héloïse, a mis un peu d'ordre dans tout ça et a inventé le conceptualisme. Donc, pour lui, le cheval est un concept. Si vous gagnez le tiercé de dimanche ce sera avec un concept et non avec une chose. Comme le jockey qui le montera sera lui aussi un concept et que vous même étes un concept, on conçoit mieux la chose. Pardon, le concept!
Vous suivez? Rassurez vous, moi non plus!
Le vrai problème, c'est que, mine de rien, les émules du pape, les mules si vous préférez, cherchent dans ces concepts la présence de Dieu. C'est là que ça noumène! Pardon, nous mène!
Et c'est pour ça qu'on en brula deux ou trois milles, qui brulaient. (Qui s'approchaient de la vérité!)
Les cathares, par exemple, s'étaient mis en tête que Dieu n'était pas le créateur de la terre et de l'univers, mais que c'était le diable. Donc, en toute logique, ils n'avaient qu'une hâte, rejoindre le vrai royaume de Dieu, dématérialisé, évanescent, propre comme au figuré. Et on les aidait en les assoyant sur des fagots bien secs.
Vous suivez toujours? Moi non plus!
Tout ça pour dire que, lorsque j'aurai fini de lire Epicure, Locke, Berkeley, De Libera (C'est ce qu'il y a de mieux dans le genre!), je reviendrai vous expliquer le dernier panneau du tryptique, le nominalisme. Aujourd'hui, 80% des philosophes sont nominalistes. Il faudra que vous attendiez plusieurs années. Ca vous étonne? Mais, ça fait 2000 ans qu'on en discute! Je peux bien encore prendre une dizaine d'années non?
Sans blague!
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En attendant, retournez voir "Le nom de la rose". Le titre, déjà, s'éclairera dans votre esprit car il s'agit bien d'un problème entre nominalisme et réalisme. Guillaume de Baskerville, sir Thomas Sean Connery, est en réalité, dans l'esprit de Umberto Eco, Guillaume d'Occam, un moine considéré comme le plus emminent représentant de l'école nominaliste.
Ce choix de "Baskerville" comme patronyme du héros est un clin d'oeil à la littérature policière de Conan Doyle et le petit moine qui flanque Guillaume n'est autre que son docteur Watson!
Le cadre réel du conflit qui oppose Guillaume de Baskerville à Bernardo Gui, vous savez, le grand inquisiteur sympathique, est la rivalité entre le pape Jean XXII et l'empereur Louis IV de Bavière. Au XIIIème siècle en effet, le pape et l'empereur se disputent encore le pouvoir universel. C'est là l'un des effets du réalisme de Saint Augustin avec sa "Cité de Dieu". L'Eglise y est sensée être la seule gardienne de la vraie justice, la seule garante de la vraie paix, au nom du royaume des cieux. Les rois et les empereurs ne sont là que pour gérer ce que la papauté veut bien leur laisser gérer. Vous voyez le blème comme dirait un jeune banlieusard! Ca en a alimenté des buchers!
On trouve également, dans le roman et le film, le conflit entre ceux qui estiment que l'Eglise doit être riche et ceux qui estiment que cette richesse pervertit le dogme chrétien. Les bénédictins défendent la richesse de leurs monastères, les franciscains ont fait le voeu de pauvreté. Ils serrent les fesses car pour défendre leurs gros sous certains papes aimeraient bien les assoir sur des fagots bien secs, si vous voyez ce que je veux dire!
Le fait de posséder ces clés me donne envie d'aller revoir ce film et de lire le livre. Pas vous? Nous sommes en plein dans le sujet de ce billet, réalisme, conceptualisme, nominalisme, même si cela ne vous saute pas aux yeux! Bon sang, mais c'est bien sur!Quelques références à consulter sur le WEB si ce sujet vous intéresse:
Historique du réalisme en métaphysique.
Le nominalisme.
Le réalisme de David Armstrong.
Le matérialisme éliminatif. (Attendez d'être en pleine forme pour aborder ce sujet)




samedi 13 décembre 2008

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Ne vous laissez pas distraire par l'histoire et notez bien, au passage, les marques de meubles distribuées par IKEA.

jeudi 11 décembre 2008

mardi 9 décembre 2008

Mon calendrier de l'Avent


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J'ai détourné, à ma façon, un calendrier de l'Avent reçu récemment par mail...
Regardez et écoutez ma version avec des yeux et des oreilles d'esthètes.
Je dédie ce montage aux hédonistes solaires.
Pudibonds s'abstenir.
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Retrouvez les chansons de Terez MONTCALM sur youtube

lundi 8 décembre 2008

Clin d'oeil

Quand Zabulle s'ennuie....
Il se fabrique une vidéo!
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Ne pas oublier d'appuyer sur le petit triangle....

dimanche 30 novembre 2008

Musique


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Fermez les yeux, écoutez Ruben Gonzales, oubliez la crise, les baleines, le foot...
Ecoutez!
Quand, malheureusement, les doigts resteront suspendus en l'air, vous courrez acheter un de ses CD!
D'autres extraits sont à votre disposition dans la colonne de gauche du blog.

Les hommes sont des sales bêtes

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Je lisais hier, dans un supplément du "Monde", l'effroyable récit du massacre perpétré par les américains dans trois lagunes de Californie où les baleines grises, viennent chaque année, mettre au monde leur unique enfant.
Certes, cela se passait avant l'interdiction de la chasse à la baleine, au milieu du siècle dernier. Un certain Charles Melville Scammon ayant découvert ces havres de paix, les navires baleiniers vinrent se poster, chaque année, à l'entrée des lagunes et tuèrent les mâles qui, depuis des siècles, restaient à l'entrée de ces ports naturels pour empêcher les requins d'entrer. Ils tuèrent les mères en gestation et les baleineaux. On imagine aisément le spectacle de ces voyoux montés sur des barques légères et qui harponnaient tout ce qui remuait dans les eaux peu profondes. Après une décennie de massacres, les baleines grises avaient pratiquement disparu de la surface du globe.
Si, de nos jours, ces massacres ont cessé, les baleines grises furent de nouveau menacée par le projet d'une digue de deux kilomètres de long, capable de recevoir les cargos méxicains et japonais. Cela aurait asséché un tiers de la lagune de San Ignacio.
Le Clézio a participé à la lutte contre ce projet, finalement abandonné en l'an 2000. Mais cela démontre que l'économie mondiale est indifférente à l'avenir de notre planète et qu'il faut rester vigilant.
L'homme est la plus sale bête du règne animal. Il n'éprouve aucune honte à entrer jusqu'à la taille dans des mares de sang de dauphins, de narvals, de baleines, pourvu que cela lui rapporte de l'argent. Il n'éprouve aucune honte à dépecer des bébés phoques ou des chiens pour vendre leurs peaux. Il éprouve juste un peu de gène quand un photographe aligne son fasciès de brute dans la mire de son appareil. On ne sait jamais, le photographe pourrait saisir son mauvais profil!
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jeudi 27 novembre 2008

