samedi 2 novembre 2013

The Roentgens' Berlin Secretary Cabinet

Mon amie Annick m'a fait connaitre cette vidéo magique.
Elle mérite que je vous la livre....

lundi 28 octobre 2013

BRISSARTHE. Guerre 14-18. Comment sont-ils morts. Auguste BELISSON, Amand BIENVENU, Louis BIGEON, léon BREHIN, Emile CARRE, Auguste CHAPON, René COUTURIER, Jean-Baptiste DELESTRE, Joseph DELETRE, Albert DIARD, Joseph FRAQUET, Ernest GANDON, Auguste GEHERE, Henri GILBERT, Jules JOLY, Louis LANGLAIS, Henri LAUMONNIER, Louis LECLERC, Henri et Joseph MACE, Marin MENANT, Marcel METAIREAU, René MOURANT, René NAVEAU, Pierre PERRAULT, Henri et Maurice PERTUE, François PLESSIS, Henri POIRIER, Auguste SUREAU, Pierre VIVIEN.

A quelques jours de cette année 2014, qui sera l'occasion de nous rappeler les sacrifices de nos poilus, il y a un siècle, j'ai voulu sortir de l'anonymat les 31 morts dont les noms sont gravés sur le Monument aux Morts de Brissarthe. 

Auguste BELISSON, Amand BIENVENU, Louis BIGEON, léon BREHIN, Emile CARRE, Auguste CHAPON, René COUTURIER, Jean-Baptiste DELESTRE, Joseph DELETRE, Albert DIARD, Joseph FRAQUET, Ernest GANDON, Auguste GEHERE, Henri GILBERT, Jules JOLY, Louis LANGLAIS, Henri LAUMONNIER, Louis LECLERC, Henri et Joseph MACE, Marin MENANT, Marcel METAIREAU, René MOURANT, René NAVEAU, Pierre PERRAULT, Henri et Maurice PERTUE, François PLESSIS, Henri POIRIER, Auguste SUREAU, Pierre VIVIEN.

L’idée d’écrire un petit opuscule m’est venue lors des cérémonies du 11 novembre 2013. Comme chaque année, le président de la section locale des anciens combattants égrenait les noms des trente trois brissarthois tués lors de la Grande Guerre. En écho, un de nos anciens répondait : « Mort pour la France ».

Auguste BELISSON Mort pour la France
Armand BIENVENU Mort pour la France
Louis BIGEON        Mort pour la France
……

Rien que de très banal en cette froide journée d’automne. Partout, en France, le même dépôt de gerbe, la même litanie, la même lecture de la lettre du ministre, la même minute de silence, le même vin d’honneur.

Et le même anonymat. Car qui se souvient, dans les rangs maigres des assistants, de Léon BREHIN, d’Emile CARRE, d’Auguste CHAPON ? Qui connaît les lieux, les circonstances de leur mort ? Qui sait leurs souffrances d’hommes jeunes ou d’hommes murs confrontés à la boue, aux bombes, aux balles, aux baïonnettes ou à la mitraille ?

Alors, j’ai décidé de sortir ces fantômes de leur crépuscule, de dire les lieux et les batailles, les hôpitaux, les camps de prisonnier, les maladies. J’ai décidé, également, de les rattacher, quand c’était possible, à leurs parents, leurs épouses, leurs enfants, peut-être présents, en ce jour de commémoration, autour du monument aux morts.


La mobilisation intervient en pleines moissons 1914 et les agriculteurs n’ont pas d’autre choix que de rejoindre leur unité. Le premier tué fut Henri LAUMONNIER, le 25 août en Meurthe-et-Moselle.

Une de mes surprises fut de constater que trois brissarthois morts pour la France, entre le 3 novembre 2014 et le 13 décembre 1914, ont péri à moins de 5 km les uns des autres, unis par le destin dans la terre de Belgique. Ils n’étaient pas dans le même régiment mais défendaient Ypres. Ils avaient 23, 26 et 29 ans. C’était bien jeune pour mourir.

Deux brissarthois meurent le même jour, au même endroit, dans le même régiment. Il s’agit de Pierre PERRAULT et Pierre VIVIEN.
Henri et Maurice PERTUE étaient frères.

Ernest GANDON meurt dans un camp de prisonniers.

Jules JOLY et René MOURANT sont morts de maladie à Brissarthe, auprès de leurs proches. 

Plusieurs moururent dans les hôpitaux de l’arrière, parfois après l’armistice.

Les deux tiers des soldats nommés sur la stèle sont des fantassins. La reine des batailles a consommé beaucoup d’hommes.

Quelques sapeurs, artilleurs, cuirassiers et même un zouave complètent le tableau. 

Enfin, l’un d’entre eux était marin et son torpilleur coula dans le détroit de Messine.
 
A ce jour, j'ai pu retracer l'épopée de tous ces soldats, les dates et lieux de leurs sacrifices, les régiments, les circonstances. Cela tient sur un opuscule de 32 pages que je tiens à votre disposition. (Me contacter sur ma boite mail).





vendredi 25 octobre 2013

Charpente à chevrons formant ferme de l'église romane de Brissarthe

Je vous parlais, dans le précédent billet, de mes promenades au dessus de la nef de notre église.
La surprise a été grande de redécouvrir l'originalité de cette construction datée du XIIIème  ou du XIVème siècle. Ce mode d'assemblage est, semble-t'il, assez rare.
Il nous appartiendra de sauvegarder cette charpente avant que les insectes qui la rongent ne la rangent au rayon des souvenirs.

J'ai fait un petit croquis de cette charpente dont je vous explique, ci-dessous, l'originalité. Les assemblages sont à tenons et mortaises avec, semble-t-il, des chevilles rondes.
Les contrefiches sont directement assemblées aux entraits retroussés et aux chevrons. Cela économise toute une série d'arbalétriers qui s'intercaleraient, justement, entre les contrefiches et les chevrons. Cette option  permet également de n'utiliser que cinq poinçons.
En effet, sur les 38 fermes, disposées tout au long de l'édifice, tous les 55cm, seules cinq sont munies de poinçons. Ils rejoignent, sous la voute en plâtre soutenue par les aisseliers, les cinq entraits qu'on peut voir dans la nef.
Cela donne, quand on est à l'entré de ce "grenier" somptueux, une belle enfilade de losanges, entrecoupée de poinçons.
La voute en plâtre, ornée de faux joints, est accrochée aux aisseliers par un lattis de bois.
L'utilisation d'entraits retroussés permet d'élever la voute.

De la belle ouvrage, c'est le moins qu'on puisse dire!

 
 Si vous observez la charpente de Norrey-en-Auge (Photo ci-dessous), vous retrouverez le même type d'assemblage mais avec quelques boulons.

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jeudi 17 octobre 2013

Promenons nous dans les bois de l'église de Brissarthe

Je rentre, à l'instant, d'une promenade dans les bois qui soutiennent la toiture de la nef de l'église Notre Dame de Brissarthe.
Je suis entré en ces lieux par une petite ouverture existant tout au sommet du mur arrière, en passant par un échafaudage provisoire jouxtant la croisée de transept.
L'occasion était belle d'aller voir le travail des bâtisseurs d'église du Moyen Âge.
Mes seuls témoins furent un couple de pigeonneaux étonnés de cette intrusion dans leur univers de losanges.
Tout cela est un peu vermoulu. J'ai compté 38 fermes d'un bout à l'autre de la nef, 38 compas de chêne ou de châtaigner mesurant depuis près de mille ans la largeur de l'édifice, à moins que ce ne soit le temps qui passe.
Il faudra peut-être refaire totalement cette ossature mais, pour cela, il faudra trouver les charpentiers capables d'un travail identique et l'argent nécessaire à l'opération. Les défenseurs de la bâtisse millénaire ont deux solutions, prier et tirer des sonnettes. La charpente elle même est déjà en prière. Il reste donc à tirer les sonnettes.

