mercredi 27 mars 2013

50000 visiteurs

C'est un petit évènement à l'échelle des crises mondiales mais, j'ai la faiblesse de porter attention au passage de mon 50000ème visiteur. Au moment où j'écris ces lignes, il en manque encore 6!
Il n'y a rien à gagner!
Rien à perdre non plus!
Si vous êtes ce visiteur laissez un petit message en passant.
SVP

lundi 25 mars 2013

Robert le Fort et les armoiries de Brissarthe. Variante


Par rapport aux armoiries proposées dans le billet précédent, celle présentée ci-dessus pourrait en constituer la première variante. L'étymologie de Brissarthe étant "Pont sur la Sarthe" on pourrait y faire figurer cette arche maçonnée. Le problème est le suivant: "Y eut il un jour un pont à cet endroit?".
That is the question!

Blasonnons toujours cette variante (Avec l'aide de ce site dont je vous parle toujours)
Parti d'argent et d'azur, au pont d'une arche maçonné de sable mouvant des flancs de l'un en l'autre, posé sur une champagne ondée d'azur surmontée d'une divise ondée d'or brochant sur la partition, le tout accompagné en chef à dextre d'une église de Brissarthe de sable et à senestre d'une fleur-de-lys d'or, à l'écusson de gueules brochant en abîme sur le tout, chargé d'un dextrochère de carnation armé d'or, mouvant du flanc senestre, et tenant une épée du même en barre. 

vendredi 22 mars 2013

Projet d'armoiries pour Brissarthe

En toute confidentialité, ne le répétez pas, je réfléchis à l'élaboration d'armoiries pour mon bon village de Brissarthe. 
C'est ma façon de parfaire mon instruction toute récente quant à cet Art qui n'en finit pas de m'étonner. Il est passionnant de se plonger dans l'histoire de l'héraldique, dont on se fait une fausse idée avant d'en aborder sérieusement l'histoire, les règles, la sémantique.
L'erreur la plus courante est de croire que seuls les nobles possédaient des armoiries. C'est la révolution française qui a bâti cette fable en essayant de passer aux oubliettes des pans entiers de ce qui constitue une véritable science.
Heureusement, cette erreur fut réparée à la fin du 19ème siècle et, de nos jours, on continue de blasonner!

Ce que j'aime le plus est justement le fait de blasonner des armoiries.Vous allez me dire;"Qu'entends-tu par là zabulle?". Et bien, blasonner veut dire "Utiliser des mots et des phrases pour décrire des armoiries".

Blasonnons, par exemple, les armoiries ci dessous:
Parti d'argent et d'azur à l'église de Brissarthe de l'un en l'autre, pavillonnée et ouverte de sable, soutenue d'une divise ondée abaissée de sinople brochante , le tout accompagné en chef, à dextre d'une moucheture d'hermine de sable, à senestre d'une fleur de lys d'or, en pointe d'un écusson de gueules, chargé d'un dextrochère de carnation armé d'or,  mouvant du flanc senestre, et tenant une épée du même en barre.



L'idée est de mettre l'accent sur le passé historique de Brissarthe qui, au 9è siècle, se situait en territoire breton. La Sarthe séparait  les royaumes de Salomon et de Charles le Chauve. 
Les partitions, la divise et les meubles expriment cette situation bien particulière qui aboutit, en 866, à une bataille entre Bretons, Normands et Francs. Robert le Fort y trouva la mort.

Un écu doit rester simple ce qui explique le dépouillement de l'objet. Il doit exprimer sans bavardage.
J'ai été fortement aidé par le site "Le temps des Hérauts"  que je ne saurais trop remercier.

Cela dit, ces armoiries ne sont, en l'état, que la vision orientée de Zabulle, très tourné, vous le savez  vers les siècles médiévaux. D'autres voies s'ouvrent à ceux qui voudraient tourner le dos à ces options historiques. On pourrait, par exemple, privilégier les activités actuelles du village, agriculture, tourisme, chasse...