Pensée vertigineuse du matin


Allongé dans le noir, j'ai eu, ce matin, l'angoisse du néant. Le laser de mon réveil matin projetait au plafond une donnée fatidique, 6H38. La station météo de "Nature et découvertes", annonçait 3°20 au capteur extérieur et 17°10 au capteur intérieur. Carla Bruni devait encore être dans les bras de Nicolas et Christine Boutin en route pour la messe du matin.
Une pensée m'est venue:
Si, la terre n'était qu'une masse rocheuse et siliceuse, dénuée de toute trace biologique, de toute molécule associant carbone et hydrogène, de toute trace ou espoir quelconque de vie. Si la terre, les planètes, les étoiles, n'étaient que des cailloux sur leurs trajectoires imbriquées, silencieux et ternes sur leurs ellipses immuables. Si aucune conscience n'existait, humaine, extra terrestre ou transcendante. Si aucune amibe, aucun protozoaire, n'annonçait, au fond d'une cuvette humide, l'émergence d'un espoir de vie. Si la scission philosophique entre objet et sujet était caduque, faute de sujets. Alors. Alors.
A quoi cela servirait-il?

mardi 25 novembre 2008

La philosophie

J'ai résolu mes problèmes d'insomnie en lisant des livres de philosophie. Ne vous laissez pas leurrer, cette entrée en matière n'implique nullement que je me sois mis à détester ce domaine. Au contraire, je réussis désormais à m'éloigner des deux écrans magiques, ordinateur et télévision, en lisant Jean Paul Sartre, Karl Jaspers ou Emmanuel Lévinas. Je réussis à me concentrer, une ou deux heures, bien calé dans mon oreiller, puis ils me conduisent gentiment au seuil des jardins de Morphée.
Ce qui est agréable, en philosophie, c'est qu'il ne faut rien en attendre hormis un questionnement sans réponses. Toute tentative de réponse est un nouveau questionnement. Aucune réponse n'épuise un sujet sinon à devenir un dogme. Enfin, si un concept philosophique devient apodictique, alors il devient un concept scientifique.
La philosophie eut pour ennemies implacable l'Eglise et les politiques totalitaires. Cela ne peut que la rendre sympathique à mes yeux. Son exercice rend lucide. On lui demande de se justifier ce qui, précisément, est impossible.
Un homme qui s'étonne, s'émerveille ou s'effraie devant un mystère est un futur philosophe. Conscient de son ignorance il fait un premier pas vers le savoir.
En admettant même qu'une première réponse lui soit apportée par la science, l'homme se met alors à douter. Là encore, c'est une posture de philosophe. Parvient-il à une certitude, il s'y accroche comme à une bouée salvatrice. Descartes énonçant le célèbre "je pense donc je suis" est dans cette situation là!
L'homme se heurte à d'autres certitudes, effrayantes. Il tente de les oublier. Je vais mourir, je vais souffrir, je vais culpabiliser, je suis soumis au hasard. Philosopher passe par la reprise en compte de ces peurs. Philosopher nous empêche de nous dérober sans cesse devant ces lancinantes pensées.
La limite de cette prise de conscience est dans le groupe. Par exemple, un homme isolé peut, éventuellement, comprendre que seul un comportement solidaire peut apporter une commune justice et une réelle liberté. Il suffit de parcourir les pages de n'importe quel journal pour se rendre compte qu'aucun peuple n'a mis en pratique ces principes de base.
Les trois mobiles classiques de la philosophie, l'étonnement, le doute, la conscience de notre fragilité, sont donc pérennes. Aujourd'hui, plus que jamais, l'espèce humaine semble vouée au combat. Des peuples, passifs et veules, se soumettent à la volonté de gurus plus ou moins inspirés, patriotes ou religieux, et massacrent leurs voisins, leurs anciens amis, leurs parents, ivres du sang qui les éclabousse. Aujourd'hui, plus que jamais nous sommes étonnés, dubitatifs, fragiles devant les actes perpétrés par les mêmes ennemis de la philosophie qu'il y a 25 siècles.
Alors, plus que jamais, il faut philosopher, acquérir une douloureuse lucidité, chercher l'être qui est en nous, communiquer avec l'être qui nous renvoie notre image, avant de l'égorger et, si possible, sans l'égorger. Il faut emprunter les chemins de liberté qui nous semblent défendus par le milieu social, la religion, la morale, la politique, tous ces carcans qui ne résolvent rien.
Il faut....
Y'a qu'à....

samedi 22 novembre 2008

Moi qui suis du signe du lion....


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Je vous disais, quelques pages en arrière, mon aversion des supporters du football.
Dans mon esprit, il y a pire.
Il y a ces tartarins aux gros bras qui, faute de grives, tirent sur des tigres, des lions, des panthères, des éléphants, des rhinocéros, des singes et j'en passe.
Comme c'est plus gros qu'une grive, c'est plus facile à mettre dans la ligne de mire.
Personnellement, je plains ce pauvre lion, face à un véritable peloton d'exécution et qui n'arrive même pas à chopper un de ces beaufs.
Dommage!
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Je préfère très nettement ce gag de l'excellent Rémi GAILLARD.
Allez sur Youtube et taper ce nom, vous verrez plusieurs gags
désopilants de ce garçon!

mardi 18 novembre 2008

Mon dieu qu'il est bête ce Zabulle


Me promenant hier sur un chemin goudronné, j'ai vu un ver de terre qui se tortillait, à mi chemin des deux bords de cette voie rurale.
Après l'avoir cueilli, je l'ai délicatement déposé dans l'herbe, loin des risques inhérents à son état d'invertébré mou.
Je ne sais pas si la gent lombric vénère des dieux, lui dresse des monticules expiatoires, prie dans son jargon souterrain. J'ai un problème de communication avec les lombrics. En réalité, je n'en ai rien à foutre des lombrics!
Si les lombrics pensent qu'il existe dans le monde des êtres transcendantaux qui peuvent avoir une influence sur leurs ridicules reptations, ils se gourent. Cette influence ne peut être que ponctuelle et hasardeuse.
Que les lombrics vivent tranquillement leur vie souterraine! Le hasard seul fera que ma bêche en fera des tronçons, que je serai amené à leur enfiler un hameçon dans le derche, que je les écraserai sous ma semelle ou les transporterai vers l'herbe salvatrice.
J'ai, avec eux, les mêmes problèmes de communication qu'avec cet être transcendantal qui fait l'objet des cultes humains. Je ne comprends rien à leurs prières! Et il n'entend pas les miennes!
La seule différence c'est que je sais que j'existe. Cogito ergo sum, comme disait l'autre!
Je sais aussi que les lombrics existent!
C'est tout et je ne ferai pas le même pari que Pascal!
Bon! Je vous quitte et vais aller boire un verre, solitaire.