Précisions architecturales:
Monsieur Frédéric Epaud, chargé de recherches au CNRS a bien voulu m'envoyer les précisions suivantes quant à la charpente de l'église de Brissarthe:

"Il pourrait s'agir, sous réserve d'autres observations plus précises, d'une charpente du XIIIe siècle ou du XIVe siècle, ce qui est relativement rare. Il s'agit d'une charpente "à chevrons-formant-fermes" avec cette particularité bien typique de cette époque d'avoir des contrefiches assemblées à l'entrait retroussé et aux chevrons. Ce type de raidissement semble disparaître au XIVe s. On en connaît très peu en région Centre, seule la chapelle Saint-Hilaire-des-Noyers à Saint-Denis d'Authou de la fin XIIe-début XIIIe en possède. On en connaît davantage en Normandie sur l'église de Norrey-en-Auge (Calvados) de la seconde moitié XIIe, sur celle de Sainte-Marie-aux-Anglais du milieu XIIe ou de la maison romane rue Malpalu à Rouen (disparue récemment). Vous trouverez des représentations de ces charpentes dans ces ouvrages.

F. Epaud, 2007 - De la charpente romane à la charpente gothique en Normandie, Publications du CRAHM, Caen, 613 p.

et Charpentes en région Centre, Editions du Patrimoine, 2002.

Si je peux me permettre, s'il doit un jour y avoir des travaux de restauration sur cette charpente, prenez bien toutes les précautions nécessaires à sa sauvegarde et la préservation de ses bois car cette charpente mérite une attention particulière." 

Frédéric Epaud

Ci-dessus, dessin d'une charpente classique. Les variantes de Brissarthe sont données ci-dessous:
Sur les 38 fermes, seules 5 possèdent un poinçon qui traverse le faux entrait et rejoint l'entrait, sous la voute en plâtre.
Toutes les contrefiches rejoignent directement le faux entrait, de part et d'autre du poinçon quand il existe.
Toutes les fermes sont munies d'aisseliers qui supportent la voute plâtrée sur un latis.
Il n'y a pas d'arbalétriers. Les contrefiches soutiennent directement les chevrons.


Voir l'article suivant pour plus de détails. 


Seconde visite en compagnie de "collègues" de l'association "SAUVEGARDE PATRIMOINE BRISSARTHOIS".







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mercredi 16 octobre 2013

Le baptême de la grosse cloche de Brissarthe

Il semble avéré, bien qu'aucune archive ne contienne de renseignements à ce sujet que le clocher de Brissarthe se soit effondré en 1730, victime de la foudre. La seule mention de cet évènement apparaît, 100 ans plus tard, dans le journal d'un des curés du village.
D'ailleurs, fidèles lecteurs, si l'un d'entre vous trouve mention de ce fait aux archives d'Angers......
Je livre un extrait des registres paroissiaux de Brissarthe qui semble corroborer cette catastrophe.

"Le septième jour de juillet mil sept cent trente deux, la grosse cloche de cette église a été nommée Louise Renée Geneviève par haut et puissant Louis Anne Roger, Seigneur de Campagnole, de la Réauté et autres lieux et par Dame Renée Gabrielle Trochon épouse de haut et puissant Mre Jean Baptiste de Rancé, Seigneur de cette paroisse, de Bobigny et autres lieux ayant été refondue par les soins et aux frais de Demoiselle Anne Amat et la bénédiction en a été faite par nous Gilles Marais, prêtre Prieur de Ste Opportune et de St Brévain, principal du collège de Chateaugontier par commission de Mre Jean de Vaugurault, évêque d'Angers en présence et du consentement de Mre Jean Bléreau de Chateaureau, prêtre et docteur en théologie, curé de cette paroisse et aussi en présence de Mre Jean Potier, prêtre vicaire et de plusieurs autres.."

mardi 15 octobre 2013

Quand les cloches de Brissarthe sonnaient "Le roi Dagobert"






Il y a plusieurs dizaines d'années, les mariages et les baptêmes étaient l'occasion, pour un vieux monsieur, de monter en haut du clocher de Brissarthe avec un maillet en buis.
Là, il prenait place entre les deux vénérables cloches et, à l'aide des quatre notes disponibles, il sonnait "Le roi Dagobert".
Plus tard, c'est Gaston Chesneau qui a repris la tradition.
J'ai pu vérifier hier que ces quatre notes existent. Il faut frapper le bronze vers leur milieu  pour obtenir une note aigüe et vers le bas pour une note grave. Avec deux cloches cela fait bien le compte.
Le maillet était présent et j'ai joué quelque chose de ressemblant. Il faudra que je m'entraine.
Dans la paroi du clocher, une porte s'ouvre qui donne vers les toitures de l'édifice.Sur le bois on peut lire:
"Dupuis Eugène a sonné "Le roi Dagobert" au baptême de Pierre ...illisible".
C'est le témoignage émouvant d'un rite désuet dont je me propose de réveiller l'usage.
Le plus difficile sera d'en trouver l'occasion!


lundi 26 août 2013

Des fossiles inconnus découverts au bois de la Jeunerie à Brissarthe

Extraordinaire découverte dans le bois de la Jeunerie, à Brissarthe. En approfondissant la mare située au cœur de ce bois, les ouvriers ont découvert, dans une couche d'argile, un fossile de type inconnu, étonnamment  bien conservé. On se perd en conjectures quant à l'appartenance de ce fossile, sa datation, l'étendue de son territoire. Affaire à suivre....

mercredi 14 août 2013

Je me prends pour Dieu! C'est grave docteur?

Ce matin, il y avait une trentaine de fourmis ailées à la surface de ma piscine. J'ai mis la pompe en route et les ai regardées s'approcher, irrémédiablement, du skimmer. Penché sur la scène de ce micro drame, je ressemblais sans doute à l'image que les hommes se font de Dieu, un vieux bonhomme à barbe blanche.


Je n'entendais aucune prière venant des petites bêtes. Elles semblaient résignées. Alors j'ai pris une brindille et en ai sauvées une dizaine. Les autres sont parties dans les tuyaux. Je refusais d'en être la cause, appliquant ainsi la vieille théorie de la théodicée. D'ailleurs, ma toute puissance et ma bonté offrent le flanc au doute et ne nécessitent donc pas sauvegarde. Que les fourmis crèvent ou survivent me laissait indifférent. 
J'en suis d'autant plus convaincu que ce sauvetage fut inutile. Les fourmis ailées sont condamnées d'avance, leur essaimage estival aboutissant à la seule survie de leurs reines. Chacune des élues se met à la recherche d'un lieu propice à la création d'une nouvelle colonie pendant que les mâles trépassent.
Alors, je suis rentré à la maison et me suis mêlé du destin d'autres insectes. Les mouches n'avaient pas l'heur de trouver grâce à mes yeux divins. Muni d'une tapette je les ai poursuivies de ma vindicte. Tel Polyphème, ce cyclope qui pouvait écraser les compagnons d'Ulysse entre deux doigts, j'ai réduit en bouillie quelques un de ces diptères.
C'est magnifique pourtant une mouche! Quelle beau concentré de mécanique! Elles peuvent courir sur la nappe, voler des heures, se poser au plafond après une incroyable voltige aérienne. Chaque coup de tapette écrabouillait ces œuvres d'art. J'avais un peu honte. Je ne suis pas un bon Dieu!
Mais c'est de leur faute, elles ne prient pas suffisamment! Où sont leurs temples?
L'insecte idiot, par excellence, est le taon. Habitué à l'inefficacité défensive des chevaux et des vaches, il se pose sur votre cuisse ou votre bras et se met à sucer tranquillement votre sang. On peut quasiment le ramasser entre deux doigts pour l'écraser. Il faudrait vraiment être un Dieu de mansuétude pour attendre la fin de son repas en serrant les dents. Alors ... paf le sale taon. Avec le taon va tout s'en va...
Les abeilles, au moins, nous prient de bien vouloir accepter leur miel. Certes, leur temple est construit de main d'homme et elles rechignent parfois à se dessaisir de leur nectar mais nous les aimons et les protégeons. En collant une oreille à la ruche, nous entendons leurs prières. Le problème est que nous n'y comprenons rien! Nous ne sommes pas des Dieux polyglottes! 
Quant aux Dieux des hommes, comprennent-ils nos prières ou, comme dans ce rapport des insectes aux humains, sont-ils ignorants de nos langages? A mon avis, ils n'entendent rien tout occupés qu'ils sont à jouir de leur toute puissance. Zeus continue à courtiser les nymphes, conseillé par Eros, son coach personnel. Poseidon est à la plage et Hades en Syrie. Les tsunamis et les déraillements passent inaperçus à la hauteur où ils se meuvent. Lorsque nous les avons inventés nous avons oublié de leur demander un numéro de téléphone où les joindre. C'est ballot!
Nous sommes laissés à nous mêmes, sur la petite planète, avec les démons qui nous habitent. 
Tiens, je viens de marcher sur une araignée!