La balle est dans le camp de ceux qui voudraient proposer d'autres solutions....



vendredi 15 mars 2013

Les Armoiries du Cardinal Jorge Mario Bergoglio autrement dit du Pape François

C'est sur l'excellent site "Le temps des Hérauts" que j'ai trouvé les armes du Pape François et plus particulièrement dans leur forum, par lamidelarose.  Gageons que ces armoiries qui ne sont, pour l'instant, que celles du cardinal archevêque de Buenos Aires serviront de base à l'élaboration des armes papales.
Le blason des jésuites figure au centre de ces armes et la devise semble être:
"Humble et pourtant élu".


NB: Cette description en langage héraldique n'a rien d'officiel. Ce n'est qu'une proposition parmi d'autres. Certains experts indiquent qu'elle pourrait être plus simple en utilisant le fait que le soleil et son contenu sont l'emblème des jésuites et en résumant à cela toute la description y attachée.

En ce qui concerne les éléments extérieurs du blason on pourrait écrire :
Chapeau cardinaliste de gueules accompagné d'une cordelière à quinze houppes de même. L'écu broché sur une croix de procession d'or (Wikipedia)

Nota: Le symbole des jésuites ne compte que trois clous pour crucifier Jésus car les pieds étaient cloués ensemble.

mardi 12 mars 2013

L'armorial général de la France. Préface

J'ai pensé qu'il serait utile pour les généalogistes et les débutants en héraldique de lire la préface de l'armorial général de la France, édité en 1738 par Louis-Pierre d' Hozier. Elle éclaire sur certaine appellations, comme "chevalier", "écuyer", "dame", "demoiselle" et sur la difficulté à maintenir la tradition du blason dans des limites "raisonnables".
Pour rendre à César ce qui est à César, sachez que GOOGLE books propose cet ouvrage ancien à la lecture, ou même au téléchargement, et qu'il faut bien reconnaitre l'utilité du "travail" de cet organisme tant décrié. Une fois n'est pas coutume.

Le fait que j'aie pris la peine de transcrire ce texte permettra une recherche plus facile pour les internautes. Enfin, la beauté de ce texte m'a éloigné quelques heures des textos et autres tweets qui polluent nos chers bambins.