dimanche 16 novembre 2008

Le bois de Sénécat et le bois du Gros Hêtre


Le sergent Francis Louis Benjamin GASTINEAU
né le 22 novembre 1885 à Chatelais (Maine-et-Loire)
décédé le 11 avril 1918 dans le petit bois de Sénécat (Somme)
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Je ne sais pas si, en ce début de mois d'avril 1918, le petit bois de Sénécat et le bois du Gros Hêtre sont encore des ilots de verdure, comme tout petit bois qui se respecte. Je ne sais pas si Francis Gastineau, le grand oncle de ma femme, a entendu les oiseaux fêter le printemps.
Le 4 avril, un général a posé un doigt sur la carte d'état-major, pas loin de cet endroit où les troupes anglaises et les troupes françaises joignent leurs fronts. Il a décidé de reprendre le petit bois de Sénécat, coûte que coûte.
Cette bataille s'inscrira dans l'épopée de l'offensive allemande sur la Lys et la contre attaque des forces françaises et anglaises dans la Somme.
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Le 5 avril, à 11 heures, le 335ème Régiment d'Infanterie reçoit l'ordre d'attaque. Le 4ème bataillon se porte à l'attaque de la corne sud du petit bois. La 15ème Cie est en première ligne. La 14èmè Cie est en soutien. La 13ème Cie est en troisième ligne.
On peut lire sur le journal de marche du Régiment:
"A l'heure H (16H30), en dépit de rafales d'artillerie de tous calibres, le bataillon, marchant comme à la parade et animé d'un esprit offensif remarquable, franchissait la base de départ (chemin du Rouvrel à Dammartin), sa droite à 300 mètres au Nord-Ouest du cimetière de Rouvrel.
N'ayant pas de barrage roulant pour appuyer son attaque, le bataillon fait preuve d'autant plus d'intrépidité. Il donne libre carrière à sa bravoure, accélère l'allure prévue et agit en flanc garde offensive malgré les tirs de barrage, des tirs de mitrailleuses de front et d'enfilade, d'un avion ennemi survolant les vagues à 100 mêtres et les mitraillant.
A 150 mêtres du bois de Sénécat, une mitrailleuse en lisière et vers notre gauche ouvre un feu particulièrement meurtrier sur la section de gauche, la section plus à droite est entrainée à l'assaut par le lieutenant De La Marc (15 èCie) deja blessé à une jambe. Bientôt cet officier tombe, mais dans un élan irrésistible, la 15èCie (Cie Prieur) se jette dans le bois et s'empare de la mitrailleuse après un furieux corps à corps."
Je ne sais pas si Francis a participé à cette première bataille. Si c'est le cas, il en réchappe car, si j'en crois un autre document, il lui reste 6 jours à vivre. Je ne sais pas si une fiancée l'attend à Chatelais, s'il pense à elle. Il a 33 ans. Pour un paysan, l'état du petit bois doit être un crève cœur, mais après quatre années de guerre il y est sans doute habitué.
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A l'aube du 11 avril 1918, a t'il conscience qu'il va mourir? Je ne pense pas. Les grands malades voient la mort s'approcher, parfois ils l'attendent avec impatience. Un jeune homme de 33 ans attend seulement la fin du jour, la fin d'un jour de survie supplémentaire.
Sur le journal de marche du Régiment le déroulement de cette journée fatale se lit comme le synopsis d'un film de guerre:
"En exécution de l'ordre d'opérations de le 17è DI du 9 avril N°64-P.C. le 5è bataillon reçoit l'ordre d'attaquer le bois du Grops Hêtre (2 km Est de Rouvrel) de le nettoyer et d'occuper la croupe de l'Est de ce bois afin d'avoir des vues sur la vallée de l'Avre.
Base de départ à 600 mètres environ de la lisière Ouest du bois. Le front d'attaque qui est de 900 mètres se trouve situé à cheval sur une croupe ayant de chaque côté un ravin profond.
A droite un bataillon du 90è RI a comme objectif la ferme Anchin. La liaison entre les bataillons est assurée par des groupes de combat de liaison.
.........
A 4 heures, l'artillerie déclenche son tir de préparation.
A l'heure H (5H15) le 5è bataillon part dans un élan et un calme magnifiques. Il fait à peine clair. Un premier bond de 200 mètres est exécuté tandis qu'une fusée éclairante allemande signale l'attaque. Aussitôt les mitrailleuses ennemies se mettent à tirer.
Obligé de se terrer tout d'abord, le bataillon, sous l'impulsion héroïque de son chef admirable, le capitaine Pougnon, continue sa marche en avant et parcourt encore 300 mètres. Ce deuxième bond le porte à moins de 200 mètres de son objectif. A ce moment, le chef du bataillon, le capitaine Pougnon est grièvement blessé.
En avant du bois existe un petit ravin assez profond, non mentionné dans les renseignements fournis avant l'attaque et non indiqué sur la carte. Pendant le bombardement, l'ennemi est sorti du bois et a occupé le ravin.
Les 1ères vagues vont atteindre ce point de terrain lorsque se déclenche un très violent tir de mitrailleuses qui les prennent de front et de flanc. En quelques secondes elles sont fauchées sur place. Ainsi tombèrent glorieusement, devant le bois du gros hêtre, qu'ils croient atteint, 12 officiers, dont le chef de bataillon, et 130 hommes blessés qui purent par la suite regagner nos lignes à la faveur de la nuit, un nombre proportionnel de tués et de blessés graves qui restèrent sur le champ de bataille, la vigilance de l'ennemi, qui dispose de nombreuses mitrailleuses interdit en effet tout mouvement."

Le bilan de cette journée du 11 avril 1918 est terrible:
6 officiers disparus
8 officiers blessés
12 hommes de
troupe tués
305 hommes de troupe disparus
85 blessés

Sur l'acte de décès de Francis on peut lire : Genre de mort "Disparu".
Francis est mélé à cette terre grasse de la Somme avec les 304 camarades qui couraient autour de lui.
Il la nourrit et la fertilise.
Comme il se serait appliqué à nourrir et à fertiliser la terre de sa ferme.
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Le petit bois de Sénécat après la bataille....(Photo extraite du site "Mémoire des hommes)

lundi 10 novembre 2008

Les voitures électriques

Construire une voiture électrique c'est extrêmement compliqué. C'est la raison pour laquelle, il a fallu attendre le 1er mai 1899 pour que Camille Jenatzy sur sa fameuse voiture, "la jamais contente", atteigne 105,850 km/h, vitesse jamais atteinte jusque là par un véhicule automobile.
Fait curieux, "la jamais contente" était une voiture électrique! Etonnant non, dirait Pierre Desproges. Plus étonnant encore, le concurrent direct de Jenatzy, le comte de Chasseloup-Laubat, moins rapide, conduisait également une voiture électrique!
Vous avez maintenant droit à une réponse sur les trois propositions suivantes:

1) Depuis ce jour, les ingénieurs ont égaré les plans de ce véhicule.
2) Les ingénieurs actuels ont beaucoup moins de moyens techniques qu'à cette époque.
3) Les compagnies pétrolières ont tout fait pour qu'on ne progresse pas dans ce domaine.

Vous avez droit à un indice: Une grosse compagnie pétrolière américaine a, plus récemment, racheté une usine qui construisait des voitures électriques, puis a arrêté la chaîne de construction.

Pour terminer, je vous livre cette saynete du journal illustré du 7 mai 1899. Un fiacre a échappé à son conducteur et dévale une rue de Paris. Je vous le donne en mille, c'est un fiacre électrique.

J'ai extrait ces images d'un gros volume de "L'Illustration", paru en 1937, et intitulé "La Locomotion Terrestre".

Au fait, le record de la voiture électrique fut battu, en 1902, par Léon Serpolet sur une voiture ........ à vapeur! (120,77 km/h)

jeudi 6 novembre 2008

mercredi 5 novembre 2008

Avons nous les moyens?


La tournée du médecin dans un village du Maine et Loire

en l'an 2030!