lundi 29 juillet 2013

Abattage d'un gros pin

Moi qui me fais peur en abattant des peupliers de moins de 20cm de diamètre, relisez "La vengeance de l'arbre", je vous livre cette vidéo:

vendredi 26 juillet 2013

Rédaction de rentrée

Classe de CM1 de l'école de la chatte sur un toit brûlant.
Rédacteur: Apache de Montesquieu de La Brède.

Sujet: Racontez vos vacances.

Bonjour Maîtresse. J'espère que vous avez, vous aussi, passé de bonnes vacances. Vous ne semblez pas très reposée car, comme chaque année, vous nous resservez le même sujet bateau. Avez-vous pensé à Mistigri et Croquette qui n'ont pas quitté la déchetterie? Quant à Loser, n'en parlons pas, il s'est fait gauler dans la poubelle du charcutier et on ne sait pas ce qu'il est devenu.
Bon, puisqu'il le faut, je vais m'atteler à votre pensum.
Je suis parti de La Brède le 7 juillet avec les grands parents de la famille que j'ai adoptée rue P..de S... Ils ont essayé de me faire voyager dans le coffre, dans une boite en plastique. Après dix km, j'avais déjà démonté le couvercle de l'objet et je me suis installé sur le siège arrière de l'automobile. Grand-père a été très grossier et j'ai appris des mots nouveaux comme S.... de chat de M....., par exemple. Ils se sont arrêtés sur un parking de l'autoroute et m'ont remis dans la boite. Dix km plus loin, j'avais démonté, etc... Mon vocabulaire s'est encore enrichi. J'ai regagné la boite au parking suivant. Cette fois ci, ils l'ont coincée entre deux valises et la boite à outil. Impossible de sortir. Alors, pour leur pourrir le voyage, j'ai miaulé, rauqué, feulé et gueulé pendant les trois heures du voyage vers le Maine-et-Loire. 
Il faut voir comme ils étaient contents d'arriver dans leur maison. Grand-père m'a sorti de la boite et, manifestement, il hésitait entre me pendre tout de suite à une branche du saule pleureur ou me noyer dans l'étang. Je l'ai un peu griffé et le temps de se mettre un peu de mercurochrome, il n'y pensait plus.
A l'Ouche, c'est comme ça qu'ils appellent leur maison, j'ai fait connaissance avec Snow-Ball, le matou qui a adopté grand-père et grand-mère. Nos rapports se sont tout de suite tendus. Son vocabulaire de paysan de l'Anjou profond, mâtiné de franglais, ne peut être retranscrit ici. J'ai décidé de l'ignorer pendant tout le séjour. J'ai squatté la maison et lui est resté dehors. Ouah, pardon miaou, la tête de l'albinos! Lui, n'a jamais eu le droit de rentrer au salon! De temps en temps, il me regardait par la fenêtre et, pour lui montrer mon mépris, j'agitais la queue négligemment, en faisant semblant de ne pas le voir. Le pied!
Pendant les deux mois de mon séjour "All inclusive", le seul désagrément est venu du fait que grand-mère, toutes les nuits, m'a laissé dehors,.
Quelle étourdie!
Il a fallu que je tourne autour de la maison dans le même sens que Snow-Ball, des heures et des heures. Il faut dire que ce chat me semble avoir des tendances réprouvées par la morale des félidés. Avec ses yeux verts délavés il m'a fait comprendre, plusieurs fois, qu'il voulait me voir à poil. En effet, comme il est tout blanc et que je suis blanc, avec des tâches noires, il croit que je porte un pyjama!
Je suis allé à la bibliothèque pour me documenter sur les habitudes domestiques de mes congénères. Comme je suis très chat, pardon châtré, je n'ai pas d'expérience dans le domaine des mœurs de la mi août.
Je suis tombé sur un livre de Colette que j'ai emprunté. C'est chaud!
Cela m'amène à regretter la petite opération subie dans mes premiers mois. Tant pis, si une fée me transforme un jour en prince charmant, elle sera bien déçue la pauvre!
Mon récit serait incomplet si je ne mentionnais pas la rencontre que je fis avec une saucisse bizarre. D'habitude, quand je chaparde une chipo dans la cuisine du charcutier, elle ne bouge pas. A Brissarthe, dans la rosée du matin, j'ai chopé une saucisse qui tentait d'échapper à ma vigilance. Un des côtés de cette charcuterie ambulante sifflait comme Mle Chattemine quand je lui renifle le derrière. Au début, cela m'a amusé mais je lui ai réglé son compte (Pas à mle Chattemine! A la saucisse dirigeable!).
Puis, je l'ai apportée à Grand-Mère qui sarclait des carottes. Je vais vous dire un truc: Grand-Mère a peur des saucisses qui remuent! C'est tout bonnement incompréhensible. Bref, j'ai emmené le sauciflard local sur les graviers et j'ai goûté le côté qui ne sifflait pas. On aurait dit du chorizo mal cuit. Dégueulasse! J'ai donné le reste à Grand-Père. Je crois qu'il l'a donné aux voisins, ceux qui sont en vacances à l'étranger, ils le trouveront à leur retour. Sympa le Grand-Père!
Pour terminer cette rédaction qui mérite au moins un dix-huit, je dois mentionner que, cette année, j'ai appris à danser. A Brissarthe, c'est comme au Club Méditerranée, Darladirladada, y'a du soleil et des nanas, darladirladada... Mistigri et Croquette étaient sidérés de me voir balancer mes pattes de gauche à droite et vice versa. Morts de rire, comme disent les humains.

Notation du devoir par Mademoiselle Chattemine:

Bon devoir mais évitez de me dire bonjour en début de texte. Je vous remercie j'ai passé de bonnes vacances à la criée de Paimpol avec mon mari Chat Loupe.
Soyez aimable de bien vouloir rendre le livre de Colette à la bibliothèque de Brissarthe. Je ne suis pas contre la lecture mais j'ai surpris un de vos camarades, avec cet ouvrage, dans sa boite à litière. Ce qui est choquant, c'est surtout les photos de chattes "sphynx" que vous avez glissées dedans, elles ne sont pas à poil mais sans poil du tout! Je me demande si vous êtes vraiment châtré!
L'épisode de la saucisse aurait été plus correct si vous n'aviez pas mentionné certains aspects de votre vie scolaire!
Je terminerai en vous demandant de ne pas noter vos devoirs à l'avance et d'éviter de donner des cours de danse, au fond de la classe, quand je vous mets au coin.
La prochaine fois, je vous mettrai  le bonnet de chat pître!
Je vous mets 17/20.
PS: Si vous connaissez le frère de la chatte Sphynx qui figure sur la photo que je vous ai confisquée, soyez aimable de bien vouloir me le présenter.