PREFACE

Il n'appartenait autrefois qu'à la Noblesse ou à ceux qui jouissaient de ses privilèges de porter des Armoiries timbrées d'un Casque et pour décorer ses Armes des Couronnes de Duc, de Marquis, de Comte et de Vicomte, ou du Cercle de Baron, il fallait obtenir du Prince des Lettres qui en attribuassent la permission, ou avoir des Terres érigées en Duché, Marquisat, Comté, Vicomté, Baronie, etc.
Les titres de Haut et Puissant et de Puissant Seigneur se donnaient proportionnellement à la qualité et à la quantité des Fiefs que les Gentilhommes possédaient. Le grade de Chevalier, grade personnel, et qu'on ne transmet point à ses descendants, était réservé à ceux qui, pour récompense de leurs grandes actions, en avaient été revêtus par les Souverains, ou par des Chevaliers commis de leur part à cet effet. Parmi les femmes même, celles des Chevaliers étaient les seules que l'on qualifiât du nom de Dames. Les femmes des Ecuyers ou autres Nobles étaient simplement nommées Demoiselles. Et afin qu'aucun particulier n'usurpât à son gré un rang, ou un titre qui ne lui était pas dû, les Rois d'Armes, dont les places étaient dès lors très considérables, ou, sous leur autorité, les Hérauts et les Poursuivants d'Armes, dans les Provinces qui leur donnaient le nom, étaient chargés de tenir ce qu'on appelait des Provinciaux, c'est-à-dire des registres de toutes les familles nobles et de leurs Armoiries blasonnées.
Pour prévenir même les abus qui pouvaient naître dans l'usage des Blasons, des Couronnes, des Casques, des Timbres et des Supports, ces Officiers publics faisaient de temps en temps dans les Provinces, des visites qui les mettaient en état de renouveler et d'augmenter leurs Registres. Charles VIII pourvut encore plus sûrement au bon ordre, en créant un Maréchal d'Armes, à qui il donna le pouvoir de faire peindre les Armoiries de tous les Princes, Ducs, Comtes, Barons, Châtelains, Seigneurs et autres Nobles du Royaume et de mettre leurs noms en forme de Catalogue, chacun selon son degré et prééminence.
Ces Catalogues qui, tout imparfaits qu'ils étaient, ne laissaient pas d'avoir leur utilité, furent constamment en usage jusqu'aux temps d'Henri III. Les troubles arrivés sous le Règne de ce Prince, sont l'époque des premiers désordres. La Guerre Civile ayant introduit la licence, chacun se crut en droit de tout entreprendre. Les Etats se confondirent. La Noblesse n'eut plus rien qui la distinguât du Peuple. Il aurait fallu remédier au mal dans sa naissance. Henri III périt au milieu des troubles. Henri IV, qui lui succéda, avait à conquérir son Royaume, avant que de le réformer. Il venait de donner plusieurs Edits, Déclarations et Arrêts, pour régler tous les Ordres de l'Etat et ses Peuples touchaient au moment peut-être le plus glorieux qui fut jamais pour la Monarchie, lorsqu'ils eurent le malheur de perdre ce grand Roi. Le désordre ne fit donc que croître à la faveur d'une tolérance funeste, mais presque inévitable dans des temps aussi fâcheux.
En 1614, on pensa plus sérieusement à en arrêter les progrès. Le Corps de la Noblesse, assemblé à Paris pour la tenue des Etats Généraux, représenta entre autres choses au Roi Louis XIII que "Les Armoiries étant une distinction attachée aux Familles nobles, dont le légitime usage ne peut venir que de la naissance ou de la permission du Souverain, les usurpations qu'en faisaient chaque jour les Roturiers, devaient être réprimées". Et il supplia Sa Majesté "de créer en titre d'Office un Juge d'Armes, qui dressât un Registre universel de tous les Nobles et de leurs Armoiries, afin que chacun y étant inscrit suivant sas qualités et ses titres, personne ne pût à l'avenir prendre d'autres Armes ni d'autres qualifications que celles qui auraient été registrées dans le Catalogue général.
Sur ces présentations, Louis XIII créa à sa suite un Conseiller-Juge général d'Armes, qu'il voulut être de qualité noble. Il lui donna la commission de travailler au Registre que demandait la Noblesse, lui attribua toutes les fonctions et toutes les prérogatives qu'avaient eues autrefois les Rois et les Hérauts et les poursuivants d'Armes. Il les expliqua même, ces fonctions, en le chargeant de maintenir l'ordre entre les distinctions de la Noblesse, d'empêcher l'usurpation des armoiries, des titres et des marques d'honneur et en lui accordant non seulement le pouvoir de connaître à l'exclusion de tous les autres Juges et Officiers, des différents qui pourraient s'élever à ce sujet entre les particuliers, mais encore toute juridiction sur les recherches, les poursuites et les Catalogues qui le feraient, tant des Nobles du Royaume que de leurs Armoiries, sauf l'appel de ses jugements au Tribunal des Maréchaux de France.