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Ce matin, j'ai froid. J'ai posé mes fesses sur la barre dorée de ma cuisinière et la chaleur diffusée par les buches de bois a réchauffé mon dos.
Lorsque l'énergie deviendra hors de prix, la vieille cuisinière sera encore là et les aulnes, les frênes, les châtaigniers, les acacias qui poussent dans les près du bord de la rivière fourniront cette même chaleur.
Il me vient de vraies angoisses et de tristes certitudes.
Avons nous encore, nous occidentaux, les moyens d'un altruisme mondial?
Ou, devons nous devenir protectionnistes?
Les hindous, les chinois, les africains, les afghans, les inuits doivent ils bénéficier à court terme du même confort que nous? Si vous répondez "oui" à cette question vous êtes des braves gens, et des cons.
Un seul exemple pour faire passer cette provocation délibérée: la production mondiale de pétrole est insuffisante pour assurer, aux seuls chinois, le droit de posséder une voiture par famille. Et je ne parle pas de l'acier qu'il faudrait pour les construire. Et cette affirmation reste vraie si seule la Chine a des voitures! Ajoutez y les hindous, les africains, les....
Vous croyez encore qu'il faut que tous ces peuples rattrapent leur retard? Inutile de répondre à cette question! D'ailleurs, vous n' avez aucune influence sur cet aspect des choses.
Nous allons droit dans le mur car, que vous le vouliez ou non, ces peuples rattraperont leur retard! Ils consommeront tout le cuivre, tout l'acier, tout le nickel, tout le pétrole!
La crise actuelle n'est qu'un aimable divertissement, une bluette, une sottie au regard de ce qui nous attend dans les vingt années qui suivent.
Bientôt, nos vieilles décharges publiques deviendront des mines, des trésors. On les exploitera pour en extraire tout ce que nous y avons jeté en quelques décennies.

Nous entrerons dans l'ère de l'économie symbiotique.

Il s'agira d'utiliser les énergies renouvelables sans tergiverser. Il s'agira de recycler tout ce qui est recyclable dès la mort de l'objet. Il faudra que nous devenions imaginatifs.

Il le faudra, sinon...

lundi 3 novembre 2008

Marcel Mathiot Carnets d'un vieil amoureux


Beaucoup de mes amis marcheurs ont connu, ne serait-ce que de réputation, l'instituteur de Contigné, Marcel Mathiot.
Cet homme à la longue figure et à l'allure austère, suscitait quelques murmures au sein des enseignants d'un certain âge. Disons le, il était connu comme un homme à femmes. J'ai moi même connu un vieux professeur qui était son ami. Enfin, c'est lui qui a fait passer le certificat d'études primaires à une parente proche. C'était une figure locale donc!
Or je lis sur la toile le commentaire suivant:
"A 90 ans passés, il culbutait encore Mado, une jeunesse de 82 ans, qui en redemandait: «Nous nous consommons avec voracité. Mado connaît un orgasme permanent!» Même Emma, 36 ans, une gamine, s'offrit à lui. Marcel Mathiot (1910-2004) fut un vieillard incroyablement élastique, érectile, priapique. Sa longue vie fut pleine de conquêtes et de maîtresses. Après la mort de sa femme, en 2000, et malgré une prostate en capilotade, le birbe poursuivit son activité sexuelle. Avec plus de liberté et moins de mauvaise conscience."
Je me frotte les yeux, incrédule, et de découvre que notre vieil ami est devenu, après la publication d'une partie de ses "carnets", la coqueluche de l'intelligentsia parisienne.
On dit de son "livre":

"C'est un document passionnant. Il ne révèle pas seulement des prouesses érotiques qui bousculent pas mal d'idées reçues sur le quatrième âge, il dresse aussi l'étonnant portrait d'un homme qui traversa le XXe siècle en se moquant de la morale (conseiller municipal de Contigné, il s'opposa au pudibond Jean Foyer) et en n'ayant le souci que de son bonheur. Il le trouva, pour l'essentiel, chez les femmes et dans les livres qui raisonnaient sa disposition à l'hédonisme, au pacifisme et à «l'évitisme»: Epicure, Ronsard, Montaigne, Voltaire, Sagan. Plus Louise Michel, Léo Ferré, et «l'Internationale», qu'il programma pour sa crémation. " Jérôme GARCIN

Ben mon colon! Ma mâchoire inférieure s'est décrochée et nécessite, depuis, une attelle en petite culotte de soie. Je regrette désormais de n'avoir pas côtoyé ce personnage intéressant. Trop tard! Il me reste à acheter le bouquin, et je ne vous le prêterai pas, amis marcheurs.
Lorsque nous irons, le 17 novembre, dans les ornières du village, pour cette balade que je vous ai concoctée, nous remonterons le "chemin des amourettes", pas loin de Contigné justement. Je vous lirai peut être quelques passages, en guise de ballade.

Ou alors je vous chanterai mes blessures et, comme vous êtes de vrais amis, vous pleurerez sur mon épaule.



J'en profite pour vous rappeler que, lorsque des mots sont jaunes et soulignés, il faut cliquer dessus, mes amis. Cliquez, cliquez, cliquez, il en restera quelque chose. J'en connais qui ne savent pas cliquer !

Tiens, essayez de cliquer sur Jérôme Garcin, par exemple.

dimanche 2 novembre 2008

Pierre Desproges


Quelques citations de Pierre Desproges en guise de récréation.

1) La rumeur, c'est le glaive merdeux souillé de germes épidermiques
que brandissent dans l'ombre les impuissants honteux. Elle se profile à peine au sortir des égouts pour vomir ses miasmes poisseux aux brouillards crépusculaires des hivers bronchiteux. Elle nous dit, rappelez- vous, que les Pompidou sont d'inquiétants paillards. Que la chanteuse Sheila n'est pas une femme. Que Simone Signoret n'est pas capable d'écrire ses livres toute seule. Plus menteuse que la rumeur, tu meurs. Elle s'en fout, elle a éjaculé son venin répugnant jusque dans Orléans, où des hyènes anonymes susurraient naguère sans frémir que les femmes qui entraient dans certains magasins tenus par les juifs de la ville disparaissaient à tout jamais vers d'introuvables bordels orientaux. Et puis, comme le monstre du Loch Ness, la rumeur fait son rot et retourne à sa vase...

2) Le football. Quel sport est plus laid, plus balourd et moins gracieux que le football? Quelle harmonie, quelle élégance l'esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de 22 handicapés velus qui poussent des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de bœufs éteints.

Quel bâtard en rut de quel corniaud branlé oserait manifester publiquement sa libido en s'enlaçant frénétiquement comme ils le font par paquets de 8, à grands coups de pattes grasses et mouillées, en ululant des gutturalités simiesques à choquer un rocker d'usine? Quelle brute glacée, quel monstre décérébré de quel ordre noir oserait rire sur des cadavres comme nous le vîmes en vérité, certain soir du Heysel où vos idoles, calamiteux goalistes extatiques, ont exulté de joie folle au milieu de 40 morts piétinés, tout ça parce que la baballe était dans les bois?

3) Ils sont fiers d'être cons. «Jean Jaurès? C'est une rue, quoi», me disait récemment l'étron bachelier d'une voisine, laquelle et son mari, par parenthèse, acceptent de coucher par terre chez eux les soirs où leur crétin souhaite trombiner sa copine de caleçon dans le lit conjugal.

Ceci expliquant cela: il n'y a qu'un «ah» de résignation entre défection et défécation.

J'entends déjà les commentaires de l'adolescentophilie de bonne mise:

«Tu dis ça parce que t'es en colère. En réalité, ta propre jeunesse est morte, et tu jalouses la leur, qui vit, qui vibre et qui a les abdominaux plats, "la peau lisse et même élastique", selon Alain Schifres, jeunologue surdoué au Nouvel Observateur.»

Je m'insurge. J'affirme que je haïssais plus encore la jeunesse quand j'étais jeune moi-même. J'ai plus vomi la période yé-yé analphabète de mes vingt ans que je ne conchie vos années lamentables de rock abâtardi.