Citations:
« Il n’y a pas de chat ordinaire ».
«  La chatte qui l’œil vide et doré, atteinte par l’odeur démesurée des héliotropes, entrouvrait la bouche et manifestait la nauséeuse extase du fauve soumis aux parfums outranciers. »
Colette 
Les chats de Colette s'appelaient:
Saha, Kiki-la-doucette, Péronelle, Krô, Kapok, Minione, Mitsou et La Chatte dernière.






jeudi 4 juillet 2013

Dictature positive en Egypte

En février 2012, j'avais commis un petit billet sur les révolutions tunisienne et égyptienne.
http://zabulle.blogspot.fr/2011/02/dictature-et-dictature.html
Je terminais ce billet en prédisant un retour des militaires au pouvoir:
"Attendez encore quelques jours puis, regardez de nouveau"
Je me suis un peu trompé. Nous avons attendu quelques mois.
Certes! Mais, quand même!
Cela dit, je suis assez content que les pioupious égyptiens se soient réveillés!

La beauté intérieure du crapaud

Il était sous les feuilles des pommes de terre et Maguy a posé la main sur son dos.
Frayeur! 
Vous savez bien, vous qui me lisez, que le plus effrayé des deux fut l'amphibien Quasimodesque.  N'est-il pas adorable ce crapaud commun? Amour anoure quand tu nous tiens! 
Il était couvert de terre et je l'ai lavé avant de le photographier. Il n'a pas vraiment apprécié! Pourtant, il était bien plus beau ensuite, lavé, brossé et recoiffé. Chaque pustule venimeuse en paraissait plus redoutable. Elles ne sont pourtant pas bien nocives et la couleuvre adore leurs sécrétions acides. 
J'aurais pu, dans un moment d'égarement sénile, embrasser son front, entre les deux glandes parotoïdes qui lui donnent cet air courroucé mais, j'avais trop peur qu'il se transforme en prince marchand. Oui, je dis bien, marchand!
Aussi, me suis-je contenté de lui tapoter le dos.
Alors, il m'a refait le coup de la grenouille qui voulait devenir aussi grosse que le bufo bufo, pardon que le bœuf. L'ingrat!
 Puis, sans même me saluer, il est reparti sous les feuilles des patates pour y espérer, patiemment, une nouvelle caresse de Maguy.

samedi 15 juin 2013

J'aime pas les rhododendrons

En souvenir de notre récent séjour en Bretagne, pour le groupe "Amis chemin".
Sans autre commentaire.

dimanche 2 juin 2013

Héritage empoisonné

Imaginez...
Une vieille tante vient de mourir et votre joie est immense car, elle vous lègue un hôtel particulier de valeur inestimable en plein cœur de Paris. Certes, il est un peu vétuste, ses escaliers de marbre ont quelques ébréchures, le chauffage est en panne, le toit fuit un peu.
Le notaire vous reçoit pour vous expliquer quelques menus inconvénients de ce legs.
- Vous ne pouvez pas le vendre.
- Vous ne pouvez pas le louer.
- Vous ne pouvez pas l'occuper.
- Vous devez le mettre gratuitement à la disposition d'une association cultuelle qui pourra y organiser autant que bon lui semblera des réunions publiques.
- Vous pouvez éventuellement, avec l'accord de cette association cultuelle, y organiser quelques réunions d'amis, aux jours et heures qui ne la gêneront pas.
- Vous paierez l'assurance, l'électricité, l'eau, l'entretien locatif.
- Vous serez responsable des dégâts causés par d'éventuelles chutes de pierres, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, et des blessures occasionnées.
- Si vous envisagez de faire des travaux importants sur l'hôtel particulier, il faudra demander l'accord d'architectes agréés et prendre des entreprises spécialisées et donc beaucoup plus chères.
Bien entendu, vous comprenez qu'il n'y a plus qu'à refuser cet héritage empoisonné et, fort déconfit, vous tendez la main vers votre chapeau pour prendre congé.
Le notaire, un sourire narquois aux lèvres, vous annonce alors:
Vous ne pouvez pas refuser ce legs!
Impossible me dites-vous!
C'est pourtant le cas de tous ces villages de France qui sont, bon gré, mal gré, propriétaires de leurs églises. 

dimanche 14 avril 2013

Angers vidé de ses habitants. Enceinte Gallo-Romaine

Il est difficile d'imaginer, en 2013, que la bonne ville d'Angers fut un jour totalement vidée de ses occupants. Ceux qui survécurent ne purent revenir dans leurs maisons que six ans plus tard.
Nous sommes en 867, sous le règne de Charles le Chauve. Un an plus tôt, à Brissarthe, Robert le Fort est mort sous les coups d'une troupe de pillards bretons et normands. Or, le comte d'Anjou était aussi le marquis de Neustrie, chargé à ce titre de défendre la royaume de Charles le Chauve des incursions des bretons et des vikings.
La disparition du marquis est un désastre. Ses enfants, Eudes et Robert n'ont pas dix ans. Son beau-frère, Hugues l'Abbé mettra quelques temps avant de reprendre le flambeau.
Les normands en profitèrent donc pour envahir Angers. C'était là une fameuse aubaine pour ces guerriers. Ils trouvèrent les fortifications et la situation de la ville fort agréables. On imagine ces barbares, au sens moyenâgeux du terme, quittant leurs cabanes et leurs huttes de Loire et installant leur famille dans des maisons d'artisans, de chanoines, de clercs. Réginon de Prum note que "grande fut leur joie". 
Ils réparèrent ce que, sans doute, ils avaient détruit au moment de l'attaque et, du haut des fortifications gallo-romaines, ils narguèrent pendant de longues années les Francs et les Bretons, leurs voisins immédiats.
Pour être tout à fait objectif, il faut bien voir que la ville du IXe siècle n'a rien à voir avec celle du XIe siècle. Elle se serre dans l'enceinte construite par les romains quelques siècle plus tôt. Le périmètre de cette enceinte a été situé par les historiens et les archéologues entre la Maine, la rue Baudrière, la rue Toussaint et le boulevard du Roi René. Nous sommes sur cet éperon rocheux qui domine la Maine et sur lequel Louis IX, au XIIIe siècle, édifiera l'actuel château. Un plan succinct sera plus parlant.


Je vous invite à visiter l'excellent site In situ Revue des Patrimoines pour parcourir les tours et poternes de cette enceinte. C'est passionnant.
Bref, il faudra attendre l'année 873 pour que Charles le Chauve, flanqué de Salomon, le roi de Bretagne, vienne expulser les vikings de leurs belles demeures.
Cela ne se fit pas sans mal. 
On dit que Salomon, fatigué des vaines attaques et des maladies qui ravageaient ses troupes, inventa un stratagème. Il fit creuser une sorte de canal, en amont de la Maine, pour détourner ses eaux et mettre à sec les barques des vikings. Les "barbares", bien avant que ces travaux fussent terminés, prirent peur et achetèrent le droit de quitter les lieux. Ils mirent fin à l'occupation de la cité. On situe l'entrée de ce canal vers Reculée. Il n'en reste pas de véritable trace.
Terminons ce billet par un texte de Victor Godard Faultrier, déjà rencontré en ce blog:
Ce fut vraiment un beau spectacle que la rentrée des Angevins dans leurs foyers. L'évêque Dodon avec les prélats des cités environnantes, marchait à leur tête; Charles, roi de France (sic), les mains pleines de riches présents, les accompagnait; Angers n'eut jamais un caractère plus religieux et plus national.....la foule dévote baisait les pierres saintes que des mains profanes avaient souillées....