Cet établissement dont plusieurs Princes de l'Europe se sont fait gloire de suivre le plan, ne pouvait que produire un grand bien. C'est aussi ce que la Noblesse s'en était promis. Cependant toutes les prérogatives accordées au Juge d'Arme, ne furent alors que des titres d'honneur. Les premiers que le Roi pourvut de la Charge, firent peu de chose pour la réformation des abus, peut-être effrayés par la grandeur du travail que demandait un établissement de cette nature, ou intimidés par ceux qu'ils étaient en droit de dépouiller de leurs injustes usurpations.
feu M Colbert forma le dessein d'achever l'ouvrage, suivant les vœux de la Noblesse. Le projet était digne de ce Ministre. Louis XIV donna sur son rapport plusieurs déclarations et Arrêts, pour faire des recherches dans la vue de former le Catalogue de Nobles. Il envoya des Commissaires dans les Provinces, les recherches furent commencées mais les besoins pressants de l'Etat ayant obligé le ministère de mettre en traité le produit des recherches, on ne retira pas de ce projet tous les avantages qu'on en avait espérés.
Louis XIV prit encore diverses autres mesures pendant le cours de son Règne. Il supprima la Charge de Juge d'Armes et créa une Grande Maîtrise générale et souveraine des Armoiries. Il donna en même temps des ordres pour travailler à un Armorial général, dans lequel on devait remplir le dessein qui avait été autrefois proposé à Louis XIII. Mais les Offices qui devaient former la grande Maîtrise des Armoiries, n'ayant pas été levés, le Roi révoqua l'Edit de création et rétablit, quelques temps après le Juge d'Armes dans toutes les fonctions de sa charge. Et comme quelques particuliers avaient négligé de faire mettre leurs Armoiries dans les Registres publics, s'imaginant sans doute que la suppression de l'Office du Juge d'Armes les avait dispensés de ce devoir, Sa Majesté ordonna par un Arrêt de son Conseil:
"Que personne ne pourrait porter des Armoiries timbrées, si elles n'étaient pas auparavant réglées et enregistrées par cet Officier. Qu'il ne serait expédié aucunes Lettres, soit de Noblesse, soit de mutation de nom ou d'Armes etc..;sans cette clause. Que l'on ne vérifierait ces Lettres dans aucune Cour supérieure, à moins que les particuliers auxquels elles auraient été accordées, n'eussent obtenu l'acte de règlement et d'enregistrement du Juge d'Armes de France pour être attaché sous le contreseing de la Chancellerie et que le Juge d'Armes réformerait, lorsqu'il en serait requis, les Armoiries mal prises ou mal expliquées dans l'Armorial général."
Un tel Arrêt aurait dû, à ce qu'il semble, proscrire pour toujours les usurpations des Armoiries, cependant on ne saurait croire jusques à quel point les abus se sont multipliés de nos jours. Les Roturiers s'arrogent des Armes sans aucun droit.
 Pour peu de conformité qu'ils trouvent entre leurs noms et ceux de quelque Famille noble, ils prennent le même symbole de Noblesse. Souvent ils chargent leurs Ecussons des Couronnes, des ornements et des autres marques d'honneur réservées aux personnes du premier rang. Il y a plus: l'usurpation des qualités suit celle des Armoiries. La Noblesse elle même se soustrait assez communément aux anciennes règles. Quelque constant qu'il soit que tout Noble n'est qu'Ecuyer, jusqu'à ce qu'il ait plu au Roi de l'honorer d'une qualité sur éminente, on paraît aujourd'hui dédaigner ce titre, pour recourir à des qualifications aussi vaines qu'illégitimes. C'est être modéré que de se contenter du titre de Chevalier, quoique l'on doive savoir que personne n'est Chevalier par la naissance et qu'on ne peut tenir cet honneur que de la grâce particulière du Souverain.
Il est donc nécessaire de réprimer des excès si opposés au bon ordre. Le gloire du prince y est intéressée et l'honneur de la Noblesse le demande. Mais comment venir à bout d'une si grande entreprise? Le ministère attentif jusqu'aux moindres parties du Gouvernement et jaloux de faire revivre les sages Ordonnances de nos Rois, a jugé que, pour réussir, il ne fallait point chercher d'autre moyen que celui qui a été employé en différents temps. C'est de rassembler dans un monument public tout ce qui concerne la Noblesse
, de distinguer les vrais Nobles des usurpateurs, de marquer, autant qu'il est possible, les commencements de chaque Famille, de suivre ses progrès et ses accroissements, en un mot, d'en constater l'état passé, présent et à venir, de façon que, quelque accident qui arrive, aucun Noble ne soit plus exposé à perdre un Titre qu'il a ou hérité de ses pères, ou mérité par sa vertu et que le Prince puisse connaître ceux de ses Sujets sur l'attachement et sur les services desquels, il a droit de compter plus particulièrement. Tel était le but des divers établissements faits en faveur de la Noblesse tel aussi le dessein du Catalogue dont le Juge d'Armes a eu l'honneur de présenter au Roi le premier Registre qu'il donne aujourd'hui sous le titre d'Armorial Général de la France.