4) Mais convenez avec moi que ce mépris constitutionnel des minorités qui caractérise les régimes démocratiques peut surprendre le penseur humaniste qui sommeille chez tout cochon régicide. D'autant plus que, paradoxe, les intellectuels démocrates les plus sincères n'ont souvent plus d'autre but, quand ils font partie de la majorité élue, que d'essayer d'appartenir à une minorité. Dans les milieux dits artistiques, où le souci que j'ai de refaire mes toitures me pousse encore trop souvent à sucer des joues dans des cocktails suintants de faux amour, on rencontre des brassées de démocrates militants qui préféreraient crever plutôt que d'être plus de douze à avoir compris le dernier Godard.

Et surtout, achetez "Tout Desproges", une anthologie brochée parue en mars de cette année aux éditions du Seuil, ne serait-ce que pour que je sois pardonné d'avoir mis dans mon blog des extraits de ce livre. J'ai des doutes...

Car, comme il le disait lui même: " La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute ".

Quelques vidéos: Il a bobo le bébé,

Les cintres

Le drame du Heysel




samedi 1 novembre 2008

Jean CAVAILLES


Le 17 février 1944, dans ma bonne ville d'Arras, les allemands fusillaient Jean CAVAILLES , cofondateur avec Emmanuel d’ASTIER de La VIGERIE et Lucie AUBRAC de Libération Sud. Son réseau de renseignement et de sabotage « COHORS » étendra son activité à l’ensemble du pays et à la Belgique.

Jean CAVAILLES a écrit : « On ne combat pas pour être libre, mais parce qu’on l’est déjà ».
Car, Jean Cavaillès fut, avant de s'engager dans ce combat, l'un des grands philosophes français du XXème siècle.
En parcourant sa biographie, dans mon cabinet de lecture habituel, j'ai compris qui était le Luc JARDIE du film "l'Armée des ombres". Souvenez vous de Paul Meurisse se réfugiant dans une sorte de cabane vitrée en bois, au milieu de son appartement, pour économiser la chaleur. Souvenez vous des livres que Philippe GERBIER (Lino Ventura) lit dans sa cachette. Ce sont ceux de Jean CAVAILLES. (Notamment "Transfini et continu, Paris, Hermann, 1947)
Longtemps, je me suis demandé qui avait inspiré ce personnage à Jean-Pierre MELVILLE.
Et bien maintenant je sais. Ce n'est pas important mais je tenais à vous faire partager cette illumination.
Voir cette autre scène.

jeudi 30 octobre 2008

Karl POPPER et le libéralisme


Juste en passant, comme ça, histoire de bouger les neurones dès l'aube, un petit billet sur Karl POPPER (1902-1994) et l'actualité.
Dans le domaine de l'épistémologie, ce philosophe a développé le concept de "réfutabilité". Une théorie est scientifique si elle peut être réfutée en s'exposant aux faits et à l'expérimentation.
Par exemple, et Popper lui même utilise ces démonstrations simples, dire que le bois flotte n'est pas une théorie scientifique car, pour la vérifier, il faudrait mettre sur l'eau tous les types de bois de la terre. (Qui plus est, l'ébène ne flotte pas!)
Popper était fasciné par Einstein qui a vérifié sa théorie de la courbure de l'espace lors d'une éclipse de lune, en 1919.
Il existe cependant une presque vérité qu'il appelle vérisimilitude. Pour être une vérisimilitude, une théorie doit être la plus proche de la réalité par rapport aux autres théories.
Ce concept lui faisait écrire notamment que la psychanalyse est une non-science, tout comme le marxisme.
Mais, et c'est là que je voulais en venir, il fut aussi le prosélyte du libéralisme et du capitalisme. Or, les événements récents montrent, si je ne me trompe pas, que ces théories sont tout aussi fausses que le marxisme. La boucle est bouclée. Mais cela ne donne pas forcément tort à Popper car il affirmerait sans doute que les sciences économiques sont des non-sciences.
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Je vous invite a lire sur l'épistémologie de Sir Karl Popper la conférence donnée au Centre Universitaire de Luxembourg par Angèle Kremer Marietti.

mercredi 29 octobre 2008

La titrisation

Dans le supplément "Economie" du Monde du 28 octobre 2008, on peut lire que l'une des réformes envisageables pour mettre fin à la crise actuelle pourrait être "d'encadrer les agences de notation".
Payées par les structures financières qui sollicitaient leurs avis, elles ne pouvaient être que juges et partis dans ce douteux jeu de piste, organisé dans le marigot des créances douteuses, infesté de portefeuilles en peau de crocodile. Dans ces mangroves peuplées de crabes, elles ont égaré des populations entières d'investisseurs. Dans les vases nauséabondes des subprimes et autres titrisations, elles ont contribué au compostage de milliards de dollars.
Aujourd'hui, elles dégradent par centaines les produits qu'elles conseillaient avant la crise. Elles sont devenues les ridicules pythies d'un avenir déja passé.
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Parodiant Louis Jouvet avec son "bizarre, moi j'ai dit bizarre?", j'ajouterai "titrisation, moi j'ai dit titrisation?". C'est quoi ce truc? Bon, j'explique:
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Vous étes banquier. Vous avez prêté quelques millions de dollars à des individus ou à des organismes aussi douteux que les créances qui en découlent. Vous suivez?
Si vous vous tournez vers vos clients solvables et que vous leur dites: "Dites moi mon bon, j'ai là quelques créances vachement risquées qui m'empêchent de pioncer, ça vous dirait de me les racheter?". Le bras d'honneur est garanti!
Mais si vous créez une filiale chargée de vendre des titres financiers nébuleux, cotés en bourse, conseillés par les agences déja nommées, et réputés risqués mais alléchants dans leur rendement, vous récupérez les capitaux de ces mêmes clients, ceux du bras d'honneur. Votre filiale vous remet ces capitaux en échange des créances douteuses, dont elle devient gérante.
Ainsi, vous avez atomisé vos créances douteuses en milliers d'obligations. Vous vous en étes débarrassé par un tour de passe-passe dont seul un banquier est capable. A leur place vous avez de bons gros dollars. Les créances douteuses appartiennent désormais aux particuliers qui ont placé leur argent dans votre filiale.
Si les créances s'avèrent moins douteuses que prévu, votre filiale rembourse les investisseurs sinon, sinon, sinon, ben on appelle ça des subprimes!
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La titrisation c'est ça.
Tristisation serait plus approprié comme terme, non?
Et je suis poli!