samedi 13 avril 2013

Rénovation de la place Robert le Fort à Chateauneuf-sur-Sarthe

 Si vous traversez Châteauneuf-sur-Sarthe, arrivant de Brissarthe, vous remarquerez d'importants travaux de rénovation de la place Robert le Fort. Elle en avait bien besoin et ne manquera pas de charme quand les buis auront pris de l'ampleur ainsi que les arbres plantés sur son pourtour. La statue de Robert le Fort, du sculpteur David d'Angers, est mise en valeur par une élégante restructuration de ses abords, désormais réservés aux piétons. Les options prises par la municipalité à l'occasion de cette rénovation sont à marquer d'une pierre blanche contrairement à ce qui se fait dans d'autres villes. Nous avons hâte de voir s'ouvrir au public ce nouvel espace de stationnement qui devient aussi un espace de promenade.
Mon propos n'est pas ici de jeter des fleurs aux édiles de cette ville, bien qu'ils le méritent. Je voudrais revenir sur la vieille polémique qui existe entre ce chef lieu de canton et mon bon village de Brissarthe. Rassurez-vous, la querelle ne fut jamais sanglante et reste de pure forme. Il s'agit, ni plus ni moins, de savoir à qui appartient Robert le Fort.
Si vous entrez dans l'église Notre Dame de Brissarthe, il vous faudra aller tout au bout de la nef, entrer dans la croisée de transept puis dans le bras gauche de ce même transept pour apercevoir enfin la statue, le frère jumeau en quelque sorte, de Robert. Les brissarthois ont eu la mauvaise idée de le cacher ainsi à la vue des passants. Il aurait pourtant fière allure sur le parvis de l'église! 
Pourtant, c'est bien à Brissarthe que le comte d'Anjou fut estourbi par les Normands et les Bretons, en 866. Il y était venu pour livrer bataille à une troupe de pillards revenant du Mans et y trouva la mort.
De Chateauneuf-sur-Sarthe, nulle mention n'est faite dans les annales de Reginon de Prum et pour cause, ce n'est qu'au XIIè siècle que Séronne vit se construire le château qui changea son nom. Séronne n'était en 866 qu'un petit bourg, moins important que celui de Briserte (Brissarthe), lieu de passage important sur la voie romaine traversant le bourg.
Pourtant, quelques écrivains notoire, au 19è siècle, brodèrent une légende selon laquelle le corps de Robert aurait été transporté à Séronne.
Citons, par exemple, J.F.BODIN, en 1821, dans son livre "Recherches historiques sur l'Anjou et ses monuments":
De Brissarthe, Robert fut apporté à Séronne, chef-lieu de son comté, qui n'en est éloigné que d'une lieue, et on l'inhuma dans l'Eglise qu'on nomme encore Notre Dame de Séronne.
Notez bien que pour BODIN, Séronne est le chef-lieu du comté de Robert! Bizarre à une époque où Séronne est en Bretagne. Il faut rappeler, en effet, que le traité d'Entrammes avait donné, en 863, les terres situées rive droite de la Sarthe et de la Maine à Salomon, roi de Bretagne.

Citons aussi l'avocat V. GODARD-FAULTRIER dans l'Anjou et ses momuments, de 1839:
Il est également accrédité à Brissarthe que le corps de Robert, inhumé d'abord dans l'église de ce lieu, fut ensuite transporté à Chateauneuf, c'est à dire à Séronne....

Accrédité par qui mon cher Victor?
Il existait dans cette église, avant la révolution, une inscription sur cuivre, difficile à lire, indiquant que Robert le Fort y était enterré.

Les voleurs de cuivre sévissaient donc bien avant notre époque car, vous chercheriez vainement de nos jours la dite plaque! Bon, il est possible que Séronne ait abrité la sépulture de Robert et ajoutons ces mots de Victor Godard-Faultrier:
Laissons donc à Chateauneuf, en vertu même de ce doute, la gloire d'avoir été le berceau des Capets, ou plutôt laissons sortir de la tombe de Robert, cette tige puissante qui donne depuis dix siècles des souverains à la France.

Je ne ferai preuve d'aucun mauvais esprit à propos de cette tige puissante...
.
Le propos de Victor Godard-Faultrier fut cependant prémonitoire et je terminerai mon billet sur le souhait qu'il fit à cette époque:
 Profitons du talent de notre célèbre compatriote David........ Quelque jour, nous l'espérons, les habitants de Châteauneuf et de Brissarthe seront étonnés de voir paraître à leurs yeux le grand Robert ..... couvert de sa chemise de mailles, la hache à la main et la chevelure au vent....... Sur son piédestal, au bord de la Sarthe, il vous semblerait le voir arrêter les barques normandes et bretonnes.... (En fait, ils sont venus à cheval mon gars!)

Bon, c'est loupé pour la localisation mais le reste est bon. Vers 1910 cela donnait la carte postale ci-dessous:

Les inscriptions apparaissant sur le fronton de la Mairie habillaient un peu sa "sobre" façade. On pourrait peut-être les y remettre?
Dernière minute! Lorsque les travaux de la place seront terminés, la municipalité de Châteauneuf-sur-Sarthe s'attaquera à la rénovation du pont sur la Sarthe. La statue de Robert y figurera comme le montre cette maquette des travaux:

NB: Nous sommes en avril, pour ceux qui croiraient à cette annonce.


jeudi 11 avril 2013

Les plaques sculptées de l'église Notre Dame de Brissarthe

Parmi les mystères qui entourent la construction de l'église romane de Brissarthe, il y a ces pierres de réemploi, insérées dans le mur qui sépare la nef de la croisée de transept. Rendons à Jacques MALLET ce qui appartient à César. Je m'inspirerai fortement de son analyse pour vous en parler.
Au nombre de deux, elles sont situées au dessus d'une grande arcade de cinq mètres de large. On dirait bien qu'elles ont été posées au hasard, sans symétrie, là ou, peut-être, il y avait des trous disponibles. Bref, elles n'ont rien à faire là où elles sont.
Jacques MALLET déduit de cette position qu'elles ont été incrustées dans le mur après sa construction. Sinon, on aurait pris soin de les disposer en un endroit plus logique.
Analysons la première:
Deux personnages nous observent de leurs yeux en amande percés au trépan. Un roi, à gauche, doté d'épaisses moustaches, accoudé à ce qui pourrait être un trône. Un "soldat", à droite, doté des mêmes moustaches et portant une épée. Le roi semble être assis, contrairement à son voisin.
On notera la taille de la couronne du souverain, à moins que ce ne soit le haut du trône! Le vêtement du "militaire" est plus court que celui du roi. Ils ont la taille mince. La tunique du roi semble ornée de dessins. Dans la main gauche du personnage de droite un bouclier a été sculpté, très maladroitement. Les cheveux sont au ras des sourcils. Jacques MALLET voit des ressemblances entre cette représentation naïve et la dédicace de la bible de Charles le Chauve, ci-dessous.
On remarque, en effet, que la tunique du roi est plus longue que celle de ses serviteurs, debout à sa droite, comme sur la pierre. La couronne est à trois fleurons comme celle de la sculpture.
Voyez, également, les coiffures de ces serviteurs "soldats".

Voyons maintenant la seconde plaque:
Il semble que nous soyons en présence d'une femme. Elle en a tous les attributs. Une clé dans la main droite, une crosse dans la main gauche, c'est peut-être une abbesse. Les experts se perdent en conjectures. Certains y voient, tout simplement, Saint Pierre. D'autres y voient la copie rustique d'un ivoire.
Les pieds reposent sur un tabouret. La robe est plissée.
Le fait que la crosse soit tournée vers le personnage inspire les érudits qui y voient une abbesse, mais surtout ses volutes qui la font dater du XIe siècle.






