vendredi 29 juin 2007

George Sand et Alfred de Musset

Les vacances approchant, je me permets, une fois n'est pas coutûme, de vous soumettre ce texte de George à Alfred. C'est un texte réellement écrit par cette femme admirable et je prends quelques précautions en préambule que vous comprendrez en bas de ce texte.


Je suis très émue de vous dire que j'ai

bien compris l'autre soir que vous aviez

toujours une envie folle de me faire

danser. Je garde le souvenir de votre

baiser et je voudrais bien que ce soit

la une preuve que je puisse être aimée

par vous. Je suis prête a montrer mon

affection toute desinteressee et sans cal-

cul, et si vous voulez me voir aussi

vous dévoiler sans artifice mon âme

toute nue, venez me faire une visite.

Nous causerons en amis, franchement.

Je vous prouverai que je suis la femme

sincère, capable de vous offrir l'affection

la plus profonde comme la plus étroite

en amitié, en un mot la meilleure preuve

que vous puissiez rêver, puisque votre

âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-

bite est bien longue, bien dure et souvent

difficile. Ainsi, en y songeant j'ai l'âme

grosse. Accourez donc vite et venez me la

faire oublier par l'amour ou je veux me

mettre.


C'est beau hein? maintenant relisez ce texte en sautant une ligne sur deux. Bonnes vacances.

Zabulle
*

mardi 26 juin 2007

Melocotton et Boule d'Or

Colette Magny

Melocotton où elle est maman? J'en sais rien, viens, donne moi la main . Pour aller où?
J'en sais rien, viens!
Papa il a une grosse voix,
Tu crois qu'on saura parler comme ça?
J'en sais rien, viens, donne moi la main .
Melocotton, Mémé elle rit souvent, tu crois qu'elle est toujours contente?
J'en sais rien, viens, donne moi la main .
Perinelle est grande presque comme Maman, pourquoi elle joue pas avec moi?
J'en sais rien, viens, donne moi la main .
Christophe il est grand mais pas comme Papa, pourquoi?
J'en sais rien, viens, donne moi la main .
Dis Melocotton, tu crois qu'ils nous aiment?
Ma p'tite Boule d'Or, j'en sais rien, viens, donne moi la main .


Cette chanson, avec la voix de Colette Magny, me donne des frissons.
Quand j'écoute les chansonnailles de certaines de nos vedettes modernes j'ai le poil tout hérissé!
Pourquoi?
Dis Melocotton tu veux bien me prendre la main? J'ai peur!
...
...


Pour écouter cette chanson allez sur ce site:

http://www.youtube.com/watch?v=vP7iwkOe_Bo

vendredi 22 juin 2007

Poisson chat

Depuis qu'il a appris l'existence de cousins éloignés, Apache prend des cours d'apnée afin de leur rendre visite! C'est pas gagné, mais il progresse.
Moi qui ne fait des apnées juvéniles que la nuit, je suis béat d' admiration devant sa pugnacité!

dimanche 17 juin 2007

Les ombres


Dans ma cervelle se promène

Ainsi qu'en son appartement,

Un beau chat, fort, doux et charmant,

Quand il miaule on l'entend à peine,

...

Charles BAUDELAIRE


vendredi 15 juin 2007

Les cagouilles et le Roi

Je ne savais pas où ranger cette petite fabulette, écrite un soir de grand vent au coin de la cheminée et non du bon sens, dont elle n'est pas frappée.

Je l'ai commise dans l'allégresse et l'ai même proposée à l'édition, illustrée par une grande artiste qui se reconnaitra.

Prenez le temps de la lire, elle a peut-être un sens caché., des clefs, des mystères.

Et si vous les soupçonnez donnez les moi en commentaires.

Il n'y a rien à gagner.
Quand vous aurez lu cette historiette, ne manquez pas de faire un petit tour sur le site
de la confrérie de la cagouille. Il est très intéressant.
Peut être irez vous ensuite déguster les bestioles au restaurant La Cagouille...


~~

Les Cagouilles et le Roi

Il était une fois, en un royaume de misère,
un souverain honni, qui observait de ses tourelles,
un peuple habillé de poussière.


Gros mangeur depuis sa naissance,
le roi dépouillait ses sujets
de tout ce qui pouvait satisfaire
son appétit.

Puis il cachait dans ses greniers,
ce que son estomac n'avait pu engloutir.

Le rusé souverain ouvrait bien ses placards,
mais c'était pour nourrir des soldats faméliques.
La troupe ainsi gardait toutes ses provisions,
assurée d'en manger quelques maigres portions.

En bas, dans les chaumières,
les souris et les rats étaient devenus rares
et bien que tous les chats aient fini en rôtis,
ils se méfiaient des hommes,
prompts à les estourbir et à les mettre en sauce.

Lorsque le roi sortait,
dans son carrosse en forme de garde manger,
il jetait aux enfants, apeurés et malingres,
quelques poignées de blé, afin qu'ils se disputent.
Les pauvres marmousets se jetaient sur le sol
et grattaient de leurs ongles cette maigre pitance.
Merci, devaient ils dire, sous peine de payer,
à coups de martinets,
ce qu'ils avaient mangé.

Tout aurait perduré, dans ce monde parfait,
si le roi ne s'était pas un peu ennuyé.
Repu de ses chapons, saucisses et brochets,
il perdait l'appétit et frôlait la déprime.
Son cuisinier Cobuse tentait bien quelques mets,
riches et raffinés,
mais le roi repoussait les plats et nourrissait
ses chiens et ses valets.