mardi 28 octobre 2008

Parallèle entre la bourse et l'art contemporain

Mon interprétation de la chute libre des capitalisations en bourse est peut-être originale, je n'en sais rien, mais elle est la suivante:
Les 25 000 milliards de dollars partis en fumée, dans les bourses mondiales, n'existaient tout simplement pas. Ces dollars virtuels, nés de l'imagination des boursicoteurs, totalement déconnectés de la réelle valeur des sociétés cotées, fruits d'anticipations successives de bénéfices tout aussi virtuels, ont disparu en raison d'une prise de conscience générale de la valeur réelle de tous ces petits morceaux d'entreprise détenus par les actionnaires.
Il me paraît inutile de spéculer de nouveau à la hausse. Sauf amnésie collective , nul ne peut croire désormais ceux qui affirment qu'il faut rester calme, que la bourse va remonter, qu'il suffit d'attendre et qu'il est temps de placer de nouveau ses liquidités dans les poches des traders. Si cela arrive cependant, c'est à désespérer de la nature humaine! Si vous retournez en bourse et si vous subissez une autre crise de "conscience", ce sera bien fait pour vous!
Faisons un parallèle avec le marché de l'Art, très spéculatif lui aussi. Imaginons que des gens malins se mettent d'accord pour faire monter la côte d'un artiste méconnu commettant des statuettes en bronze. En s'agitant beaucoup, en faisant du bruit, en écrivant des critiques élogieuses dans les journaux du domaine, en achetant tout ce qui se présente, ils font exploser la côte du gars. Tous ceux qui possèdent une oeuvre du tartempion susdit se croient riches. Les initiateurs de cette escroquerie organisée vendent discrétement leurs propres "collections", le visage masqué pour ne pas affoler la foule puis, quand ils ont récupéré leur mise, multipliée par dix, ils se désintéressent de l'artiste. Si tout le monde continue à croire posséder une oeuvre d'art, si personne ne brade ses objets, tout va bien. Mais un jour, quelqu'un prend conscience de la laideur de ses statuettes, s'affolle, s'agite dans le mauvais sens, brade. Tout le monde prend alors conscience de la réelle valeur de ses bouts de métal. Ils valent leur poids de bronze. Vous voyez la suite? La valeur totale de toutes les statuettes détenues devient égale au poids de bronze cumulé multiplié par la valeur du gramme de bronze. La valeur virtuelle des objets s'est évaporée. Tout cela est bien réel, il faut voir les merdes exposées récemment à la cour carrée!
C'est, ni plus ni moins, ce qui arrive à la valeur actuelle des actions en bourse!
Attendez encore quelques semaines et vous pourrez éventuellement, sans grand risque, acheter des actions à leur valeur réelle (Bâtiments + machines + ordinateurs + stock + matières premières + liquidités.... / nombre d'actions en circulation). Si la société fait des bénéfices vous pourrez alors en toucher les dividendes et seulement si elle fait des bénéfices. Ce scénario est souhaitable dans la nouvelle économie mais ce n'est pas marrant! Comment vont faire ceux qui ramassaient les millions de dollars des petits porteurs, des petits gogos, écrémant au passage ce qui alimentait leurs salaires exorbitants? Croyez vous qu'il faut leur faire confiance pour assainir l'économie ou croyez vous qu'il faut les surveiller de très près? Franchement?
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Une des oeuvres d'art exposées lors de la FIAC 2008 (Foire internationale d'art contemporain)
" Une bonne oeuvre vaut mieux qu'une mauvaise action", écrit Arnaud Labelle-Rojoux .
Personnellement, je ne suis pas vraiment convaincu!
Ca vaut combien au poids les squelettes, le jour où je ne les supporterai plus dans ma chambre?

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Difficile de croire que la photo ci-dessus présente une des oeuvres d'art exposées à la FIAC, pourtant c'en est une et si vous ne me croyez pas cliquez sur ce lien:
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go!

Une chose est certaine, au poids ça doit valoir une centaine d'euros!
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La blague qui circule actuellement est "il vaut mieux avoir les bourses en action que des actions en bourse"! Pour ceux qui ne l'avaient pas encore entendue.


lundi 27 octobre 2008

samedi 25 octobre 2008

Le chemin



Périlleux sera le chemin à emprunter pour sortir de cette crise!

Posons nous désormais la question du parcours le plus apte à nous mener vers un avenir meilleur. Une évidence me saute aux yeux, le libéralisme a fait un faux pas fatal entrainant dans sa chute bon nombre de certitudes. Il faut maintenant reprendre le contrôle de l'Economie, ajuster les rènes au plus court. Il ne s'agit plus de réguler mais de contrôler. Les euphémismes n'ont plus bonne presse.

L'Etat doit débarquer les capitaines séniles qui ont mené le navire à sa perte et s'installer à la barre.

Le problème est donc strictement politique. Il faut trouver les timoniers capables de s'intéresser à autre chose qu'à leur compte en banque et à leur braguette. Cela promet d'être chaud!

La droite est disqualifiée et la gauche a montré sa propension à élever des pyramides, des colonnes, des opéras, des bibliothèques en lieu et place de logements ou, simplement, de structures adaptées à ses concitoyens.

Il faudra bien cependant trouver en son sein les personnalités capables de s'intéresser au mieux vivre individuel plutôt qu'à leur propre avenir politique.

Il conviendra aussi de calmer les fonctionnaires européens prompts à édicter ces règles dont quelques unes nous ont menés droit vers le précipice. La libre concurrence me paraît être une de ces tartes à la crème qui commencent à avoir un goût de rance! Stoppons immédiatement la privatisation de la Poste, par exemple. Arrêtons de construire des TGV et, même si ce n'est pas rentable, remettons en usage un maillage entre les petites villes.

Favorisons la recherche. Il y a des domaines où l'urgence de trouver des solutions est évidente: énergie, transport, écologie, pollution.

Utilisons les impôts pour ce à quoi ils sont destinés, pas pour augmenter les dépenses de l'Elysée ou les salaires des ministres et députés, mais pour maintenir des hôpitaux en province, des tribunaux dans les sous-préfectures, des enseignants dans les écoles, des bureaux de poste dans les villages.

En résumé, faisons une politique de l'individu et non une politique de masse. Ce n'est pas si compliqué que cela. Il suffit juste de réfléchir un peu!

mardi 21 octobre 2008

Je tombe dans le PEOPLE


Le 9 juillet 2007, Jean Quatremer, journaliste à Libération écrivait:
"Le seul vrai problème de
Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale." (Sic)

Au fait, où sont mes lunettes? Ah les voilà!
Zut, je m'avais gouré de photo dis donc!
Voilà qui est réparé!

Piroska Nagy

Il a bon goût le Stauss-Kahn !


dimanche 19 octobre 2008

Récréation


Envoyez la vidéo en appuyant sur le petit triangle ci-dessus


Après deux sujets sérieux, une petite récréation avec Rémi GAILLARD que je vous conseille d'aller découvrir sur YOUTUBE ou sur son site (en cliquant simplement sur son nom!)
C'est trop marrant comme dirait un tropiste!

La fin du capitalisme?