 Il ne semble pas y avoir de moustache!

En résumé, tous le monde en reste au degré des hypothèses. Je vous renvoie au texte de Jacques MALLET.
Il vous reste à franchir le porche de Notre Dame de Brissarthe. Je vous conseille de vous assoir au quatrième rang des bancs de gauche, vers le milieu de la travée. On dit que c'est un point important de la nef. Si vos poils se dressent sur vos bras, c'est que vous êtes réceptifs aux ondes qui s'y croisent.

Si vous avez une illumination quant à l'origine des plaques sculptées de Brissarthe, laissez un commentaire...


vendredi 5 avril 2013

Jérôme Cahuzac visite un chenil de la SPA

C'est un immense chenil de la S.P.A. ( Société Populaire des Andouilles) situé aux abords d'un collecteur de vase, non loin de la déchetterie des ragots.
Une odeur d'excréments et de pisse vous accueille. Elle s'incruste dans les fissures du béton, imprègne le bois des niches fiscales. Elle poisse le brouillard.
Le bruit est infernal. Les chiens se déchaînent à gueule déployée. A l'unisson, ils aboient furieusement, la bave aux babines. Certains hurlent à la mort, la truffe levée vers les nuages bas. 
En ce jour ordinaire, le visiteur est un ancien ministre et la meute est particulièrement énervée. Hier elle s'est attaquée à un médecin urgentiste, une curée!
Tous les acteurs habituels sont là. 
Il y a ceux qui aboient sans conviction, par simple souci d'imitation, par principe. C'est la majorité.
Il y a ceux qui aboient joyeusement, ravis de cette récréation.
Il y a les chargés de mission, représentants d'un groupe, d'un parti. Ils donnent la tonalité et cherchent à couvrir les autres voix. Ceux là hurlent à la mort.
Il y a les agitateurs qui veillent à ce que la meute ne s'assoupisse pas, relancent le charivari au besoin.
Il y a ceux qui ont peur d'être assimilés à cet humain qui passe, la tête basse, près de leur grillage. Ceux qu'on mènera demain, au bout d'une ficelle, vers des endroits encore plus glauques, vers la seringue du vétérinaire. Ils déchaineront les mêmes invectives canines.

 Au loin, Zabulle, un chien libre, un vagabond, fait un grand détour par le chemin des aubépines, avec Brassens.

mercredi 27 mars 2013

50000 visiteurs

C'est un petit évènement à l'échelle des crises mondiales mais, j'ai la faiblesse de porter attention au passage de mon 50000ème visiteur. Au moment où j'écris ces lignes, il en manque encore 6!
Il n'y a rien à gagner!
Rien à perdre non plus!
Si vous êtes ce visiteur laissez un petit message en passant.
SVP

lundi 25 mars 2013

Robert le Fort et les armoiries de Brissarthe. Variante


Par rapport aux armoiries proposées dans le billet précédent, celle présentée ci-dessus pourrait en constituer la première variante. L'étymologie de Brissarthe étant "Pont sur la Sarthe" on pourrait y faire figurer cette arche maçonnée. Le problème est le suivant: "Y eut il un jour un pont à cet endroit?".
That is the question!

Blasonnons toujours cette variante (Avec l'aide de ce site dont je vous parle toujours)
Parti d'argent et d'azur, au pont d'une arche maçonné de sable mouvant des flancs de l'un en l'autre, posé sur une champagne ondée d'azur surmontée d'une divise ondée d'or brochant sur la partition, le tout accompagné en chef à dextre d'une église de Brissarthe de sable et à senestre d'une fleur-de-lys d'or, à l'écusson de gueules brochant en abîme sur le tout, chargé d'un dextrochère de carnation armé d'or, mouvant du flanc senestre, et tenant une épée du même en barre. 

vendredi 22 mars 2013

Projet d'armoiries pour Brissarthe

En toute confidentialité, ne le répétez pas, je réfléchis à l'élaboration d'armoiries pour mon bon village de Brissarthe. 
C'est ma façon de parfaire mon instruction toute récente quant à cet Art qui n'en finit pas de m'étonner. Il est passionnant de se plonger dans l'histoire de l'héraldique, dont on se fait une fausse idée avant d'en aborder sérieusement l'histoire, les règles, la sémantique.
L'erreur la plus courante est de croire que seuls les nobles possédaient des armoiries. C'est la révolution française qui a bâti cette fable en essayant de passer aux oubliettes des pans entiers de ce qui constitue une véritable science.
Heureusement, cette erreur fut réparée à la fin du 19ème siècle et, de nos jours, on continue de blasonner!

Ce que j'aime le plus est justement le fait de blasonner des armoiries.Vous allez me dire;"Qu'entends-tu par là zabulle?". Et bien, blasonner veut dire "Utiliser des mots et des phrases pour décrire des armoiries".

Blasonnons, par exemple, les armoiries ci dessous:
Parti d'argent et d'azur à l'église de Brissarthe de l'un en l'autre, pavillonnée et ouverte de sable, soutenue d'une divise ondée abaissée de sinople brochante , le tout accompagné en chef, à dextre d'une moucheture d'hermine de sable, à senestre d'une fleur de lys d'or, en pointe d'un écusson de gueules, chargé d'un dextrochère de carnation armé d'or,  mouvant du flanc senestre, et tenant une épée du même en barre.



L'idée est de mettre l'accent sur le passé historique de Brissarthe qui, au 9è siècle, se situait en territoire breton. La Sarthe séparait  les royaumes de Salomon et de Charles le Chauve. 
Les partitions, la divise et les meubles expriment cette situation bien particulière qui aboutit, en 866, à une bataille entre Bretons, Normands et Francs. Robert le Fort y trouva la mort.

Un écu doit rester simple ce qui explique le dépouillement de l'objet. Il doit exprimer sans bavardage.
J'ai été fortement aidé par le site "Le temps des Hérauts"  que je ne saurais trop remercier.

Cela dit, ces armoiries ne sont, en l'état, que la vision orientée de Zabulle, très tourné, vous le savez  vers les siècles médiévaux. D'autres voies s'ouvrent à ceux qui voudraient tourner le dos à ces options historiques. On pourrait, par exemple, privilégier les activités actuelles du village, agriculture, tourisme, chasse...

La balle est dans le camp de ceux qui voudraient proposer d'autres solutions....



vendredi 15 mars 2013

Les Armoiries du Cardinal Jorge Mario Bergoglio autrement dit du Pape François

C'est sur l'excellent site "Le temps des Hérauts" que j'ai trouvé les armes du Pape François et plus particulièrement dans leur forum, par lamidelarose.  Gageons que ces armoiries qui ne sont, pour l'instant, que celles du cardinal archevêque de Buenos Aires serviront de base à l'élaboration des armes papales.
Le blason des jésuites figure au centre de ces armes et la devise semble être:
"Humble et pourtant élu".


NB: Cette description en langage héraldique n'a rien d'officiel. Ce n'est qu'une proposition parmi d'autres. Certains experts indiquent qu'elle pourrait être plus simple en utilisant le fait que le soleil et son contenu sont l'emblème des jésuites et en résumant à cela toute la description y attachée.

En ce qui concerne les éléments extérieurs du blason on pourrait écrire :
Chapeau cardinaliste de gueules accompagné d'une cordelière à quinze houppes de même. L'écu broché sur une croix de procession d'or (Wikipedia)

Nota: Le symbole des jésuites ne compte que trois clous pour crucifier Jésus car les pieds étaient cloués ensemble.

mardi 12 mars 2013

L'armorial général de la France. Préface

J'ai pensé qu'il serait utile pour les généalogistes et les débutants en héraldique de lire la préface de l'armorial général de la France, édité en 1738 par Louis-Pierre d' Hozier. Elle éclaire sur certaine appellations, comme "chevalier", "écuyer", "dame", "demoiselle" et sur la difficulté à maintenir la tradition du blason dans des limites "raisonnables".
Pour rendre à César ce qui est à César, sachez que GOOGLE books propose cet ouvrage ancien à la lecture, ou même au téléchargement, et qu'il faut bien reconnaitre l'utilité du "travail" de cet organisme tant décrié. Une fois n'est pas coutume.