le Juge d'Armes ose se flatter que l'on recevra favorablement un Ouvrage qui peut être regardé comme le premier fruit de l'établissement de la Charge. Selon son premier plan, il ne devait donner qu'un état précis des Familles actuellement vivantes et de leurs Armoiries mais, comme une grande partie des Nobles, en fournissant leurs Titres, ont désiré que l'on s'étendit plus au long sur l'ancienneté de leur Famille, sur leurs alliances et sur les différentes branches qui les composent, afin de s'en servir dans le besoin, on s'est prêté volontairement à ce qui a paru pouvoir contribuer au bien public. On est entré dans le détail non seulement des noms, des Armoiries, des domiciles , des dignités, des Charges, et même, quand on l'a pu, des Terres dont la possession s'est perpétuée dans les mêmes Familles, mais encore de tous les changements arrivés, soit par des alliances, soit par des substitutions qui aient assujetti à joindre à son nom et à ses Armes ceux des substituants. On a aussi réuni les traits les plus honorables et les plus curieux qui se sont trouvés dans les Titres, ainsi cet Ouvrage est proprement l'histoire abrégée de la Noblesse et le commencement de ses fastes. Les anciennes Familles qui ont subsisté jusqu'à présent avec éclat, y trouveront une voie sure de faire passer à la postérité les monuments de leur grandeur. Et les nouveaux Anoblis auront la satisfaction de voir le Public instruit  des motifs glorieux qui leur ont mérité l'honneur dont ils jouissent.
S'il se rencontre des personnes qui croient qu'on n'ait pas fait remonter leur origine aussi haut qu'elle pourrait aller, soit que les Titres n'aient point été produits, soit que dans les occasions où ils ont eu à faire leurs preuves, ils se soient contentés de remplir les conditions prescrites par les Ordonnances et par les Règlements, bien qu'ils fussent en état d'aller beaucoup au delà de ce terme, on leur répond que l'exacte vérité étant la règle constante qu'on doit suivre, on s'est fait une loi de ne rien avancer que sur la vue des Titres originaux et on l'a  religieusement observée mais, s'il arrive par la suite à ces personnes de recouvrer, ou de fournir des pièces plus anciennes que ce qu'on a sur leur article, on promet, en ce cas, d'en faire mention dans le cours de l'Ouvrage. C'est là que l'on renvoie aussi  les différents évènements dont on aura connaissance et qui auraient été omis, faute d'en être instruit.
L'armorial général sera divisé en plusieurs Registres et chaque Registre en deux Parties, qui contiendront tout l'Alphabet. C'est la forme qu'on a crue la plus propre pour éviter les répétitions continuelles. On y fera entrer un certain nombre d'Armoiries, plus ou moins grand selon la longueur des articles. On ne peut encore fixer le nombre de ces Registres, cela dépend des Titres que la Noblesse fournira. Chaque Famille aura son article, à la tête duquel on en verra l'Ecusson gravé et au bas de l'article, on trouvera une explication des Armoiries, rendue dans des termes simples et débarrassée d'un jargon barbare, qui aurait demandé une seconde explication.
Quelques personnes auraient peut-être souhaité qu'on fit pour chaque Province un Registre particulier, tels qu'étaient ceux des Rois, des Héraults et des Poursuivants d'Armes. Mais, comme il y a un grand nombre de Familles du même nom, qui sont dispersées en différents pays et qui se transplantent tous les jours d'une Province dans une autre, selon les évènements qui les y déterminent, l'ordre général a paru le plus convenable. On a aussi par la même raison abandonné le dessein qu'on avait conçu d'abord, d'employer chaque personne en particulier avec las Armoiries. On s'est déterminé depuis à ranger sous un même Ecusson, toutes les branches fournies d'une même Famille et on n'a répété les Ecussons, qu'autant qu'il s'y est trouvé des différences essentielles, occasionnées par des Alliances ou par des Substitutions.
On a mis à la fin de le seconde partie du premier Registre, des Extraits de tout  ce que les Edits, Déclarations, Règlements et Arrêts qui sont tombés sous la main, ont de plus essentiel, en ce qui regarde la Noblesse, les Armoiries et même les habillements. Lois qui n'ont point été abrogées et qui subsistent toujours, mais que l'on n'observe point, sans doute parce qu'elles sont ignorées.
A ce recueil succèdent deux Tables, l'une des Matières, l'autre des surnoms de Famille et des noms de Terres, joints aux surnoms, pour faire connaître ceux d'une même Famille qui se font annoncer dans le monde, sous des dénominations différentes.
Chaque exemplaire sera visé et signé par le Juge d'Armes de France.