Ces ouvriers qui font la pause vers 1930 m'inspirent un petit billet sur la crise d'octobre 2008.
Souvenons nous, en 1929 ils voyaient peut être passer leur patron, touché par le krach boursier de cette année là et qui venait de sauter de l'étage au dessus!
A la suite de ce krach, keynes avait énoncé que l'équilibre entre consommation, production et plein emploi ne peut dépendre uniquement du jeu des marchés. Il prônait une sorte de surveillance du pouvoir politique qui permit de redresser la barre et de vivre ce qu'on a appelé : "les trente glorieuses".
Les entreprises de l'époque lient le destin de leurs ouvriers à leur propre existence. A l'intérieur de ces firmes, on entre à 18 ans, on en sort à l'âge de la retraite après y avoir fait entrer ses enfants.
L'Etat, pour soutenir ces entreprises lance des grands travaux et assume les aspects sociaux.
Malheureusement, ce meilleur des mondes, avec ses bienfaits et ses imperfections, bascule aux alentours des années 70, avec une nette augmentation du chômage et en même temps de l'inflation, ce qui constitue une anomalie par rapport à ce que pensait les économistes keynésiens.
La tarte à la crème des politiques de cette période est d'essayer les recettes de relance de la consommation mais cela ne marche pas et les vieilles pratiques tayloriennes ou fordiennes sont impuissantes à augmenter la productivité.
C'est alors que la Bourse entre en scène. Le vrai manager d'une grande entreprise n'est plus son D.G. mais un fond d'investissement ou le groupe d'actionnaires qui possèdent son entreprise.
Ces gens là prônent une absence totale de contrôle politique des marchés. Ils affirment qu'une "main invisible" va, infailliblement, réguler les marchés par le jeu de la concurrence et les interactions entre chômage, inflation, faillites. Plus encore, ils affirment que la perte de compétivité des entreprises est due aux aides apportées par les Etats-providences.
Le libéralisme, cher à sarkozy, est pourtant à l'origine de tous les krachs qui ont suivi celui de 1987, celui des caisses d'épargne américaines, celui de la "bulle internet" en 1990.
Quel effet a, sur les entreprises, la gouvernance actuelle des boursicoteurs?
Ces gens là veulent de la thune et rien que de la thune. Donc, le manager local resserre sa production dans une tranche minimale de savoir faire, au détriment du reste. L'un des premiers effets pervers est qu'il externalise tout le reste, cantine, nettoyage, sécurité, comptabilité et j'en passe. On dégraisse et on se sépare de tout ce qui faisait la diversité des employés du groupe. Par ailleurs, on automatise à outrance et on délocalise vers une main d'oeuvre à bon marché le coeur du mêtier. On s'assoie sur les problèmes sociaux qui en découlent en confiant à l'Etat le soin de payer les chômeurs. On s'assoie sur bien d'autres problèmes d'ailleurs, éthiques, écologiques, moraux;
Dans le même temps les banques se libèrent de la tutelle des organismes chargés de les surveiller en créant une nouvelle race d'établissements qui, parce qu'ils ne gèrent pas les dépôts, échappent à la surveillance. Ce sont les banques d'investissement. Même les compagnies d'assurance, assises sur des trésoreries confortables, se disent qu'il y a de la thune à gagner et créent des départements "Finances". A quoi servent ces départements "finances"? A assurer les créanciers contre les pertes dues aux débiteurs insolvables. Vous comprenez pourquoi AIG, assureur américain, fait faillite à cause des subprimes?
Pour que les bilans de ces activités "spéciales" ne fassent pas apparaître les flux de thunes dans la comptabilité des assureurs ou des banques de commerce, on crée des structures indépendantes qui se ruent sur les crédits risqués et les placements du même acabit.
Pourquoi les subprimes me direz vous? Ben c'est très simple. C'est parce que l'occidental en général, et l'américain en particulier, aime vivre à crédit, que c'est sa liberté et son choix de vie. Avec des taux très bas, on relance la consommation. On baisse pudiquement les yeux sur le surendettement des familles, sur la baisse de l'épargne et on incite Jo le plombier à s'acheter la même bagnole que le yuppie du coin. Le problème c'est que le yuppie s'enrichit avec les traites du plombier pendant que celui ci s'endette.
Notez bien que, dans le même temps et puisque tout le monde achète au dessus de ses moyens, l'inflation explose ainsi que le coût de vente immobilier !
Notez bien également que, toujours dans cette même période, un calcul approximatif estime à 100 milliards d'Euros le montant des thunes encaissées par les traders, les yuppies, les dirigeants d'établissements financiers. Comparez cela aux 1000 milliards d'Euros perdus en quelques semaines par ces mêmes établissements. Cherchez l'erreur. Croyez vous que les traders vont rendre leurs thunes? Non, je pense même qu'ils continuent à en engranger car, que ce soit à la hausse ou à la baisse, un trader fait de la thune!
(*)
D'ailleurs, en ajoutant Keriel aux trois loulous de la Caisse d'Epargne rattrapés par la patrouille cela fait, au total, quatre rapaces cloués sur la porte du silo à blé, sur l'ensemble des vautours !
Ces gens là ne mettent pas en jeu leur propres thunes mais les votres. On leur donne 10% sur les gains qu'ils engrangent et ils ont donc intérêt à "jouer" le plus possible de thunes. Les dirigeant mettent des garde-fous mais, dès qu'ils ont le dos tourné, les types appuient sur leur bouton comme des forcenés. Si ça marche ils gagnent une fortune. Si ça ne fonctionne pas, ils camouflent pendant quelques jours le temps de retenter le truc pour combler les pertes et si ça ne marche toujours pas ils s'appellent Keriel. Vous mettriez votre main à couper que les patrons de Keriel n'ont pas détourné pudiquement les yeux quelques jours en se disant "et si ça marchait!".
Bon, ça m'achalle tout ça comme disait le père Gilbert (Cherchez pas!). Sachez seulement que:

1) Les traders ont ramassé plein de thunes.
2) Les banques ont perdu plein de thune.
3) L'Etat va nationaliser quelques banques, rembourser quelques dettes.
4) Que l'Etat c'est vous.

Alors, si le bouclier fiscal de Sarkozy ne vous concerne pas, préparez vous à sortir vos thunes et surtout, gardez le sourire!

(*) Il y avait hier à la télé un gros con qui expliquait comment gagner de la thune à la baisse:

1) Si vous étes certain que ça va s'effondrer dans la journée, vous "vendez" pour un million d'Euros d'actions
(que vous n'avez pas dans votre portefeuille) le matin de bonne heure.
2) La bourse s'effondre de 10% (Par exemple).
3) Le soir vous achetez pour 900000 Euros d'actions identiques. Cela comble votre déficit en actions réelles.
4) Il vous reste 100000 Euros en liquide.

Cela s'appelle spéculer à la baisse et, en période de crise, c'est quasiment infaillible.

Vous allez me dire "mais alors, pourquoi la Caisse d'Epargne a perdu 6 millions d'Euros?

Parce que les trois traders couillons, au lieu de vendre le matin, ils ont acheté. Ils ont du se gourer de bouton. A moins qu'ils aient écouté Sarkozy la veille qui disait que ça allait augmenter!

Ils m'auraient téléphoné, ils auraient fait gagner 6 millions d'Euros à la Caisse d'Epargne. C'est pas sorcier tout de même!






jeudi 16 octobre 2008

Ces enfants qui nous gouvernent





Le titre de ce billet est récurrent dans mon blog car l'actualité foisonne de dérapages politiques navrants. Le dernier en date concerne le traitement de cet événement national que constitue l'accueil de la Marseillaise lors du match France-Tunisie de la semaine dernière.

A quoi peuvent s'attendre des hommes "responsables" qui balancent les paroles de notre hymne national à la tronche des jeunes de banlieue, réunis dans cet immense stade, avec le secret espoir de voir la Tunisie flanquer une volée à la France?

Qui aurait voulu parier un centime sur le scénario d'une écoute respectueuse et silencieuse de notre nouvelle Mireille Mathieu, la Lââm de fond de terrain? Réécoutez les paroles de l'hymne et il sera lumineux pour vous que rien ne pourra empêcher les jeunes des tribunes de siffler la Marseillaise après avoir sifflé quelques bières.

Alors, les gesticulations médiatiques de Nicolas et Roselyne sont ridicules. Les décisions prises par ces braves gens sont inapplicables et constitueront, au mieux, un nouveau rendez-vous rigolo pour les hooligans de la région parisienne, au pire la source des prochaines émeutes de nos banlieues.

Avant le prochain match, ils siffleront. Rien ne les en empêchera. Les "responsables" seront alors au pied du mur. Ils annuleront le match. Dix milles spectateurs frustrés seront donc lâchés dans les rues limitrophes du stade de France et ce seront les gardes mobiles qui sortiront alors leurs dérisoires sifflets... Que feront les téléspectateurs? Sortiront ils aussi dans la rue avec des barres à mine et des battes de baseball?