Le fait que j'aie pris la peine de transcrire ce texte permettra une recherche plus facile pour les internautes. Enfin, la beauté de ce texte m'a éloigné quelques heures des textos et autres tweets qui polluent nos chers bambins.


PREFACE

Il n'appartenait autrefois qu'à la Noblesse ou à ceux qui jouissaient de ses privilèges de porter des Armoiries timbrées d'un Casque et pour décorer ses Armes des Couronnes de Duc, de Marquis, de Comte et de Vicomte, ou du Cercle de Baron, il fallait obtenir du Prince des Lettres qui en attribuassent la permission, ou avoir des Terres érigées en Duché, Marquisat, Comté, Vicomté, Baronie, etc.
Les titres de Haut et Puissant et de Puissant Seigneur se donnaient proportionnellement à la qualité et à la quantité des Fiefs que les Gentilhommes possédaient. Le grade de Chevalier, grade personnel, et qu'on ne transmet point à ses descendants, était réservé à ceux qui, pour récompense de leurs grandes actions, en avaient été revêtus par les Souverains, ou par des Chevaliers commis de leur part à cet effet. Parmi les femmes même, celles des Chevaliers étaient les seules que l'on qualifiât du nom de Dames. Les femmes des Ecuyers ou autres Nobles étaient simplement nommées Demoiselles. Et afin qu'aucun particulier n'usurpât à son gré un rang, ou un titre qui ne lui était pas dû, les Rois d'Armes, dont les places étaient dès lors très considérables, ou, sous leur autorité, les Hérauts et les Poursuivants d'Armes, dans les Provinces qui leur donnaient le nom, étaient chargés de tenir ce qu'on appelait des Provinciaux, c'est-à-dire des registres de toutes les familles nobles et de leurs Armoiries blasonnées.
Pour prévenir même les abus qui pouvaient naître dans l'usage des Blasons, des Couronnes, des Casques, des Timbres et des Supports, ces Officiers publics faisaient de temps en temps dans les Provinces, des visites qui les mettaient en état de renouveler et d'augmenter leurs Registres. Charles VIII pourvut encore plus sûrement au bon ordre, en créant un Maréchal d'Armes, à qui il donna le pouvoir de faire peindre les Armoiries de tous les Princes, Ducs, Comtes, Barons, Châtelains, Seigneurs et autres Nobles du Royaume et de mettre leurs noms en forme de Catalogue, chacun selon son degré et prééminence.
Ces Catalogues qui, tout imparfaits qu'ils étaient, ne laissaient pas d'avoir leur utilité, furent constamment en usage jusqu'aux temps d'Henri III. Les troubles arrivés sous le Règne de ce Prince, sont l'époque des premiers désordres. La Guerre Civile ayant introduit la licence, chacun se crut en droit de tout entreprendre. Les Etats se confondirent. La Noblesse n'eut plus rien qui la distinguât du Peuple. Il aurait fallu remédier au mal dans sa naissance. Henri III périt au milieu des troubles. Henri IV, qui lui succéda, avait à conquérir son Royaume, avant que de le réformer. Il venait de donner plusieurs Edits, Déclarations et Arrêts, pour régler tous les Ordres de l'Etat et ses Peuples touchaient au moment peut-être le plus glorieux qui fut jamais pour la Monarchie, lorsqu'ils eurent le malheur de perdre ce grand Roi. Le désordre ne fit donc que croître à la faveur d'une tolérance funeste, mais presque inévitable dans des temps aussi fâcheux.
En 1614, on pensa plus sérieusement à en arrêter les progrès. Le Corps de la Noblesse, assemblé à Paris pour la tenue des Etats Généraux, représenta entre autres choses au Roi Louis XIII que "Les Armoiries étant une distinction attachée aux Familles nobles, dont le légitime usage ne peut venir que de la naissance ou de la permission du Souverain, les usurpations qu'en faisaient chaque jour les Roturiers, devaient être réprimées". Et il supplia Sa Majesté "de créer en titre d'Office un Juge d'Armes, qui dressât un Registre universel de tous les Nobles et de leurs Armoiries, afin que chacun y étant inscrit suivant sas qualités et ses titres, personne ne pût à l'avenir prendre d'autres Armes ni d'autres qualifications que celles qui auraient été registrées dans le Catalogue général.
Sur ces présentations, Louis XIII créa à sa suite un Conseiller-Juge général d'Armes, qu'il voulut être de qualité noble. Il lui donna la commission de travailler au Registre que demandait la Noblesse, lui attribua toutes les fonctions et toutes les prérogatives qu'avaient eues autrefois les Rois et les Hérauts et les poursuivants d'Armes. Il les expliqua même, ces fonctions, en le chargeant de maintenir l'ordre entre les distinctions de la Noblesse, d'empêcher l'usurpation des armoiries, des titres et des marques d'honneur et en lui accordant non seulement le pouvoir de connaître à l'exclusion de tous les autres Juges et Officiers, des différents qui pourraient s'élever à ce sujet entre les particuliers, mais encore toute juridiction sur les recherches, les poursuites et les Catalogues qui le feraient, tant des Nobles du Royaume que de leurs Armoiries, sauf l'appel de ses jugements au Tribunal des Maréchaux de France.
Cet établissement dont plusieurs Princes de l'Europe se sont fait gloire de suivre le plan, ne pouvait que produire un grand bien. C'est aussi ce que la Noblesse s'en était promis. Cependant toutes les prérogatives accordées au Juge d'Arme, ne furent alors que des titres d'honneur. Les premiers que le Roi pourvut de la Charge, firent peu de chose pour la réformation des abus, peut-être effrayés par la grandeur du travail que demandait un établissement de cette nature, ou intimidés par ceux qu'ils étaient en droit de dépouiller de leurs injustes usurpations.
feu M Colbert forma le dessein d'achever l'ouvrage, suivant les vœux de la Noblesse. Le projet était digne de ce Ministre. Louis XIV donna sur son rapport plusieurs déclarations et Arrêts, pour faire des recherches dans la vue de former le Catalogue de Nobles. Il envoya des Commissaires dans les Provinces, les recherches furent commencées mais les besoins pressants de l'Etat ayant obligé le ministère de mettre en traité le produit des recherches, on ne retira pas de ce projet tous les avantages qu'on en avait espérés.
Louis XIV prit encore diverses autres mesures pendant le cours de son Règne. Il supprima la Charge de Juge d'Armes et créa une Grande Maîtrise générale et souveraine des Armoiries. Il donna en même temps des ordres pour travailler à un Armorial général, dans lequel on devait remplir le dessein qui avait été autrefois proposé à Louis XIII. Mais les Offices qui devaient former la grande Maîtrise des Armoiries, n'ayant pas été levés, le Roi révoqua l'Edit de création et rétablit, quelques temps après le Juge d'Armes dans toutes les fonctions de sa charge. Et comme quelques particuliers avaient négligé de faire mettre leurs Armoiries dans les Registres publics, s'imaginant sans doute que la suppression de l'Office du Juge d'Armes les avait dispensés de ce devoir, Sa Majesté ordonna par un Arrêt de son Conseil:
"Que personne ne pourrait porter des Armoiries timbrées, si elles n'étaient pas auparavant réglées et enregistrées par cet Officier. Qu'il ne serait expédié aucunes Lettres, soit de Noblesse, soit de mutation de nom ou d'Armes etc..;sans cette clause. Que l'on ne vérifierait ces Lettres dans aucune Cour supérieure, à moins que les particuliers auxquels elles auraient été accordées, n'eussent obtenu l'acte de règlement et d'enregistrement du Juge d'Armes de France pour être attaché sous le contreseing de la Chancellerie et que le Juge d'Armes réformerait, lorsqu'il en serait requis, les Armoiries mal prises ou mal expliquées dans l'Armorial général."