Cobuse était inquiet.
Il avait inventé des sauces et entremets,
des croûtes et pâtés, épicés et dorés.
Mais le royal convive refusait de manger.
Le médecin mandé fut perplexe longtemps et puis il déclara :
« il vous faut innover ».

Le cuisinier zélé plongea dans ses grimoires.
Il décolla des pages souillées de vieilles sauces,
il déchiffra des langues à jamais disparues.
Le soir, il s'endormait sur des parchemins gris,
et s'éveillait matin, honteux et déconfit.

Enfin, il eut un songe et partit en campagne
avec tous les soldats munis de grands paniers.
Les paysans s'enfuirent ou fermèrent leur huis
mais nul ne vint heurter sur le bois de leurs portes.
La troupe défila et disparut au loin,
dans les vallons herbeux de la forêt profonde.

Un enfant les suivit, mandaté par les gueux.
A son retour il dit « ces gens quêtent cagouille ! ».
En langage local on donne aux escargots
ce nom, qui sonne bien, puis on les écrabouille.
Le peuple s'apeura, la famine parfois
les poussait à gober les baveuses bestioles.
Si le roi les mangeait, que leur resterait t’il,
hormis les cancrelats et les vers de la terre.

Leurs craintes étaient fondées.
Après quelques semaines,
il ne resta plus rien de la gent escargouille.
Les hérissons eux-mêmes, ils en sont fort friands,
émigrèrent au loin faute de nourriture.
Or, c'était un gibier que le peuple pouvait
mettre à son ordinaire.
De rares les repas devinrent mensuels
et les fermiers songèrent à croquer leurs marmots.

Cobuse s'en moquait, il tenait sa surprise
et dans un lieu secret préparait un repas
dont le roi ne pourrait dire qu'il était las.
Toute la valetaille, armée de courts ciseaux,
guettait les pauvres bêtes
et quand elles sortaient leurs cornes circonspectes,
coupait au ras des chairs l'organe déployé.

Il fallut près d'un mois pour collecter de quoi
préparer plusieurs pots de ce caviar de roi.
Mais, quand le cuisinier déposa sur la table
les cornes épicées d'une huile de violette,
le roi battit des mains et de nouveau, mangea !

Or, pendant ce temps là, aveugles et souffrants,
les animaux blessés erraient dans les soupentes.
Guidés par un vieux borgne, épargné pour moitié,
ils cherchaient un moyen de regagner les prés.

Le hasard du parcours les conduisit au roi.
Il dormait bienheureux dans son grand lit de bois
et digérait béat les yeux des pauvres bêtes.
Une issue abusa le vieux guide blessé.

La troupe douloureuse y força son chemin.
En gluante mêlée elle investit la bouche,
un estomac très vaste et des boyaux profonds.

On trouva au matin le corps couvert de glaires.
Le mauvais souverain n'avait pu se défaire
de la gangue visqueuse enrobant son gosier.
Ce fut là son trépas et le peuple fêta
la fin de cet émule de Gargantua.

Et c'est depuis ce jour, qu'il faut de la patience,
pour voir enfin sortir du front de la bestiole,
deux antennes fragiles et ténues qui flageolent.

Et pour terminer cette visite en bonne compagnie allez donc sur le site de Cagouille ..... : http://cagouille.canalblog.com/

Généalogie

Je vous présente mon grand-père, Robert le Fort, décédé en l'an 866 à Brissarthe...
Un Normand, très sournois, a profité du fait qu'il avait enlevé sa côte de mailles en raison de la chaleur ( en réalité pour satisfaire un besoin naturel..) pour lui décocher une flèche.
Comment je sais que c'est mon grand père?
Par pur calcul.
Si je veux faire ma généalogie jusqu'à cette époque, cela fera environ 50 générations d'aïeux à retrouver.
Pour chaque génération il faut le double des aïeux de la génération précédente, 1, 2, 4, 8, 16,32,64,126,............, 1 125 900 000 000 000 ancêtres, à une vache près.
Comptez vous mêmes si vous ne me croyez pas!
Donc, comme à cette époque ils devaient être, sur la terre entière, moins de un milliard, tous les habitants de la terre sont mes ancêtres et les votres (du moins ceux qui ont procréé s'entend...).
Salut les cousins!
Au fait, Adam et Eve, ça tient encore cette grosse blague de curé?

dimanche 10 juin 2007

TGV

En avril 2004, je prends le TGV pour rentrer en Anjou.
Pour passer le temps j'envoie un petit poème à la SNCF dans le cadre d'une chronique intitulée "Tous les mois un voyageur livre son récit ferroviaire".

Et le mois suivant, dans la revue TGV on peut lire, illustré par un dessin de Thémis:

Je t'en veux TGV

Car pour te voir passer

Ma vache préférée

A eu le cou bloqué

TGV tes givré

Ta java a grisé

Ma Blanchette adorée

Qui paissait dans les prés.

Je suis le poète du TGV mais n'attrape pas la grosse tête pour autant, contacté par la Pléïade j'ai refusé tout net d'être édité chez eux.

samedi 9 juin 2007

Les marmottes du Mercantour


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Quand je serai mort, je deviendrai marmotte!
Celles que j'ai vues cette semaine, dans le Mercantour, étaient dodues et gaies. Elles nous sifflaient joyeusement et personne ne s'en offusquait.
Quand je serai vieux, je marmotterai entre mes vieilles dents des comptines grivoises et personne n'y trouvera rien à redire. Je serai protégé par mon grand âge.
Personne ne comprendra cette phase de transformation.
Et quand de longs poils sortiront de mes oreilles, il sera trop tard!
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Il n'y aura plus qu'à m'enfermer dans une boite pour m'emmener faire un tour
dans le
Mercantour!

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