Si vous vous intéressez à l'héraldique, prenez le temps, d'une petite visite à l'excellent site "Le temps des Hérauts". D'autres pistes de recherche y sont proposées.

dimanche 10 mars 2013

Le blason du pape Benoit XVI, coopérateur de la vérité.


Vers le milieu de cette onzième semaine de l'an de grâce 2013, nous aurons sans doute un nouveau pape. Blanc, noir ou jaune, ce pape choisira un blason. Je pensais que la tradition s'en était perdue au fil des âges mais j'ai découvert, par hasard, que les successeurs de Saint Pierre sacrifient encore à la coutume.

Ainsi Benoit XVI avait adopté des armoiries décrites ainsi:
"De gueules, chapé d'or, à la coquille du même; la chape dextre à la tête de maure au naturel, à la couronne et au collier de gueules; la chape senestre à l'ours au naturel, lampassé et chargé d'un bât de gueules croisé de sable."

La poésie de la sémantique héraldique me frappe toujours. Je le dis sans ironie, ce langage est très plaisant.
Depuis peu, je me surprends à essayer de décrire tous les blasons que je rencontre dans les livres d'histoire. C'est une science plaisante mais relativement difficile. Il y a tout un vocabulaire à acquérir, un formalisme rigoureux tant pour décrire les meubles, leur disposition, les couleurs...

Les connaisseurs souriront devant l'enthousiasme du néophyte. Mais, l'avantage de mon état est justement cet enthousiasme!

Ainsi sur les armoiries qui nous occupent ce jour:
  - de gueules veut dire rouge.
  - chapé illustre cepartage de l'écu par une forme faisant penser à une cape posée sur des épaules.
  - d'or veut dire jaune.
  - à la coquile du même indique que la coquille Saint Jacques est jaune.
  - la chape dextre est donc à droite de l'écu (à droite de celui qui le porterait...).
  - la tête de maure au naturel explique cette couleur "marron" qui n'existe pas en héraldique.
  - à la couronne et au collier de gueules indique que ces accessoires sont rouges.
  - la chape senestre est donc à gauche...
  - l'ours au naturel est également marron, couleur non répertoriée en héraldique.
  - lampassé de gueules indique que la langue est rouge.
  - le bât est également rouge.
  - croisé de sable. Le bât porte une croix noire.

Pour un spécialiste toutes ces "explications" sont évidentes. Certes, mais avant hier je n'aurais pas été capable d'y comprendre quoi que ce soit.

A noter que les trois symboles (coquille, ours, tête de maure) sont des symboles de la Bavière et de l'archidiocèse de Munich et figuraient déjà dans le blason épiscopal de Joseph Ratzinger lorsqu'il était archevêque de Munich. (Wikipedia)

Il reste à décrire tout l'environnement du blason.

Pour la première fois, la mitre remplace la tiare sur le blason pontifical. Cependant, les trois bandes horizontales sur cette mitre rappellent les trois couronnes de la tiare pontificale. (Wikipedia).
A noter que, dès 2010, la tiare réapparait sur les blasons nouvellement tissés.

Benoit XVI a réintroduit le symbole du "pallium", sorte d'ornement liturgique réservé aux papes , aux prélats et aux archevêques métropolitains. C'est ce que vous apercevez en dessous du blason, d'argent (Blanc) à trois croix de gueules. L'extrémité pendante est de sable (Noire). On dit de ce pallium qu'il est "issant du bas de l'écu".
Les clés ne vous surprendront pas. Elles sont croisées derrière le blason et apparaissent donc au dessus et sur les côtés. Traditionnellement, elles sont attachées ensemble par un cordon de gueules. (NDLR: Bien que de couleurs différentes elles doivent ouvrir la même porte, non?)

La devise du pape n'apparaît pas non plus sur ce blason. Elle disait de Benoit XVI que c'était un:

« Coopérateur de la vérité »

D'aucuns y verront une sorte de symbole prémonitoire.


 Parmi d'autres blasons pris au hasard, celui d'un des  Borgia, ci-contre.

Parti en 1 d'or au bœuf de gueules sur une campagne de sinople à la bordure d'or chargée de huit bouquets d'herbe de sinople et en 2 fascé d'or et de sable de six pièces.







 Le blason de Marcel II. Ce pape était réputé "sérieux" et voulait réformer profondément l'église.
Elu le 10 avril 1555, il supprime, dès son éntrée, les festivités prévues et interdit aux membres de sa famille de venir s'installer à Rome!
Notez qu'il meurt le 1er mai 1555, soit vingt jours après son élection....