Un tel Arrêt aurait dû, à ce qu'il semble, proscrire pour toujours les usurpations des Armoiries, cependant on ne saurait croire jusques à quel point les abus se sont multipliés de nos jours. Les Roturiers s'arrogent des Armes sans aucun droit.
 Pour peu de conformité qu'ils trouvent entre leurs noms et ceux de quelque Famille noble, ils prennent le même symbole de Noblesse. Souvent ils chargent leurs Ecussons des Couronnes, des ornements et des autres marques d'honneur réservées aux personnes du premier rang. Il y a plus: l'usurpation des qualités suit celle des Armoiries. La Noblesse elle même se soustrait assez communément aux anciennes règles. Quelque constant qu'il soit que tout Noble n'est qu'Ecuyer, jusqu'à ce qu'il ait plu au Roi de l'honorer d'une qualité sur éminente, on paraît aujourd'hui dédaigner ce titre, pour recourir à des qualifications aussi vaines qu'illégitimes. C'est être modéré que de se contenter du titre de Chevalier, quoique l'on doive savoir que personne n'est Chevalier par la naissance et qu'on ne peut tenir cet honneur que de la grâce particulière du Souverain.
Il est donc nécessaire de réprimer des excès si opposés au bon ordre. Le gloire du prince y est intéressée et l'honneur de la Noblesse le demande. Mais comment venir à bout d'une si grande entreprise? Le ministère attentif jusqu'aux moindres parties du Gouvernement et jaloux de faire revivre les sages Ordonnances de nos Rois, a jugé que, pour réussir, il ne fallait point chercher d'autre moyen que celui qui a été employé en différents temps. C'est de rassembler dans un monument public tout ce qui concerne la Noblesse
, de distinguer les vrais Nobles des usurpateurs, de marquer, autant qu'il est possible, les commencements de chaque Famille, de suivre ses progrès et ses accroissements, en un mot, d'en constater l'état passé, présent et à venir, de façon que, quelque accident qui arrive, aucun Noble ne soit plus exposé à perdre un Titre qu'il a ou hérité de ses pères, ou mérité par sa vertu et que le Prince puisse connaître ceux de ses Sujets sur l'attachement et sur les services desquels, il a droit de compter plus particulièrement. Tel était le but des divers établissements faits en faveur de la Noblesse tel aussi le dessein du Catalogue dont le Juge d'Armes a eu l'honneur de présenter au Roi le premier Registre qu'il donne aujourd'hui sous le titre d'Armorial Général de la France.
le Juge d'Armes ose se flatter que l'on recevra favorablement un Ouvrage qui peut être regardé comme le premier fruit de l'établissement de la Charge. Selon son premier plan, il ne devait donner qu'un état précis des Familles actuellement vivantes et de leurs Armoiries mais, comme une grande partie des Nobles, en fournissant leurs Titres, ont désiré que l'on s'étendit plus au long sur l'ancienneté de leur Famille, sur leurs alliances et sur les différentes branches qui les composent, afin de s'en servir dans le besoin, on s'est prêté volontairement à ce qui a paru pouvoir contribuer au bien public. On est entré dans le détail non seulement des noms, des Armoiries, des domiciles , des dignités, des Charges, et même, quand on l'a pu, des Terres dont la possession s'est perpétuée dans les mêmes Familles, mais encore de tous les changements arrivés, soit par des alliances, soit par des substitutions qui aient assujetti à joindre à son nom et à ses Armes ceux des substituants. On a aussi réuni les traits les plus honorables et les plus curieux qui se sont trouvés dans les Titres, ainsi cet Ouvrage est proprement l'histoire abrégée de la Noblesse et le commencement de ses fastes. Les anciennes Familles qui ont subsisté jusqu'à présent avec éclat, y trouveront une voie sure de faire passer à la postérité les monuments de leur grandeur. Et les nouveaux Anoblis auront la satisfaction de voir le Public instruit  des motifs glorieux qui leur ont mérité l'honneur dont ils jouissent.
S'il se rencontre des personnes qui croient qu'on n'ait pas fait remonter leur origine aussi haut qu'elle pourrait aller, soit que les Titres n'aient point été produits, soit que dans les occasions où ils ont eu à faire leurs preuves, ils se soient contentés de remplir les conditions prescrites par les Ordonnances et par les Règlements, bien qu'ils fussent en état d'aller beaucoup au delà de ce terme, on leur répond que l'exacte vérité étant la règle constante qu'on doit suivre, on s'est fait une loi de ne rien avancer que sur la vue des Titres originaux et on l'a  religieusement observée mais, s'il arrive par la suite à ces personnes de recouvrer, ou de fournir des pièces plus anciennes que ce qu'on a sur leur article, on promet, en ce cas, d'en faire mention dans le cours de l'Ouvrage. C'est là que l'on renvoie aussi  les différents évènements dont on aura connaissance et qui auraient été omis, faute d'en être instruit.
L'armorial général sera divisé en plusieurs Registres et chaque Registre en deux Parties, qui contiendront tout l'Alphabet. C'est la forme qu'on a crue la plus propre pour éviter les répétitions continuelles. On y fera entrer un certain nombre d'Armoiries, plus ou moins grand selon la longueur des articles. On ne peut encore fixer le nombre de ces Registres, cela dépend des Titres que la Noblesse fournira. Chaque Famille aura son article, à la tête duquel on en verra l'Ecusson gravé et au bas de l'article, on trouvera une explication des Armoiries, rendue dans des termes simples et débarrassée d'un jargon barbare, qui aurait demandé une seconde explication.
Quelques personnes auraient peut-être souhaité qu'on fit pour chaque Province un Registre particulier, tels qu'étaient ceux des Rois, des Héraults et des Poursuivants d'Armes. Mais, comme il y a un grand nombre de Familles du même nom, qui sont dispersées en différents pays et qui se transplantent tous les jours d'une Province dans une autre, selon les évènements qui les y déterminent, l'ordre général a paru le plus convenable. On a aussi par la même raison abandonné le dessein qu'on avait conçu d'abord, d'employer chaque personne en particulier avec las Armoiries. On s'est déterminé depuis à ranger sous un même Ecusson, toutes les branches fournies d'une même Famille et on n'a répété les Ecussons, qu'autant qu'il s'y est trouvé des différences essentielles, occasionnées par des Alliances ou par des Substitutions.
On a mis à la fin de le seconde partie du premier Registre, des Extraits de tout  ce que les Edits, Déclarations, Règlements et Arrêts qui sont tombés sous la main, ont de plus essentiel, en ce qui regarde la Noblesse, les Armoiries et même les habillements. Lois qui n'ont point été abrogées et qui subsistent toujours, mais que l'on n'observe point, sans doute parce qu'elles sont ignorées.
A ce recueil succèdent deux Tables, l'une des Matières, l'autre des surnoms de Famille et des noms de Terres, joints aux surnoms, pour faire connaître ceux d'une même Famille qui se font annoncer dans le monde, sous des dénominations différentes.
Chaque exemplaire sera visé et signé par le Juge d'Armes de France.


Si vous vous intéressez à l'héraldique, prenez le temps, d'une petite visite à l'excellent site "Le temps des Hérauts". D'autres pistes de recherche y sont proposées.

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