Il eut été plus simple de ne plus jouer la Marseillaise au Stade de France! Décision simple et sans risque. Notre hymne n'a rien à faire dans cette lessiveuse! Il en ressort, à chaque fois, plus sale qu'avant d'y être entré! Réservons le à des cérémonies plus adéquates. Au stade ils n'ont qu'à chanter "Viens poupoule..." cela conviendra mieux à l'ambiance. L'humiliation ne sera plus pour les français mais pour les habitués de ces spectacles de course à la baballe.

Je propose, histoire de mettre un peu d'huile sur le méchoui, de débaptiser le stade de France. Appelons le "stade de banlieue" ou "stade Ben Laden" et au lieu de Lââm faisons venir Nique Ta Mère lors des événements internationaux, triomphe garanti!

Et, arrêtons de nous prendre la tête avec ce type de problème alors que notre système économique est en train de s'effondrer, que le Cambodge va attaquer la Thaïlande, que les talibans reviennent en force et que les abeilles meurent !!!!


mercredi 15 octobre 2008

La philosophie

Image extraite du livre de Robert Maggiori "A la rencontre des philosophes" BORDAS

Ce n'est que très tard, que je suis tombé en philosophie, comme une femme tombe enceinte. La gestation est douloureuse et il m'arrive de douter du résultat final. Accoucherai-je d'une souris? Car il est bien tard pour un rendez vous entre Zabulle et Zarathoustra.
Je nourris cet hapax tardif de lectures édifiantes sinon digestes. L'excellent Robert Maggiori me permet d'aller "à la rencontre des philosophes" par des chemins de traverse, des raccourcis, des digests pour digérer, cela paraît logique, des auteurs aussi divers que Giordano Bruno, Freud, Bertrand Russel ou Albert Einstein.
Je glane, au passage, les rares certitudes qu'un lecteur peut s'autoriser à faire siennes, la plus réelle étant que rien n'est vrai dans ces textes, que tout peut être remis en question et que choisir un courant de pensée c'est, déjà, se tromper.
Je crois qu'il faut aller en philosophie comme on va au marché, avec le souci de faire ses emplettes calmement, sans idée préconçue, curieux de tout et méfiant du reste. La philosophie est, somme toute, affaire de coeur et mon dilettantisme naturel sied à cette promenade dans les textes de Paracelse ou de Spinoza.
Dans ce musée, où les poussières s'accumulent parfois, comme les scories de charbon sur les terrils de mon enfance, il faut se garder d'adopter les enfants chéris du domaine, ils sont déjà adulés par leurs pairs et prospèrent sans nous. Platon, Hegel, heidegger, Kierkegaard sont gavés des friandises de leurs prosélythes. Certes, il faudra bien en ingurgiter quelques pensées, sauf à vouloir rester ignorant de leurs éclairages mais il y en a bien d'autres, plus discrets, intimistes, parfois écartés par leurs contemporains, mis à l'index par le pape. Je citerai, à tout hasard, Karl Jaspers ou Georg Simmel, il y en a bien d'autres.
Un écueil me gène dans le cotoiement de tous ces gens qui m'interpellent, assis à droite et à gauche du chemin que je parcours tranquillement, c'est la propension d'une grande partie d'entre eux à utiliser, pour éclairer ma lanterne (drole d'expression), l'existence d'un être suprême, transcendant toute pensée et qu'on nomme Dieu. Evidemment, cela les aide à expliquer certains mystères, certaines peurs, à répondre à des problèmes métaphysiques ou à les écarter d'un revers de main. Mais, pour rester poli, je dirai simplement "c'est trop facile!". Deux milles ans de philosophie ont été pollués par cet artifice de pensée aussi pernicieux que l'utilisation du dopage par les cyclistes du tour de France.
Bon, vous l'avez compris, Saint Augustin et Franz Rosenzweig me les cassent un peu mais, encore une fois, ne serait-ce que pour s'y opposer, il faudra bien les lire.
Je terminerai ce petit pensum en vous conseillant un philosophe moderne, fort décrié en ce moment, pour ne pas dire assailli, par une meute bien pensante. Je pense que Michel Onfray reste de marbre face aux attaques d'un Jean Bothorel, sans doute ému (joyeux euphémisme) par l'athéisme de ce "petit professeur de philosophie" (sic), ou même d'un Patrick Amine, par ailleurs prosélyte des Sex Pistols.
Michel Onfray m'a ouvert les portes du jardin. Après avoir lu son " Antimanuel de philosophie", le "traité d'athéologie", "La puissance d'exister", "La politique du rebelle" et d'autres écrits, j'ai franchi le portail grinçant et je me suis aventuré seul dans des allées que je n'aurais jamais parcourues si je n'avais pas rencontré sa pensée. Que n'ai je eu ce "petit professeur de philosophie" à 18 ans, lorsque "tonton", brave enseignant de terminale m'a détourné de cette littérature.
Alors, que Jean Bothorel continue à s'occuper de ses copains, le baron Seillière et François Pinault, et laisse la plèbe savourer les écrits de ceux qui pronent le "gai savoir". Si le meilleur aphorisme de cet ancien rédacteur du Figaro est d'affimer que "de Gaulle était plus cultivé que Sarkozy" alors le prix Nobel de littérature ne lui est pas encore acquis.

lundi 13 octobre 2008

Petit clin d'oeil

L'anecdote suivante va tomber comme un cheveu sur la soupe des sujets sérieux parsemant ce blog.
Elle est un petit clin d'oeil à l'un de mes commentateurs. Je le remercie, au passage, pour cette histoire "tordante".

Un jeune curé, très angoissé, après avoir été incapable de prononcer un seul mot lors de son premier sermon, demande conseil à l'Archevêque. Ce dernier lui conseille de se verser quelques gouttes de vodka dans un grand verre d'eau pour être plus détendu.

Le dimanche suivant, le jeune prêtre se sent si bien qu'il pète les plombs...
De retour à la sacristie, il trouve une lettre laissée par l'Archevêque:

"Mon fils, la prochaine fois, mettez quelques gouttes de vodka dans un grand verre d'eau, et non quelques gouttes d'eau dans la vodka. Je vous fais part de quelques observations:

1. Il n'est nul besoin de mettre une rondelle de citron sur le bord du calice.
2. Evitez de vous appuyer sur la statue de la Sainte Vierge et surtout, évitez de la serrer dans vos bras et de l'embrasser.
3. Il y a 10 commandements et non 12.
4. Les apôtres etaient 12 et pas 7, et aucun n'était un nain.
5. Nous ne parlons pas de Jésus Christ et ses apotres comme "J.C. & Co"
6. Nous ne nous référons pas à Judas comme "à ce fils de pute "
7. Vous ne devez pas parler du pape en disant "le Parrain"
8. Ben Laden n'a rien à voir avec la mort de Jésus
9. L'eau bénite est faite pour bénir et non pour se rafraichir la nuque
10. Ne célébrez plus jamais la messe assis sur les marches de l'autel
11. Les hosties ne sont pas des gâteaux apéritifs à faire passer avec le vin de messe
12. Les pêcheurs iront en enfer et non "se faire enculer"
13. L'initiative d'appeler les fidèles à danser était bonne, mais pas celle de faire la chenille dans toute l'église
14. L'homme assis près de l'autel auquel vous vous étes adressé en le traitant de pédé et de travelo en jupe, c'était moi.


Sincèrement, l'Archevêque.
PS : Jésus n'a pas été fusillé...

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