D'azur au cerf couché sur une plaine de sinople accompagné de neuf épis de blé d'or disposés en éventail




Le blason des Medicis. Il fera faire des économies à la papauté ayant servi pour quatre Papes!

D'or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.



Pendant les quelques jours de "vacance" du Saint Siège, l'emblème officiel est celui ci-dessous! Cela permet de voir comment est noué le cordon qui tient les deux clé. Notez bien que ce ne sont pas les clés du blason de Benoit XVI. Il a du oublier de les rendre le jour de son départ!




vendredi 8 mars 2013

La Mafia et les vêpres siciliennes.

Il est difficile d'interprêter ce tableau de Francesco Hayez, peint en 1846. Connaissant un peu les circonstances qui conduisirent les siciliens à trucider de nombreux "angevins", je pense que l'homme à l'épée vient de tremper son arme dans le ventre de l'homme en noir qui met un genou en terre. Cet homme en noir, un français (voir la fleur de lys sur sa poitrine), venait de fouiller quelques jeunes siciliens pour s'assurer qu'ils n'étaient pas armés. Comme il s'était un peu attardé à la fouille de la jeune sicilienne en jaune, il a déclenché l'ire des iliens.
Ne croyez pas que j'invente le contexte de ce massacre, c'est à peu près comme cela que cela se passa.
Dans les jours qui suivirent, tous les français qui tombèrent entre les mains des insurgés passèrent de vie à trépas.
Une seule commune sicilienne, Sperlinga, évita de participer à la boucherie et protégea les quelques soldats qui formaient sa garnison. Ceux ci finirent par gagner la calabre voisine, après 13 mois de siège.

Un peu d'histoire

Le royaume de Sicile, comme on peut le voir sur cette carte, s'étend jusqu'à Pescara et Gaète.
Nous sommes en 1382 et, en Sicile justement, l'usage veut que le jour suivant le lundi de Paques, les palermitains se rendent en pélerinage vers l'église du Saint Esprit, située hors les murs.
Hors, depuis 1266, Innocent IV a imposé à la population locale un souverain étranger, Charles d'Anjou, frère de notre célèbre Saint Louis.
Le pape, qui appréciait peu d'être pris en tenaille entre le Saint empire germanique et le royaume de Sicile s'était ainsi débarassé, en 1266, de vassaux exécrés issus de la dynastie des Hohenstaufen, régnant au nord et au sud des Etats pontificaux.
Bien que vassal du pape, Fréderic II de Hohenstaufen était son ennemi déclaré. A sa mort (1250), son fils Conrad IV lui succède. Il meurt quatre ans plus tard.
Cela complique la situation car Conradin, le fils de Conrad n'a que deux ans.
Un fils batard de Frédéric, Manfred de Hohenstaufen s'empare alors du trône de Sicile, aux dépends de son neveu. Cela ne fait pas les affaires du pape Innocent IV. Il excommunie Manfred et cherche un "repreneur".
Voila pourquoi, Charles d'Anjou est, au moment des fameuses vêpres siciliennes, roi de Sicile!
Le 26 février 1266, à la bataille de Bénévent, Manfred a trouvé la mort face aux troupes de Charles d'Anjou.
En 1268, Conradin atteint ses 16 ans. Il est temps pour lui de prendre les armes contre Charles, d'être fait prisonnier devant Tagliacozzo, de poser sa tête sur un billot napolitain et de quitter ainsi la scène. Triste destin de prince qui ne fut pas à l'origine de la tranche napolitaine. (On peut rire un peu non?).

Bref, Charles règne sur la Sicile. Les français de sa suite, soldats et administrateurs, se font rapidement détester. Le sicilien est ombrageux, fier, attaché à ses coutûmes.
En Aragon, la reine n'est autre qu'une fille de ce Manfred de Hohenstaufen, tué par Charles d'Anjou. Le roi d'Aragon, Pierre III, lorgne sur le royaume de Sicile, complote un peu avec les indigènes du cru.
C'est une des causes de ces vêpres siciliennes qui voient la fin du règne de Charles dans l'ile mais pas dans le "royaume de Naples" qu'il réussit à maintenir sous son obédience.
Les aragonnais prennent pied à Palerme et chassent les derniers français présents.

Pour la petite histoire, sachez que les révoltés, quand ils doutaient de la nationalité d'un individu, lui faisaient dire "Cicero" (Pois chiche) en sicilien. Comme ce mot est difficilement prononçable, ils repéraient ainsi ceux qu'il convenait d'estourbir illico.

« Morta Alla Francia ! Italia Aviva ! » était aussi un cri de ralliement bien sympathique. Certains disent que cette expression est à l'origine du mot
 "MAFIA"!

lundi 4 mars 2013

La fête de Sainte Emerance se termine par un drame entre Brissarthe, Daumeray, Etriché et Morannes

Je n’aborde pas là un sujet d'actualité car l'accident eut lieu le 23 janvier 1763. La Sarthe passe en cet endroit depuis 250 ans. Cela fait beaucoup d'eau.

"Sainte Emerance guérit le mal de la panse!" était le dicton dont on affublait sa statue.
Les habitants du canton souffraient sans doute de coliques car, ils vénéraient la martyre. Ils lui faisaient souvent pèlerinage.
Ceux de la rive gauche s'acheminaient sur l'ancienne voie romaine qui débouche devant le port de Brissarthe. Là, quelques passeurs les prenaient en charge pour qu'ils puissent atteindre l'église Notre Dame.
Louis XI, chassant en forêt de Longuenée, avait invoqué la sainte et pensait en avoir été guéri, quelques villages du Maine et Loire lui avaient alors érigé des chapelles. On trouvait, en Maine et Loire, quelques lieux de culte, à La Pouëze, par exemple, à Rochemenier ou à Brissarthe.
Bref, ce froid dimanche de janvier 1763, ils furent nombreux à traverser la rivière, dans leurs pantalons et leurs robes de cérémonie.
C'est le curé Claude Jacquemard qui les avait accueillis, ce même Jacquemard qui devra fuir la France pour échapper à la guillotine lorsque la révolution chassera le roi.
Pour l'heure, il officie dans le chœur de l'église, bénit la foule et la renvoie vers les villages dont ils sont issus. Certains se dirigent donc vers les bateaux qui les ont amenés.
Il fait très froid et la Sarthe est gelée. Les passeurs ont du pratiquer un chenal dans la glace peu épaisse. S’y risquer à pied était impossible.
Quelques familles traversent sans encombre puis empruntent la voie romaine en chantant des cantiques.
Mais, sur la Sarthe, un drame se joue en quelques secondes. Un des passeurs a présumé des capacités de son embarcation. Les gens bougent-ils trop? Elle se renverse.
On compte seize personnes dans les eaux noires de la Sarthe ou allongées sur la glace. Quatre seulement réussissent à gagner la rive. Les autres disparaissent. Le registre paroissial de Brissarthe recense quelques noms.


Marie LEBRUN de Daumeray 19 ans
Marie CHAULEAU d'Etriché 23 ans
Madeleine DUTERTRE de Morannes 27 ans
Perrine LANDEAU de Morannes 40 ans
François CROSNIER de Morannes 18 ans
Marie CLAVET de Morannes 26 ans
Pierre MATIGNON de Morannes 32 ans
Michel GAUDIN de Morannes 7 ans
Michel DESLANDES de Morannes 61 ans
Voyez ci-dessous le registre de Morannes

On disait aussi "Pour Sainte Emerance, l'hiver danse".
Pour l’heure les noyés avaient de l’eau dans la panse !

vendredi 1 mars 2013

Que notre Monde est petit!

Une simple réflexion en passant, en hommage à Stefan HESSEL, par exemple, ou simplement pour ramener l'ensemble de nos petites et grandes misères à leur juste proportion.
Une simple pensée illustrée par cette image, envoyée par mon amie Annick G.
Une pensée sage.
Une pensée qui ne nécessite aucun commentaire, aucune allusion aux guerres, aux enlèvements d'enfants, aux extrémismes religieux, aux bulles qui explosent, économiques ou en forme de montgolfière, aux révolutions, aux cors aux pieds et aux dents de sagesse.
Une simple photo.
Soleil, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Terre,Venus, Mars, Mercure, Pluton.
Si la Terre tombait sur le Soleil, cela ne ferait même pas une petite éclaboussure. Ce ne serait qu'une chiure de mouche sur un pamplemousse enfoui au sein d'un trillion de milliards d'autres pamplemousses.

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